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Le Journal d'Abou Naddara = Abū Naẓẓāra = The Man with the Glasses = garīdat abī naẓẓāra = The Journal of the Man with the Glasses = Journal Oriental Illustré — Paris, 1905

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Issue 4 (04.1905)
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https://doi.org/10.11588/diglit.56681#0012
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“L’Abou Naddara', “ l’Altawadod” et l’Almonsef” réunis. — Pour toutes communications et demandes d'abonnements, s'adresser au Directeur du Journal.

LETTRES DE CONSTANTINOPLE
Notre éminent collaborateur, S. E. Fatahallah Bey Khayat, nous a
adressé deux lettres fort intéressantes : l’une sur les grandes fêtes qui
ont eu lieu à la capitale ottomane, lors du Courban Baïram, sur les
distributions d’aliments aux pauvres, sur les grâces qui ont été accor-
dées par S. M. I. le Sultan, etc. ; l’autre sur le mariage de S. A. I. la
princesse jNaïlé, sultane.
La première lettre ne nous est pas parvenue à temps pour être insérée
dans notre dernier numéro. Mais nous tenons à publier aujourd'hui la
dernière partie de cette correspondance qui présente un grand intérêt :
« A l’occasion du Courban Baïram, nous dit S. E. Fatahallah Bey Khayat,
l’Emir de la Mecque a fait parvenir, par une dépêche, aux pieds du Trône
Impérial, ses félicitations. Notre Auguste Souverain lui a fait transmettre,
par l’entremise du Vali du Hedjaz, l’expression de sa haute satisfaction et
ses salutations Impériales. Par un télégramme adressé au Palais Impérial,
S. A. l’Emir de la Mecque exprime ses remerciements au Souverain pour
les salutations que Sa Majesté a daigné lui envoyer et dépose de nouveau
aux pieds de son Trône Impérial l’expression de ses sentiments de dévoue-
ment et de fidélité inébranlables envers l’Auguste Khalife de l’Islam et
ajoute qu’il a fait des prières en versant des larmes de joie pour le Souve-
rain et pour son empire, « car, dit-il, agir conformément aux volontés du
Khalife, c’est obtenir la rémission de ses péchés et s’assurer le bonheur ici-
bas et dans l’autre monde, ce qui est d’ailleurs commandé par Dieu et
indiqué dans' les Hadis sacrés. »
» L’Emir déclare que depuis vingt-quatre ans qu’il occupe son poste, il
s’est toujours attaché à rendre de bons services, à se montrer fidèle et
dévoué au Khalifat. Il ajoute encore que Sa Majesté peut être convaincue
qu’il marchera toujours sur la même voie de dévouement et de fidélité.
» Le Vali du Hedjaz annonce à Sa Majesté que le pèlerinage de la Mecque
a pris fin, que plus de 200,000 pèlerins ont visité les lieux saints et qu’aucun

