DOI Heft:
No. 75 (5 Décembre 1906)
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viront vraisemblablement à cette décoration)
et qui s'entête à ignorer ces richesses. Il est
certain qu'un jour, quelque voyageur fran-
çais admirera la décoration de l'Office des
douanes de New-York, et tombera des nues
lorsqu'on lui apprendra que beaucoup des
marbres la composant proviennent de son sol
natal.
Croyez-vous que cela arrêtera davantage
son attention? Non, il se contentera de dire :
Fontaine murale n° 3829
Haut. lm56
« Ces Américains sont épatants! » et quand il
fera construire en France, il aura oublié qu'à
quelques lieues peut-être de chez lui il peut
obtenir, au quart du prix de ce que cela
coûte en Amérique, des escaliers, lambris et
colonnes en marbres français de toute beauté.
Ce n'est pas tout. Le futur théâtre de New-
York, dont l'inauguration est prochaine, sera
également entièrement de marbre « pour rai-
sons esthétiques et prévoyantes » et ce sera
un des plus grands et plus luxueux théâtres
du monde. Il est depuis longtemps établi que
la résistance du marbre au feu est considé-
rable; son emploi est donc d'autant mieux
justifié dans un théâtre et il évitera d'épou-
vantables catastrophes.
Nous aurons l'occasion, plus tard, de
décrire cette marbrerie. Donnons, en atten-
dant, quelques renseignements sur ce fastueux
théâtre.
La scène aura cent pieds de large sur
quatre-vingts de long. En arrière se trouve-
ront quarante loges d'artistes munies des
derniers perfectionnements, quatre loges très
vastes pour les choristes, pouvant contenir
trente personnes chacune, et deux salles pour
souper où entreront au moins cinquante per-
sonnes. Et il y aura encore une salle pour la
répétition des ballets, de 500 mètres carrés ;
trois salles de répétitions générales, de
700 mètres carrés; un salon de réception pour
les artistes; deux appartements pour les chefs
de musique; trois pour les directeurs de la
scène. De plus, seront installés des ateliers
de charpenterie, de peinture, de décors, ainsi
que des logements pour le personnel perma-
nent et les concierges.
Enfin on réservera le terrain nécessaire
pour construire une bibliothèque dans laquelle
s'entasseront tous les chefs-d'œuvre musi-
caux du répertoire, les œuvres immortelles
du vieux et du nouveau continent. Lorsque
tout sera en train, on pourra même annexer
une sorte de conservatoire et des ateliers
spéciaux pour la fabrication des costumes
de scène.
Lorsque les Américains se mettent à faire
des projets, ils ne s'arrêtent pas en chemin.
Dans l'enceinte du théâtre, deux mille
citoyens amateurs d'art pourront s'asseoir ;
les loges se chiffreront par une soixantaine,
le rideau sera un chef-d'œuvre. La grande
idée est de synthétiser en un monument
incomparable ce que donnent séparément
l'Opéra, l'Opéra-Comique, le Théâtre Fran-
çais, le Conservatoire et la Villa Médicis.
Rien que cela...
viront vraisemblablement à cette décoration)
et qui s'entête à ignorer ces richesses. Il est
certain qu'un jour, quelque voyageur fran-
çais admirera la décoration de l'Office des
douanes de New-York, et tombera des nues
lorsqu'on lui apprendra que beaucoup des
marbres la composant proviennent de son sol
natal.
Croyez-vous que cela arrêtera davantage
son attention? Non, il se contentera de dire :
Fontaine murale n° 3829
Haut. lm56
« Ces Américains sont épatants! » et quand il
fera construire en France, il aura oublié qu'à
quelques lieues peut-être de chez lui il peut
obtenir, au quart du prix de ce que cela
coûte en Amérique, des escaliers, lambris et
colonnes en marbres français de toute beauté.
Ce n'est pas tout. Le futur théâtre de New-
York, dont l'inauguration est prochaine, sera
également entièrement de marbre « pour rai-
sons esthétiques et prévoyantes » et ce sera
un des plus grands et plus luxueux théâtres
du monde. Il est depuis longtemps établi que
la résistance du marbre au feu est considé-
rable; son emploi est donc d'autant mieux
justifié dans un théâtre et il évitera d'épou-
vantables catastrophes.
Nous aurons l'occasion, plus tard, de
décrire cette marbrerie. Donnons, en atten-
dant, quelques renseignements sur ce fastueux
théâtre.
La scène aura cent pieds de large sur
quatre-vingts de long. En arrière se trouve-
ront quarante loges d'artistes munies des
derniers perfectionnements, quatre loges très
vastes pour les choristes, pouvant contenir
trente personnes chacune, et deux salles pour
souper où entreront au moins cinquante per-
sonnes. Et il y aura encore une salle pour la
répétition des ballets, de 500 mètres carrés ;
trois salles de répétitions générales, de
700 mètres carrés; un salon de réception pour
les artistes; deux appartements pour les chefs
de musique; trois pour les directeurs de la
scène. De plus, seront installés des ateliers
de charpenterie, de peinture, de décors, ainsi
que des logements pour le personnel perma-
nent et les concierges.
Enfin on réservera le terrain nécessaire
pour construire une bibliothèque dans laquelle
s'entasseront tous les chefs-d'œuvre musi-
caux du répertoire, les œuvres immortelles
du vieux et du nouveau continent. Lorsque
tout sera en train, on pourra même annexer
une sorte de conservatoire et des ateliers
spéciaux pour la fabrication des costumes
de scène.
Lorsque les Américains se mettent à faire
des projets, ils ne s'arrêtent pas en chemin.
Dans l'enceinte du théâtre, deux mille
citoyens amateurs d'art pourront s'asseoir ;
les loges se chiffreront par une soixantaine,
le rideau sera un chef-d'œuvre. La grande
idée est de synthétiser en un monument
incomparable ce que donnent séparément
l'Opéra, l'Opéra-Comique, le Théâtre Fran-
çais, le Conservatoire et la Villa Médicis.
Rien que cela...