Le Fellah. — Oses-tu dire que l’Egypte te loue et t’âime ? Mais elle
te méprise et te déteste. Lâche donc sa'flotte où je t’assomme! (Il lève
son bâton.)
John Bull. — Si tu frappes, je te brûle la cervelle avec mon
revolver.
Lord Cromer (accourt et les sépare). — A bas les mains !
Sir Palmer (au Fellah). — Di» calme. Nous sommes tes amis.
Le Fellah. — Les Anglais, mes amis?
Lord Cromer. — Nous avons le type anglais, mais nous sommes
Américains.
Le Fellah. — Les Américains sont de braves gens. Vous allez donc
arracher mes navires des mains immondes de ce voleur.
John Bull (à part, à Lord Cromer). — Let me break bis nose,
Milord (i).
Lord Cromer (à part, à John Bull). — He would break your
head (2). (Au Fellah) Il n’a pas acheté ta flotte ; il t’a dit cela pour rire ;
il la remorque chez nous, à New-York, pour la réparer et la rendre
belle. C’est le Khédive qui nous a donné l’ordre de le faire ; nous irons
avec lui et après deux mois nous te rendrons tes navires ; nous te le
promettons solennellement.
Sir Palmer (à part à Cromer). — Ne promettons pas ce que nous
ne pourrons tenir.
Lord Cromer (à part à Palmer). — Est-ce que nos ministres
tiennent leur promesse?
Le Fellah. — De quoi parlez-vous, mes chers amis d’Amérique?
Lord Cromer. — Nous conspirons contre les Anglais qui t’oppriment.
Le Fellah. — Faites-les sortir de la vallée du Nil, et le Cheikh Abou
Naddara nous fera aimer tous vos compatriotes.
Sir Palmer (au Fellah). — En attendant, viens déjeuner avec nous,
et toi, John Bull, aussi (Ils s’en vont).
Le Fellah (les suivant). — Ils se moquent de moi ces sauterelles
rouges. Ils ne sont pas plus Américains que je ne suis Chinois ; mais
que faire ! Ils sont trois et je suis seul; ils ont les poches bourrées de
pistolets foudroyants et je n’ai que mon bâton (se tournant vers la
Au revoir, ma flotte chérie!
De leurs mains, Dieu te sauvera.
Courage ! à ta libre patrie,
Saine et sauve, Allah le rendra.
Abou Naddara.
LA FÊTE DE S. H. I, LE SULTAN A PARIS
Dans notre dernier numéro de V Aitawadod, nous avons donné un
compte rendu détaillé des réjouissances qui ont eu lieu ici à cette heu-
reuse occasion. Nous avons parlé de notre déjeuner égyptien, de la bril-
lante réception à l’Ambassade de Turquie et de la splendide fête natio-
nale ottomane donnée par notre cher confrère M. Nicolaïdes. Notre
directeur, Abou Naddara, a assisté à cette inoubliable fête et voici ce
que le journal, l'Orient, dit de lui; nous reproduisons ci-après son
aimable article en le remerciant au nom du Cheikh La Red.
On lit dans l’Orient du 18 janvier :
Le Cheikh Abou-Naddara était en verve; son amour pour la Tur-
quie et son dévouement pour Son Auguste Souverain lui ont inspiré
des discours charmants et des vers exquis. Il s’est acquitté galamment
de l’agréable mission dont M. et Mme Nicolaïdes l’avaient chargé, et a
porté avec brio les toasts, à la France, a S. E. le Président de la
République et Mme Faure et aux Dames.
Après avoir glorifié la France et démontré, par des preuves incontes-
tables, l’amour des Ottomans pour son peuple sympathique, il célébra
les hautes vertus, et les qualités supérieures du Président Faure et ter-
mina cette partie de son discours par ces quelques vers improvisés.
Que le Président et Madame Faure,
Que la France aime, et son grand peuple honore.
