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Le Journal d'Abou Naddara = Abū Naẓẓāra = The Man with the Glasses = garīdat abī naẓẓāra = The Journal of the Man with the Glasses = Journal Oriental Illustré — Paris, 1890

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Issue 12 (27.12.1890)
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https://doi.org/10.11588/diglit.56661#0035
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réalité d’une entente politique entre la Turquie et la France.
Cette alliance tacite n’a pas besoin d’être confirmée par des
traités; elle réside entièrement dans les sympathies récipro-
ques, la mutuelle confiance et la solidarité d’intérêts qui rap-
prochent ces deux nations. C’est pour nous une grande joie de
la constater; car c’est de cette entente seule que peut sortir la
libération de l’Egypte ; c’est elle aussi qui vient de déjouer les
intrigues de la Triple-Allian.ee et de M. Crispi au sujet de la
Tripolitaine. Grâce à la vigilance de S. M. le Sultan et aux
bons offices de la France, cette province reste et restera otto-
mane.
Le chef de cabinet de M. Constans, M. Demagny, a égale-
ment reçu la plaque de grand officier.
Nous extrayons les passages suivants d’un remarquable
article que notre excellent ami M. M. B. vient de publier, dans
VOpinion, grand journal d’Anvers, sur les progrès de l’ins-
truction publique dans l’Empire Ottoman.
S. Ex. M. Djelal-Uddin pacha, l’un des hommes les plus éminents
de l’Empire, n’a cessé, depuis sa récente nomination au poste
important de gouverneur-général du villayet de Krousse, d’inspec-
ter dans d’incessantes tournées, tous les arrondissements et com-
munes de sa province. A côté des mesures les plus utiles pont
l’administration du villayet, il accorde une attention toute spéciale
à la question de l’instruction publique.
Dans chaque village, il tient à s’enquérir tout d’abord de l’état
des connaissances de la population; il interroge lui-même les
habitants, et, quand ils se montrent d’une certaine faiblesse :
« Quelle ignorance ! est-ce digne d’un musulman ? » et il décide la
construction d’une école suivant les besoins de la localité. Jusqu’à
présent S. Ex. Djellal-Uddin pacha a fait ouvrir plus de soixante-
dix nouvelles écoles. Celles en cours de construction, qui seront
prochainement ouvertes s’élèvent au nombre de quatre-vingt-dix.
—-
UNE INTERVIEW

M. Maurice.Lendit, rédacteur du journal La Presse, a
'interviewé le Cheikh Abou Naddara sur les affaires d’Egypte.
La place dont nous disposons dans ce numéro est si restreinte
que nous ne pouvons publier ici que les deux dernières ques-
tions et réponses :
« Et quels sont aujourd’hui, demande M. Lendit, les sentiments
des Egyptiens pour la France ?»
« Les Égyptiens, répond le Cheikh, considèrent les Français
comme leurs frères de père et de mère et les aiment autant qu’ils
détestent l’Angleterre, ce qui n’est pas peu dire. »
— Une dernière question : Qu’augurez-vous de l'avenir de
l’Égypte ?
— Si l’entente qui semble être parfaite entre la Turquie et la
France dans la question égyptienne se maintient et se fortifie, il y
aura peut-être quelques chances pour que l’Egypte soit délivrée du
joug anglais.
Elle a eu déjà ce résultat que les Égyptiens,qui semblaient déjà
résignés à subir les Anglais, ouvrent de nouveau leurs cœurs à
l’espérance; quant au Parti National Nilotique, il commence à
revivre.
Nous entrerons bientôt, je l’èspère, dans une nouvelle ère de
prospérité pour mon cher pays.

LE 142e DISCOURS DU CHEIKH ABOU NADDARA

C’est au banquet offert, le mois dernier, en souyenir de Garibaldi
et présidé par l’honorable député de Paris M. Édouard Lockroy,
ancien ministre, que le Cheikh Abou Naddara a prononcé son
142e discours. Le Cheikh S parlé en français et en italien pour être
compris par les cent con vives qui appartenaient aux deux nations
sœurs, la France et l’Italie.
Ce discours du Cheikh parut dans l’élégante brochure Souvenir
en l’honneur de Garibaldi, que vient de publier M. Gronder, et dans
laquelle l’auteur donne un compte rendu détaillé de ce grand et
1 n émorable banquet fr atern el.
——
Nous avons lu avec un vrai plaisir les derniers comptes
rendus faits sur la conférence que notre Directeur a donnée
le mois dernier sur l’Islam et la Civilisation, et nous remer-
cions sincèrement nos chers confrères de VOplnion, d’Anvers,
du larik, de Constantinople, d'AZ Hadirah, de Tunis et de
Indépendant, de Constantine, pour les aimables articles qu'ils
ont consacré à l’orateur.
Dans la partie arabe de ce numéro, nous reproduisons le
compte rendu d’AZ Hadirah, journal très répandu dans tous
les pays où la langue du Coran est connue et parlée; et nous
donnons ci-après les lignes bienveillantes de Ylndédendant,
de Constantine (Algérie), du 4 décembre 1890. Les voici :
Abou Naddara. — Tous nos concitoyens se rappellent l’intéres-
sante conférence faite l’an dernier, à Constantine, par le Cheikh
Abou Naddara.
L’infatigable conférencier vient d’obtenir un nouveau succès ces
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jours derniers dans une brillante improvisation, à l’institut Rudy,
à Paris. De nombreuses notabilités du monde des sciences, Dom
Pedro d’Alcantara, M. Duruy, M. Daubrée, beaucoup de meiûbres
de la colonie étrangère étaient venus écouter le Cheikh.
Celui-ci a vaillamment plaidé la cause de l’Islam, réfutant pas à
pas tous les préjugés, toutes les erreurs qui régnent encore en
Europe au sujet de cette religion.
Félicitons le Cheikh de son succès et surtout du but humanitaire
qu’il poursuit en essayant de rapprocher deux civilisations qui
s’ignorent presque complètement et qui auraient pourtant à
gagner toutes deux en se connaissant mieux.
 
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