Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

al- Munṣif: ǧarīda siyāsīya adabīya tiǧārīya — Paris, 1899

DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.62019#0003
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
A ce propos, nous devons rectifier une nouvelle publiée par les jour-
naux spéciaux de l'Exposition, annonçant que le Gouvernement Otto-
man avait accordé i5,ooo É, et même 5o,ooo < pour la construction
de ce Palais.
La vérité est que le Gouvernement Impérial à préféré traiter avec
un groupe d'entrepreneurs et d'exposants, comme il l'avait fait à Chi-
cago et à Bruxelles.
Rappelons que le dernier délai pour la réception des exposants
expire le i5 février.
On sait que, dans les circonstances douloureuses qu'elle traverse,
l'Egypte a dû renoncer à participer officiellement à l'Exposition
Universelle.
Nous n'en aurons pas moins une section égyptienne très intéressante
qui nous ramènera toutes les attractions de la rue du Caire en 1889,
ae fameuse mémoire.
La section coloniale française sera une des merveilles de l'Exposition,
celle qui certainement attirera le plus de monde. On y trouvera des
reproductions des plus belles mosquées d'Algérie, de Tunisie, du
Soudan et des Indes Françaises, des souks, des Dazars, des attractions
de tout genre.

S. A. I. le Prince Schoan Saltenehl Maliki Mansour Mirza,
fils de S. M. I. le Schah de Perse.
Nous publions dans la partie arabe de ce numéro le sympathique por-
trait de Son Altesse Impériale et nous rendons compte de la visite que
nous avons eu l'insigne honneur de lui faire. Nous parlons du plaisir que
lui a fait son séjour à Paris et de la joie que le Prince a éprouvée en
entendant par nous que l'Islam fait des progrès rapides en Europe et en
Amérique. Son Altesse Impériale nous a écouté avec un vif intérêt, lui
parlant de notre Auguste Souverain et du développement de l'instruc-
tion, de l'agriculture et de l'industrie dans l'empire Ottoman.

ABOU NADDARA A LA FÊTE MILITAIRE
des Vétérans des Armées de Terre et de Mer de 1870-1871.
C'était la remise du drapeau à la première section de cette Associa-
tion patriotique, qui compte aujourd'hui 65,000 adhérents. Le général
Lambert, dont le nom évoque le souvenir héroïque des journées de
Bazeilles, présidait, assisté des présidents des diverses sections et des
représentants des Ministres de la Guerre et de la Marine.
Après la cérémonie imposante de la remise du drapeau, des éloquents
discours prononcés par le général et le colonel Croissandeau et les
beaux vers épiques de Léo Tess dits par Mm° Comte, le Cheikh Abou
Naddara prit la parole.
Il salua la France au nom des Orientaux en général, puis des Otto-
mans en particulier ; puis il a parlé de l'héroïsme des guerriers français,
de leur ardent amour de la patrie et du culte du drapeau, de ce dra-
peau qui fit triomphalement le tour du monde.
Le Cheikh changeant ensuite de ton, fit l'éloge du général Lambert
qu'il termine par ce distique :
Du général, l'éloge est dans toutes les bouches,
Lambert est le héros des dernières cartouches.
Abou Naddara a réjoui ses auditeurs en leur montrant combien ils
sont aimés sur les bords du Bosphore et du Nil et combien les vail-
lants défenseurs de la France sont estimés par les soldats victorieux de
la Turquie. Cette allocution parsemée de vers élogieux pour les braves
enfants et les filles charmantes de France fut close par une ode dont
voici le dernier quatrain.
Vivent les vétérans de France !
Les fils de l'intrépidité,
Les forts remparts de la défense,
Les héros de fa liberté.
Inutile de parler du succès d'Abou Naddara, nos aimables confrères
s'en sont chargés et le général Lambert lui-même, en reprenant la
parole à la fin de la séance, a fait l'éloge du Cheikh et a parlé d'une façon
touchante des sympathies des Français et leur amitié pour les Arabes,
les Turcs et les Persans.

CHEDID BEY, Consul général de Turquie.
Le nouveau Consul Général de Turquie, Chedid Bey Ilabeyene, est
arrivé à Paris et a pris possession de son poste.
Exerçant depuis plus de vingt ans les fonctions consulaires, Chedid
Bey a laissé partout le meilleur souvenir et l'on se plaît à vanter sa
compétence, son affabilité et son intégrité.
Chedid Bey est originaire de Syrie et appartient à la religion
maronite.
tAAAAAAAAZ'AAAAAAA.
LA FRANCE ET ABOU NADDARA
Sous ce titre, notre aimable confrère français, M. G. Duchamp, con-
sacre dans La Tribune de Montauban, un gracieux article au dernier
ouvrage du Cheikh sur la « France et son Histoire, Paris et ses Exposi-
tions ». Le bienveillant écrivain termine son article par ces mots :
« Au moment où l'Angleterre allonge ses dents et menace d'avaler la
France, nous sommes heureux de voir en plein Paris le Cheikh Abou
Naddara indiquer chaleureusement aux Orientaux, les sentiments qu'ils
doivent manifester envers la France, sa patrie d'adoption. »
G. Duchamp.
Nos sincères remerciements à notre cher confrère de La Tribune.
La Rédaction.