Vivent heureux ! c’est mon souhait ardent,
Je vénère l’illustre Président,
Quant à votre glorieuse patrie
Je l'aime, autant que l’Egypte chérie
Je lève mon verre à leur santé.
A leur triomphe, à leur félicité !
Les convives, à qui la France et son bien-aimé chef d’Etat sont si
sympathiques, ont salué ce toast par de chaleureux applaudissements
et par les cris, de Vive la France ! Vive la Turquie.
Le Cheikh, dont on connaît le culte et l’admiration pour le beau
sexe, a chanté les louanges des dames présentes qui, dit-il, rempla-
çaient avantageusement sa Muse égyptienne. Il termina ce panégy-
rique en prose, par ce toast en vers.
Voyons, bon Cheikh, que vas-tu dire Certe, un sonnet mirobolant
De doux, de gentil, de galant Qui, l’enthousiasme respire.
A ce beau sexe, étincelant — Oui; car en ces dames j’admire
D’amour, dont le regard t’inspire î L’esprit, la grâce et le talent.
C’est leur présence précieuse
Qui rend brillante et radieuse
La fête de Sa Majesté.
Si la soirée est si joyeuse,
C’est grâce à leur société;
Amis, buvons à leur santé.
Inutile de décrire l’enthousiasme des dames, elles ont hautement
acclamé le poète nilotiquc. L’aimable M. Nicolaïdès, lui servant de
Mentor, le conduisit dans les cinq salons de cette incomparable fête, où
le Cheikh, a porté des toasts chaleureux à la France, dont il est l’hôte
reconnaissant et au beau sexe dont il est l’admirateur sincère. Dans sa
prose et dans sas vers, Abou-Naddara a faiq des vœux pour la conti-
nuation de l’entente cordiale qui existe entre la France et l’Empire
Ottoman et a félicité M. et Mme Nicolaïdès des belles fêtes ottomanes
qui servent à resserrer de plus en plus les liens indissolubles qui
unissent les Français et les Ottomans.
(1) Laissez-moi lui casser le nez.
(a) Il vous casserait la tète.
RÉCOMPENSE MÉRITÉE
Nos félicitons sincèrement S. E. Missak-Eflendy, les ympathique ancien II
conseiller à l’Ambassade de Turquie à Paris, aujourd’hui Ministre ’
impérial ottoman à La Haye, de la haute distinction honorifique que le
gouvernement de la République Française vient de lui conférer. La
plaque de grand officier de la Légion d’honneur va se trouver en respec- I
table compagnie sur sa noble poitrine constellée des plus brillantes
décorations d’Orient et d’Occiaent.
S. E. Missak-Effendy laisse dans les hautes sphères diplomatiques et
dans les grands salons de Paris un souvenir parfumé d’amitié, d’estime I
et d’admiration sincères. A. N.
LES DISCOURS D’ABOU NADDARA
L’abondance des matières ne nous permet pas d’analyser, comme d'ordi-
naire, les quatre derniers discours de notre directeur, nous nous contente-
rons de les mentionner brièvement.
r Au banquet de 2oo couverts donné à Sceaux, pour la Sainte-Cécile, sons
la présidende du vénérable maire. M. Charaire, qui a eu la gracieuseté de
faire imprimer chez lui, en une édition de luxe, le toast en vers prononcé
par Cheikh et dédié à son excellent ami, M. le Dr Reddon.
2* Discours à l’Assemblée générale de l’Africaine, dont Abou Naddara est
membre d’honneur.
3" Au dîner des Acefali, où sa Muse a chanté en italien.
4" A la Société des Sauveteurs Ambulanciers.
Dans tous ces discours, le Cheikh a célébré l’Egypte, la Turquie et la
France. Lalal.
TOAST
Au banquet offert à M. GIANTURCO, député, ancien ministre
de lInstruction publique, en Italie.
J’ai par téléphone, invité
Mes neuf Muses orientales
A venir boire à la santé
De mes amis les Acéphales
Et de leurs frères décorés,
Pour leur vertu si grande et forte,
Des gouvernements vénérés
D’Italie e t Sublime-Porte.
