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Le travail du marbre pour la décoration
est une industrie distincte des autres. Il est
exceptionnel, plus que dans n'importe quelle
autre branche, qu'un propriétaire de carrière
travaille son propre produit, pour la raison
que dans la décoration il faut des marbres
nombreux et d'origines différentes. Un exem-
ple récent suffira à l'établir. La décoration de
la nouvelle « Session house », à Londres, à
peu près terminée actuellement, comprend
trois marbres grecs différents pour les colon-
nes; des revêtements de mur en marbres
anglais, italiens, grecs et espagnols; les
escaliers sont en marbres anglais, grecs et
nord-africains; en outre, en trouve du marbre
belge un peu partout. Les difficultés qu'au-
raient eu à surmonter .les différents proprié
Lions nu Pont nu Solfertno, a Pise,
(Voirprix page 110.)
taires de ces carrières en faisant chacun une
partie du travail dans leur marbre, peuvent
eire imaginées, mais non décrites.
Bans tous les beaux travaux, il est néces-
saire que les différents marbres à employer
soient d'abord réunis. Alors on peut exami-
nés de près chaque matière, les combiner, les
travailler, les ajuster ensemble et faire le
montage du travail avant d'aller le fixer à sa
destination définitive.
La décoration de l'intérieur d'un bâtiment
est le dernier mot de la perfection. C'est ici
que toute irrégularité qui se serait produite
pendant la construction doit être rectifiée. Il
n'est pas toujours possible d'établir des murs
absolument parallèles ou d'aplomb ; les étan-
çons et les solives n'occupent pas toujours
exactement leur place, mais si des imperfec-
tions existent dans le gros œuvre, elles ne
peuvent être répétées dans la décoration en
marbre. C'est un point de grande impor-
tance, principalement quand cette décoration
comprend des arches ou des voûtes, et les
soins les plus attentifs doivent être pris,
d'abord dans le travail du marbre, ensuite
dans la pose, afin d'avoir en définitive un
travail parfait.
Bien que le succès de la course ne soit pas
toujours dans l'agilité, le succès, au point de
vue qui nous occupe, appartient cependant à
la rapidité du développement industriel, et
le progrès d'une industrie est en rapport
avec la diligence mise à exécuter les entre-
prises. Les usines marbrières ne forment pas
une exception à cette règle. Il y a peu de
contrées moins avantagées que la Belgique au
point de vue naturel des carrières de marbres.
Bien que convenant aux destinations qu'on
leur donne dans la décoration, la plupart
des marbres belges ne peuvent lutter, tant au
point de vue de la couleur que de la texture,
avec les marbres de Grèce, du nord de
l'Afrique, de France, d'Italie, d'Espagne, du
Portugal ou des Iles Britanniques. Et cepen-
dant la Belgique a, depuis plus de deux géné-
rations, pris la tête pour les grands travaux de
décoration (1). Sans ressources naturelles ni
avantages géographiques, les plus beaux
travaux d'Europe et d'Amérique ont été
fournis par ces maisons travaillant pour et
par l'intermédiaire de firmes locales.
Il existe peu de constructions en Angleterre
où les marbres de couleur n'ont été employés
et non fournis par des firmes continentales
(1) L'auteur fait erreur ici. La Belgique n'est pas seule à
alimenter le marché anglais ; les usines du nord de la France
fournissent beaucoup en Grande-Bretagne, mais elles expé-
dient par Anvers, ce port offrant plus de ressources que
Dunkerque et étant moins onéreux au point de vue fiscal.
Ce fait semble donner une origine belge à tous les marbres
employés en Angleterre.
Le travail du marbre pour la décoration
est une industrie distincte des autres. Il est
exceptionnel, plus que dans n'importe quelle
autre branche, qu'un propriétaire de carrière
travaille son propre produit, pour la raison
que dans la décoration il faut des marbres
nombreux et d'origines différentes. Un exem-
ple récent suffira à l'établir. La décoration de
la nouvelle « Session house », à Londres, à
peu près terminée actuellement, comprend
trois marbres grecs différents pour les colon-
nes; des revêtements de mur en marbres
anglais, italiens, grecs et espagnols; les
escaliers sont en marbres anglais, grecs et
nord-africains; en outre, en trouve du marbre
belge un peu partout. Les difficultés qu'au-
raient eu à surmonter .les différents proprié
Lions nu Pont nu Solfertno, a Pise,
(Voirprix page 110.)
taires de ces carrières en faisant chacun une
partie du travail dans leur marbre, peuvent
eire imaginées, mais non décrites.
Bans tous les beaux travaux, il est néces-
saire que les différents marbres à employer
soient d'abord réunis. Alors on peut exami-
nés de près chaque matière, les combiner, les
travailler, les ajuster ensemble et faire le
montage du travail avant d'aller le fixer à sa
destination définitive.
La décoration de l'intérieur d'un bâtiment
est le dernier mot de la perfection. C'est ici
que toute irrégularité qui se serait produite
pendant la construction doit être rectifiée. Il
n'est pas toujours possible d'établir des murs
absolument parallèles ou d'aplomb ; les étan-
çons et les solives n'occupent pas toujours
exactement leur place, mais si des imperfec-
tions existent dans le gros œuvre, elles ne
peuvent être répétées dans la décoration en
marbre. C'est un point de grande impor-
tance, principalement quand cette décoration
comprend des arches ou des voûtes, et les
soins les plus attentifs doivent être pris,
d'abord dans le travail du marbre, ensuite
dans la pose, afin d'avoir en définitive un
travail parfait.
Bien que le succès de la course ne soit pas
toujours dans l'agilité, le succès, au point de
vue qui nous occupe, appartient cependant à
la rapidité du développement industriel, et
le progrès d'une industrie est en rapport
avec la diligence mise à exécuter les entre-
prises. Les usines marbrières ne forment pas
une exception à cette règle. Il y a peu de
contrées moins avantagées que la Belgique au
point de vue naturel des carrières de marbres.
Bien que convenant aux destinations qu'on
leur donne dans la décoration, la plupart
des marbres belges ne peuvent lutter, tant au
point de vue de la couleur que de la texture,
avec les marbres de Grèce, du nord de
l'Afrique, de France, d'Italie, d'Espagne, du
Portugal ou des Iles Britanniques. Et cepen-
dant la Belgique a, depuis plus de deux géné-
rations, pris la tête pour les grands travaux de
décoration (1). Sans ressources naturelles ni
avantages géographiques, les plus beaux
travaux d'Europe et d'Amérique ont été
fournis par ces maisons travaillant pour et
par l'intermédiaire de firmes locales.
Il existe peu de constructions en Angleterre
où les marbres de couleur n'ont été employés
et non fournis par des firmes continentales
(1) L'auteur fait erreur ici. La Belgique n'est pas seule à
alimenter le marché anglais ; les usines du nord de la France
fournissent beaucoup en Grande-Bretagne, mais elles expé-
dient par Anvers, ce port offrant plus de ressources que
Dunkerque et étant moins onéreux au point de vue fiscal.
Ce fait semble donner une origine belge à tous les marbres
employés en Angleterre.