incident ne s’est produit. Sa Majesté a envoyé, soit aii Vali du Hedjaz, soit à
l’Emir de la Mecque, un message de satisfaction pour les mesures sages
{irises par eux pendant la période du pèlerinage. Le gouverneur annonce
e départ successif des pèlerins par groupes. »
Et maintenant voici les passages les plus importants de la seconde
lettre de notre éminent correspondant, en date du 10 mars :
« Toute notre ville, dit-il, est en fête à l’occasion de l’heureux événement
du mariage de S. A. I. la princesse Naïlé sultane, avec S. E. Hickmet Bey,
fils du Ministre de la Justice. Le mariage a eu lieu lundi, 2a Zilhidjè i3i2, à
11 heures du matin, dans le Palais Impérial de Yldiz. La Princesse était
représentée par Memdouh Pacha, ministre de l’intérieur. Les témoins de
Son Altesse Impériale étaient : S. E. Zihni Pacha, ministre du Commerce et
des Travaux Publics, et l’uléma Ebul-Houda Effendi. L. A. Abdurrahman
Pacha, ministre de la Justice, représentait son fils, qui avait comme témoins
le maréchal Zéki Pacha, grand maître de l’artillerie, et S. E. Turkhan Pacha,
ministre de l’Evkaf. Les personnages présents à la cérémonie étaient :
S. A. le Grand Vizir Férid Pacha, S. A. le Cheikh Ul-Islam, tous les minis-
tres et hauts fonctionnaires du Palais Impérial.
» A l’issue de la cérémonie, S. E. Arif Hikmet Bey s’est rendu au Palais
Impérial et a présenté ses respectueux hommages à son Auguste Beau-Père.
» La mère du nouveau marié s’est rendue également au Harem Impérial
pour présenter ses hommages reconnaissants au Souverain. Sa Majesté l'a
fait complimenter et lui a transmis l’expression de son extrême bienveillance.
» Conjointement avec les habitants de la Ville Impériale, qui fêtent ce
joyeux événement, nous nous faisons un devoir de présenter nos respec-
tueux hommages et nos sincères félicitations à notre bien-aimé et glorieux
Souverain Sa Majesté Impériale Le Sultan, et nous formons des vœux sin-
cères et très fervents pour le bonheur de la Famille Impériale et des illustres
mariés. »
Nous remercions S. E. Fatahallah Bey Khayat de ses intéressantes
correspondances et le prions de nous continuer sa gracieuse collabora-
tion. La Rédaction.


AZIZ ET MAHROUSSA
Saynète patriotique égyptienne.

Personnages : Mahroussa, Abou-Masr et Om-Ennil, ses parents,
Kaher, son frère; Aziz, son fiancé ; Harrison, son prétendant ; Sadik;
jardinier; Zarifa, sa femme.
La scène se passe au jardin d'Abou-Masr, au Caire.

Mahroussa
Revenez, mes beaux jours d’enfance,
Que j’ai passé parmi les fleurs,
Et voyez combien l’inconstance
D’Aziz me fait verser des pleurs.

(soupirant)
Pour une fille d’Angleterre,
Il t’abandonne, ô Mahroussa ;
Ah ! Non. C’est l’or de l’étrangère
Qu’à la trahison le poussa.

Doux rossignol, ne chante plus d’amour. Rose et jasmin ne fleu-
rissez plus. Vous me rappelez les jours heureux, où, dans ce jardin
poétique, Aziz et moi, jusqu’à l’âge de quatorze ans, nous jouions con-
tents comme Adam et Eve. Pauvre colombe ! Tu gémis douloureu-
sement. Es-tu comme moi abandonnée par ton amoureux? Oui. Oui.
Pleurons donc ensemble (elle pleure).

Kaher
Quelle honte ! Quelle faiblesse !
Depuis deux jours, ô pauvre sœur,
Tu verses des larmes sans cesse
Pour Aziz, un garçon sans cœur,

(entre)
Je ne croyais pas que sa lettre
Te plongerait dans le chagrin.
Tu ne dois avoir pour ce traître
Que du mépris, que du dédain.

Et puis, un fiancé de perdu dix de retrouvés. Belle et instruite
comme tu es, les bons partis ne te manqueront pas. Aziz est un par-
jure. Ne t’a-t-il pas dit ceci devant nos parents la veille de son départ :
« Notre constant amour d’enfants a grandi avec nous et il grandira
pendant notre séparation. Je passerai, s'il plaît à Dieu, deux ans à
Paris et une année à Londres pour y compléter mes études. A mon
retour, je t’épouserai et le Très Haut nous accordera des enfants qui
nous rendront heureux et réjouiront les vieux jours de nos parents. »
Mahroussa. — Oui; il m’a dit cela et il me l’a souvent répété dans ses
lettres. Ces lettres pleines d’amour et de tendresse descendront avec
moi dans la tombe.
Kaher (vivement). — Déchire-les puisqu’il t’a abandonnée. D’ailleurs,
je t’apporte une bonne nouvelle qui va te consoler et te faire oublier ce
traître d’Aziz.

PARIS. IMP.G. LEFEBVRE. 547 Rut CLAUDE VELLEFAUX.

Tirage justifié : 15.000. — Le Gérant : G. Lefebvre. T. S. V. P.
 
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