Et les Muses m’ont répondu,
En leur suave et doux langage :
« Bon Cheikh nous t’avons entendu,
Mais difficile est le voyage.
Le beau sexe qui charmera
Ces agapes fraternelles,
Par ses beaux yeux t’inspirera
Des notes touchantes et belles. »
Le beau sexe est hélas absent !
Oui, mais ITtalie et la France,
Les deux muses que j’aime tant
Brillent par leur présence.
Je vois leurs enfants valeureux,
Qui s’aiment comme de vrais frères.
C’est pour cela qu'ils sont heureux!
C’est pourcelà qu’ils sont prospères.
Français ; que le lien fraternel
Qui depuis des siècles vous lie
Aux Italiens soit éternel !
Vivent la France et l’Italie !
Abou Naddara.
M. NABY-BEY, 1er secrétaire de l’Ambassade 1. ottomane
Nous apprenons, avec grand plaisir, que Naby-Bey, premier secré-
taire de l’Ambassade impériale ottomane à Paris, vient d’être décoré par
S. M. I. le Sultan du Medjidié de 3e classe (commandeur). Cette nou-
velle sera très favorablement accueillie à Paris, où le jeune et brillant
secrétaire a su se concilier tant de sympathies grâce à la courtoisie de
son accueil et à la loyauté de son caractère.
Travailleur infatigable, possédant à fond la connaissance du service
et les bonnes traditions diplomatiques, Naby-Bey méritait, à tous
égards, la haute distinction que lui a conféré son Souverain ; Sa Majesté
a tenu ainsi à donner une nouvelle marque de faveur à S. E. Munir-
Bey, qui honore Naby-Bey de son affection et de sa confiance. A. N.
Le Cheikh Abou Naddara est infatiguable, dit un de nos confrères ; il
ne s’occupe pas seulement de la direction et rédaction de son journal
patriotique et de sa revue internationale, mais il écrit des correspon-
dances parisiennes pour les feuilles orientales et donne des articles et
des contes politiques aux journaux français les plus accrédités. Cette
semaine nous avons lu de lui une grande nouvelle de cinq cents lignes
au supplément du Petit Journal, qui tire un million d’exemplaires par
numéro. Cette nouvelle qui s’intitule La Dot sanglante nous a ému jus-
qu’aux larmes et nous sommes sûr qu’un de nos dramaturges en tirera
une belle pièce de théâtre.
Le Cheikh a écrit aussi un intéressant article en italien à la revue de
l’Italia ail’es ter 0, que notre excellent ami, M. Raqueni, dirige si intelli-
gemment.
BIBLIOGRAPHIE
Une brochure toute d’actualité : Marchand, par le capitaine PA1M-
BLANT DU ROUIL, vient d’être mise en vente aux bureaux de la
Revue des Colonies, 63, boulevard Saint-Michel, Paris.
Cette plaquette biographique, contenant une lettre-préface du général
A. Lambert et ornée d’un magnifique portrait hors texte du vaillant
soldat-explorateur, inaugure une série qui sera publiée par notre
confrère L. Brunet sous le titre de Petite Collection Militaire et Coloniale.
(Prix : 1 franc).
La Cosmographie de l’Enprit. — Tel est le titre d’un ouvrage
de haute valeur dû à la plume savante et éminemment littéraire de
notre ami et confrère M. J. MAN1N. La philosophie la plus transcen-
dante, la science la plus profonde et la poésie la plus idéale s’harmo-
nisent à merveille dans ce livre qui, certes, fera époque en ce siècle.
Aussi n’hésitons-nous pas à le recommander â ceux de nos lecteurs
qu’intéressent les sublimes questions du domaine intellectuel et du
champ astronomique. Ce livre, qui se vend :$ francs, et qui est édité par
la Bibliothèque des Modernes, 289, nie des Pyrénées, à Paris, se trouve
aussi dans les principales librairies de la capitale et de 1 étranger.
te méprise et te déteste. Lâche donc sa'flotte où je t’assomme! (Il lève
son bâton.)
