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Le Journal d'Abou Naddara = Abū Naẓẓāra = The Man with the Glasses = garīdat abī naẓẓāra = The Journal of the Man with the Glasses = Journal Oriental Illustré — Paris, 1898

DOI issue:
Issue 5 (25.05.1898)
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.56671#0018
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la maison de Savoie fut reine et maîtresse de la Vénétie à la Sicile,
avec les Alpes pour bornes amies entre les deux peuples frères et alliés.
1861 émut la diplomatie. Le Sultan Abd-ul-Medjid mourut et
Abd-ul-Aziz monta sur le trône des Croyants.
Quelles relations ce nouveau règne allait-il apporter entre l’Egypte et
la Turquie ? Dieu seul le savait ! Mais, parmi les intéressés, les Anglais
furent les premiers à entourer le jeune Sultan de leurs intrigues et de
leurs machinations, car, en politiques habiles, ils savaient fort bien
que la clé du Caire était à Stamboul, et que du Bosphore il était facile
de dominer le Nil.
Le isr mai 1862, le canal d’eau douce amena les flots du grand fleuve
à Timsah. C’était un nouveau bienfait du Nil. C’était enlever aux
travailleurs la plus cruelle de leurs souffrances ; c’était rendre fertile et
habitable la terre déshéritée de Gessen. C’était permettre à la civili-
sation de créer des villes importantes le long de cette route qui allait
s’ouvrir entre l’Occident et l’Orient. L’Egypte, comme l’Europe, salua
cet événement de ses plus sympathiques acclamations.
L’année suivante ne fut pas sans donner quelques inquiétudes aux
patriotes égyptiens.
Ebloui par l’éclat de son règne, enivré par les flatteries des cour-
tisans , Saïd voulut jouir de sa gloire et offrir son auguste personne
à l’admiration des peuples européens. Il partit avec pompe et fracas,
visita les monarques et les cours, tint à se montrer riche et puissant
comme les empereurs de l’Occident et du Nord, et sema largement sur
sa route les trésors de l’Egypte, cet or si rare et si précieux, qui repré-
sentait la sueur la plus sacrée, le sang le plus noble de ses sujets.
Mais si ce voyage avait flatté son orgueu, ce que nul ne sait, il avait
bien plus encore usé sa vie, ébranlé son organisme , et porté le dernier
coup à une constitution qui aurait pu avoir de longs et heureux jours.
(à suivre).
 
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