Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Le Journal d'Abou Naddara = Abū Naẓẓāra = The Man with the Glasses = garīdat abī naẓẓāra = The Journal of the Man with the Glasses = Journal Oriental Illustré — Paris, 1906

DOI Heft:
Issue 7 (09.1906)
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.56682#0028
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext



N» 7. — SEPTEMBRE 1906.
•VSZWOZVW
Abonnements : 1 an. . fr. 10 »
Avec suppléments et
album annuel . . . . fr. 15 »

JOURNAL ORIENTAL ILLUSTRÉ
Directeur et Rédacteur en chef :
Le Cheikh J. SANDA ABOÜ NADDARA
48, rue Richer, PARIS

3bS>
9
>
9

“L’Abou Naddara”, “VAttawadod” et l’Almonsef” réunis. — Pour toutes communications et demandes d abonnements, s'adresser au Directeur du Journal.

L’Auguste Anniversaire de J’Avèuement au

SARIS IMP.G. LEFEBVRE. S & 7 RUF CLAUDE VELLEFAUX,

méiùoire ; il m’inspire des notes suaves pour célé-
brer l’hôte auguste de Yildiz et chanter ses
louanges.

Voyons, Cheikh, me dit mon cœur, ne nous

Tirage justifié : 15.000. — Le Gérant : G. Lefebvre T. S. V.

MON SALUT
Salut Constantinople, astre resplendissant du
Bosphore, auguste siège de la Seigneurie et pai-
sible loyer de la félicité !
Salut Ottomans, hommes hospitaliers, droits et
justes !
Salut, Ottomanes, femmes honnêtes, pieuses et
intelligentes !
Salut, intrépides soldats et marins hardis,
valeureux défenseurs de l’Empire du Grand
Abd-ul-Hamid !
Et vous, profonds penseurs, écrivains éminents
et poètes exquis de l’Islam, recevez mon salut
respectueux !
Quant à mon salut parfumé d’amour, d’estime
et de vénération du digne successeur du grand
Prophète, commandeur des Croyants et Empereur
des Ottomans, c’est ma muse d’Egypte qui le pré-
sentera à Sa Majesté.
Saint ! salut, ô magnanime
Abd-ul-Hamid Ghazy Sultan!
Salut ! salut, Khalif sublime
De l’Univers mahométan !
Que Dieu, que Tu nous représentes,
O Commandeur de valeureux,
T’accorde des longs jours heureux
Et des victoires éclatantes !
Que la paix soit donc avec vous tous et que le
Très Haut répande sur vous le trésor de ses
célestes bénédictions !
Ah ! que j’envie les habitants fortunés de la
capitale Ottomane ! Ils réjouissent leurs yeux en
voyant chaque vendredi leur souverain bien-aimé;
ils charment leurs oreilles en écoutant les notes
harmonieuses de son hymne et de sa marche, et
ils manifestent leur amour pour Lui en l’acclamant
avec enthousiasme.
Que le Tout puissant le leur conserve et ne les
prive jamais de sa vue !
Constantinople ! Constantinople ! Aucune lan-
gue ne pourrait te dire combien je te chéris !
Je soupire après toi comme le jeune poète sou-
pire après sa bien-aimée absente et mes yeux le
cherchent comme les yeux de l’aveugle cherchent
la lumière.
Pourtant ta radieuse image est imprimée dans
ma prunelle et ton amour ardent occupe mon
cœur.
Seigneur ! avant d’appeler mon âme aux pieds
de ton trône de clémence et de miséricorde,
accorde-moi la grâce de revoir la glorieuse cité
impériale. Je l’aime tant, qu’elle brille devant mes
yeux le jour et apparait la nuit dans mes rêves.
Ah ! qu’elles ont été courtes mes visites à cette
ville incomparable ! Je ne les oublierai jamais.
Leur doux souvenir est toujours présent à ma

Où me transportes-tu, ô ma fantaisie orientale ?
Est-ce sur les ailes de la pensée que je me sens
emporté au beau pays favorisé par l’Eternel ?
Où suis-je? Ah! dites-le moi, vous, fils magna-
nimes d’Osman !
« Tu es sur les rives fleuries du Bosphore, me
répondent-ils. Oui ; c’est le poétique Bosphore
qui s’étend devant toi enlacé tendrement par les
côtes d’Europe et d'Asie. »
Est-ce une vision ou une réalité ?
Que Dieu bénisse mon imagination, quoique les
joies qu’elles m’accordent soient passagères !
Salut, Bosphore, mer enchanteresse et magique
miroir du ciel étoilé. Le Soleil et la Lune t’aiment
et se baignent voluptueusement dans tes eaux
limpides en t’illuminant de rayons dorés le jour et
de clarté argentine la nuit.
Tu me rappelles mon Nil, ô Bosphore, mon Nil
qu’hélas ! je ne reverrai plus, mon Nil aux bords
duquel, avant mon exil, j’ai chanté la gloire des
Sj/. Khalifes et l'héroïsme de leurs guerriers invin-
‘' cibles.
Ne m’éloigne pas du Bosphore, ô ma pensée, et
laisse-moi contempler les palais splendides et les
coquettes villas qui la bordent.
O Dieu, si c’est un rêve, daigne le réaliser et je
jure par ton nom sacré que je continuerai à plai-
der plus vaillamment que jamais la juste cause de
ton élu et de sa nation.
Approche-toi, brave kaykdji, et prends-moi
dans ta jolie gondole turque. Promène-moi le
long de ces rives poétiques et tâche de suivre
discrètement les barques des couples amoureux.
J’aime admirer le Créateur dans ses belles créa-
tures. Les visages angéliques et les chansons
d’amour me rajeunissent et m’enivrent.
Il est permis d’aimer les belles ; aucune loi ne le
défend ; car Dieu donna la femme à l’homme pour
parsemer sa vie de roses et de jasmins.
Echangez donc, ô tendres amoureux, des regards
passionnés, des doux sourires et des baisers
ardents ; car le temps de la jeunesse passe vite et
ne reviens jamais.
La femme est notre seul bonheur,
Le charme de notre existence ;
Elle est l'amour de notre cœur,
De notre âme, elle est l’espérance.
Pour moi, la femme est un ange
Doux, gracieux, gentil et bon,
Et c’est l’homme,hélas! qui la change,
Par son inconstance, en démon.
 
Annotationen