John Bull. — Si tu frappes, je te brûle la cervelle avec mon
revolver.
Lord Cromer (accourt et les sépare). — A bas les mains !
Sir Palmer (au Fellah). — Di» calme. Nous sommes tes amis.
Le Fellah. — Les Anglais, mes amis?
Lord Cromer. — Nous avons le type anglais, mais nous sommes
Américains.
Le Fellah. — Les Américains sont de braves gens. Vous allez donc
arracher mes navires des mains immondes de ce voleur.
John Bull (à part, à Lord Cromer). — Let me break bis nose,
Milord (i).
Lord Cromer (à part, à John Bull). — He would break your
head (2). (Au Fellah) Il n’a pas acheté ta flotte ; il t’a dit cela pour rire ;
il la remorque chez nous, à New-York, pour la réparer et la rendre
belle. C’est le Khédive qui nous a donné l’ordre de le faire ; nous irons
avec lui et après deux mois nous te rendrons tes navires ; nous te le
promettons solennellement.
Sir Palmer (à part à Cromer). — Ne promettons pas ce que nous
ne pourrons tenir.
Lord Cromer (à part à Palmer). — Est-ce que nos ministres
tiennent leur promesse?
Le Fellah. — De quoi parlez-vous, mes chers amis d’Amérique?
Lord Cromer. — Nous conspirons contre les Anglais qui t’oppriment.
Le Fellah. — Faites-les sortir de la vallée du Nil, et le Cheikh Abou
Naddara nous fera aimer tous vos compatriotes.
Sir Palmer (au Fellah). — En attendant, viens déjeuner avec nous,
et toi, John Bull, aussi (Ils s’en vont).
Le Fellah (les suivant). — Ils se moquent de moi ces sauterelles
rouges. Ils ne sont pas plus Américains que je ne suis Chinois ; mais
que faire ! Ils sont trois et je suis seul; ils ont les poches bourrées de
pistolets foudroyants et je n’ai que mon bâton (se tournant vers la
Au revoir, ma flotte chérie!
De leurs mains, Dieu te sauvera.
Courage ! à ta libre patrie,
Saine et sauve, Allah le rendra.
Abou Naddara.
LA FÊTE DE S. H. I, LE SULTAN A PARIS
Dans notre dernier numéro de V Aitawadod, nous avons donné un
compte rendu détaillé des réjouissances qui ont eu lieu ici à cette heu-
reuse occasion. Nous avons parlé de notre déjeuner égyptien, de la bril-
lante réception à l’Ambassade de Turquie et de la splendide fête natio-
nale ottomane donnée par notre cher confrère M. Nicolaïdes. Notre
directeur, Abou Naddara, a assisté à cette inoubliable fête et voici ce
que le journal, l'Orient, dit de lui; nous reproduisons ci-après son
aimable article en le remerciant au nom du Cheikh La Red.
On lit dans l’Orient du 18 janvier :
Le Cheikh Abou-Naddara était en verve; son amour pour la Tur-
quie et son dévouement pour Son Auguste Souverain lui ont inspiré
des discours charmants et des vers exquis. Il s’est acquitté galamment
de l’agréable mission dont M. et Mme Nicolaïdes l’avaient chargé, et a
porté avec brio les toasts, à la France, a S. E. le Président de la
République et Mme Faure et aux Dames.
Après avoir glorifié la France et démontré, par des preuves incontes-
tables, l’amour des Ottomans pour son peuple sympathique, il célébra
les hautes vertus, et les qualités supérieures du Président Faure et ter-
mina cette partie de son discours par ces quelques vers improvisés.
Que le Président et Madame Faure,
Que la France aime, et son grand peuple honore.
Vivent heureux ! c’est mon souhait ardent,
Je vénère l’illustre Président,
Quant à votre glorieuse patrie
Je l'aime, autant que l’Egypte chérie
Je lève mon verre à leur santé.
A leur triomphe, à leur félicité !
Les convives, à qui la France et son bien-aimé chef d’Etat sont si
sympathiques, ont salué ce toast par de chaleureux applaudissements
et par les cris, de Vive la France ! Vive la Turquie.
Le Cheikh, dont on connaît le culte et l’admiration pour le beau
sexe, a chanté les louanges des dames présentes qui, dit-il, rempla-
çaient avantageusement sa Muse égyptienne. Il termina ce panégy-
rique en prose, par ce toast en vers.
Voyons, bon Cheikh, que vas-tu dire Certe, un sonnet mirobolant
De doux, de gentil, de galant Qui, l’enthousiasme respire.
A ce beau sexe, étincelant — Oui; car en ces dames j’admire
D’amour, dont le regard t’inspire î L’esprit, la grâce et le talent.
C’est leur présence précieuse
Qui rend brillante et radieuse
La fête de Sa Majesté.
Si la soirée est si joyeuse,
C’est grâce à leur société;
Amis, buvons à leur santé.
Inutile de décrire l’enthousiasme des dames, elles ont hautement
acclamé le poète nilotiquc. L’aimable M. Nicolaïdès, lui servant de
Mentor, le conduisit dans les cinq salons de cette incomparable fête, où
le Cheikh, a porté des toasts chaleureux à la France, dont il est l’hôte
reconnaissant et au beau sexe dont il est l’admirateur sincère. Dans sa
prose et dans sas vers, Abou-Naddara a faiq des vœux pour la conti-
nuation de l’entente cordiale qui existe entre la France et l’Empire
Ottoman et a félicité M. et Mme Nicolaïdès des belles fêtes ottomanes
qui servent à resserrer de plus en plus les liens indissolubles qui
unissent les Français et les Ottomans.
(1) Laissez-moi lui casser le nez.
(a) Il vous casserait la tète.
RÉCOMPENSE MÉRITÉE
Nos félicitons sincèrement S. E. Missak-Eflendy, les ympathique ancien II
conseiller à l’Ambassade de Turquie à Paris, aujourd’hui Ministre ’
impérial ottoman à La Haye, de la haute distinction honorifique que le
gouvernement de la République Française vient de lui conférer. La
plaque de grand officier de la Légion d’honneur va se trouver en respec- I
table compagnie sur sa noble poitrine constellée des plus brillantes
décorations d’Orient et d’Occiaent.
S. E. Missak-Effendy laisse dans les hautes sphères diplomatiques et
dans les grands salons de Paris un souvenir parfumé d’amitié, d’estime I
et d’admiration sincères. A. N.
LES DISCOURS D’ABOU NADDARA
L’abondance des matières ne nous permet pas d’analyser, comme d'ordi-
naire, les quatre derniers discours de notre directeur, nous nous contente-
rons de les mentionner brièvement.
r Au banquet de 2oo couverts donné à Sceaux, pour la Sainte-Cécile, sons
la présidende du vénérable maire. M. Charaire, qui a eu la gracieuseté de
faire imprimer chez lui, en une édition de luxe, le toast en vers prononcé
par Cheikh et dédié à son excellent ami, M. le Dr Reddon.
2* Discours à l’Assemblée générale de l’Africaine, dont Abou Naddara est
membre d’honneur.
3" Au dîner des Acefali, où sa Muse a chanté en italien.
4" A la Société des Sauveteurs Ambulanciers.
Dans tous ces discours, le Cheikh a célébré l’Egypte, la Turquie et la
France. Lalal.
TOAST
Au banquet offert à M. GIANTURCO, député, ancien ministre
de lInstruction publique, en Italie.
J’ai par téléphone, invité
Mes neuf Muses orientales
A venir boire à la santé
De mes amis les Acéphales
Et de leurs frères décorés,
Pour leur vertu si grande et forte,
Des gouvernements vénérés
D’Italie e t Sublime-Porte.
Et les Muses m’ont répondu,
En leur suave et doux langage :
« Bon Cheikh nous t’avons entendu,
Mais difficile est le voyage.
Le beau sexe qui charmera
Ces agapes fraternelles,
Par ses beaux yeux t’inspirera
Des notes touchantes et belles. »
Le beau sexe est hélas absent !
Oui, mais ITtalie et la France,
Les deux muses que j’aime tant
Brillent par leur présence.
Je vois leurs enfants valeureux,
Qui s’aiment comme de vrais frères.
C’est pour cela qu'ils sont heureux!
C’est pourcelà qu’ils sont prospères.
Français ; que le lien fraternel
Qui depuis des siècles vous lie
Aux Italiens soit éternel !
Vivent la France et l’Italie !
Abou Naddara.
M. NABY-BEY, 1er secrétaire de l’Ambassade 1. ottomane
Nous apprenons, avec grand plaisir, que Naby-Bey, premier secré-
taire de l’Ambassade impériale ottomane à Paris, vient d’être décoré par
S. M. I. le Sultan du Medjidié de 3e classe (commandeur). Cette nou-
velle sera très favorablement accueillie à Paris, où le jeune et brillant
secrétaire a su se concilier tant de sympathies grâce à la courtoisie de
son accueil et à la loyauté de son caractère.
Travailleur infatigable, possédant à fond la connaissance du service
et les bonnes traditions diplomatiques, Naby-Bey méritait, à tous
égards, la haute distinction que lui a conféré son Souverain ; Sa Majesté
a tenu ainsi à donner une nouvelle marque de faveur à S. E. Munir-
Bey, qui honore Naby-Bey de son affection et de sa confiance. A. N.
Le Cheikh Abou Naddara est infatiguable, dit un de nos confrères ; il
ne s’occupe pas seulement de la direction et rédaction de son journal
patriotique et de sa revue internationale, mais il écrit des correspon-
dances parisiennes pour les feuilles orientales et donne des articles et
des contes politiques aux journaux français les plus accrédités. Cette
semaine nous avons lu de lui une grande nouvelle de cinq cents lignes
au supplément du Petit Journal, qui tire un million d’exemplaires par
numéro. Cette nouvelle qui s’intitule La Dot sanglante nous a ému jus-
qu’aux larmes et nous sommes sûr qu’un de nos dramaturges en tirera
une belle pièce de théâtre.
Le Cheikh a écrit aussi un intéressant article en italien à la revue de
l’Italia ail’es ter 0, que notre excellent ami, M. Raqueni, dirige si intelli-
gemment.
BIBLIOGRAPHIE
Une brochure toute d’actualité : Marchand, par le capitaine PA1M-
BLANT DU ROUIL, vient d’être mise en vente aux bureaux de la
Revue des Colonies, 63, boulevard Saint-Michel, Paris.
Cette plaquette biographique, contenant une lettre-préface du général
A. Lambert et ornée d’un magnifique portrait hors texte du vaillant
soldat-explorateur, inaugure une série qui sera publiée par notre
confrère L. Brunet sous le titre de Petite Collection Militaire et Coloniale.
(Prix : 1 franc).
La Cosmographie de l’Enprit. — Tel est le titre d’un ouvrage
de haute valeur dû à la plume savante et éminemment littéraire de
notre ami et confrère M. J. MAN1N. La philosophie la plus transcen-
dante, la science la plus profonde et la poésie la plus idéale s’harmo-
nisent à merveille dans ce livre qui, certes, fera époque en ce siècle.
Aussi n’hésitons-nous pas à le recommander â ceux de nos lecteurs
qu’intéressent les sublimes questions du domaine intellectuel et du
champ astronomique. Ce livre, qui se vend :$ francs, et qui est édité par
la Bibliothèque des Modernes, 289, nie des Pyrénées, à Paris, se trouve
aussi dans les principales librairies de la capitale et de 1 étranger.