LITTÉRATUREJUSULMANE.
Nous publierons dans chaque numéro de l'Almonsefla traduction
française de quelques extraits tirés des œuvres des philosophes,
des écrivains et des poètes arabes, turcs et persans.
POÉSIES MORALES (traduites de l'arabe)
Le savant vit éternellement après sa mort, tandis que ses membres
cachés sous la tombe sont réduits en poudre. L'ignorant est mort,
même pendant qu'il marche sur la terre : il est compté au nombre des
vivants, et il n'existepas.
Lorsque Dieu veut exposer au grand jour une vertu qui restait
cachée dans l'ombre, il arme contre elle la langue de l'envieux. Si la
flamme ne s'attachait pas à tout ce qui l'environne, on ne connaîtrait
pas le parfum exquis de l'aloès.
Fuis une terre où tu es opprimé, et ne t'afflige point d'être séparé de
ta famille. Celui qui est méprisé des siens et de ceux qu'il fréquente,
fera mieux de visiter des pays étrangers, que de vivre au milieu de ses
compatriotes. L'ambre brut est vil comme le fumier dans les lieux où
il prend naissance ; mais s'il voyage, chacun à l'envi le suspend à son
cou. Le collyre est une espèce de pierre qui n'a aucune valeur dans
son pays, et qui est foulée sous les pieds : voyage-t-il! alors il parvient
au comble des honneurs et de la gloire, et on le pose entre la paupière
et la prunelle.
Repousse par la patience les coups de la fortune, et espère en
la miséricorde du Dieu unique et savant. Ne t'abandonne pas au
désespoir, quand bien même la fortune perfide te presserait de toutes
parts, et qu'elle t'accablerait de ses traits inattendus. Songe que le
Dieu très-haut a, pour te délivrer de tes peines, des ressources cachées
à nos regards et à nos intelligences. Que d'hommes ont évité la pointe
acérée des lances, et que de proies ont échappé à la gueule du lion !
Oui, j'aimerais mieux descendre des rochers du haut des montagnes,
que de souffrir les reproches des hommes. On dit, Gagner sa vie est
une honte ; et moi je dis, La honte est de s'abaisser à des demandes.
Perdre ses biens n'est pas une honte; mais perdre patience dans le
malheur, voilà la honte.
Combien de fois nous avons vu de ces hommes patients dans l'adver-
sité, se mettre en voyage, le matin et le soir, sans posséder un dirhem ;
passer les nuits, à cause de leur état malheureux, à contempler les
étoiles ; et cependant avoir le rire sur les lèvres et la sénérité sur le
front ! Ils se gardent bien, dussent-ils périr de fatigue et de besoin, de
demander au riche ce qu'il a dans ses bagages : tant ils savent s'obser-
ver, tant ils prennent soin de leur honneur !
La meilleure place dans le monde est la selle d'un coursier rapide;
et l'ami le plus précieux est un livre.
fytMQQGQ
Réside où tu veux, et acquiers de la science et des vertus ; elles te
tiendront lieu d'ancêtres. Certes, l'homme est celui qui dit: Voilà ce
que je suis. L'homme n'est pas celui qui dit : Mon père a été.
La maladie est cachée dans l'amour, comme le poison dans le miel.
Insensé! j'ai savouré l'amour, et, dans sa douceur, j'ai trouvé la mort!
Ne regarde jamais celle que pare l'éclat de la beauté, et redoute le
tourment qui naît d'un regard. Oh ! que d'hommes nous avons vus
terrassés par l'amour, à cause d'un regard qu'ils ont un jour lancé par
l'ordre du destin.
O toi qui t'exposes au péril et négliges les moyens de te sauver, tu
n'échapperas pas à ta destinée : ne cours donc pas au-devant ; mais ne
demeure pas non plus dans un repos indolent. O toi sur qui vient fon-
dre une infortune, sache que ton créateur a des grâces cachées : tu en
seras entièrement revêtu, et tu les savoureras dans toute leur pureté.
Les richesses ne consistent pas dans ces mots, ma terre, ma maison,
mes biens ; ni à dire, Jeune homme, mets la selle à mon cheval ; jeune
fille, étends mon lit. Maisil faut à l'homme, outre ce qu'il possède, une
protection permanente de Dieu.

BIBLIOGRAPHIE
Nous venons de lire avec le plus vif intérêt le livre si documenté que
M. le chef de bataillon breveté Bujac consacre à l'histoire des événements
militaires dont l'Egypte et le Soudan ont été le théâtre en ces dernières
années : campa ne d'Egypte, campagne du Soudan, perte du Soudan, guerre
entre l'Italie et l'Abyssinie, reconquête du Soudan.
Comme on pouvait s'y attendre de la part d'un écrivain militaire aussi
réputé par ses éruditions et par sa science des choses de la guerre, de très
savantes et instructives critiques commentent les événements.
Nous noterons tout particulièrement la brillante discussion que provoque
l'examen des faits qui aboutissent à la catastrophe d'Adoua.
Nous retiendrons aussi avec une toute spéciale satisfaction la constante
affirmation des droits imprescriptibles du Sultan sur les territoires dont on
voudrait le dépouiller et l'hommage justement rendu à l'abnégation dévouée
et valeureuse de l'armée égyptienne.
L'ouvrage de M. le commandant Bujac est certainement appelé à un
retentissement des plus mérités.
PH H 1111MG rrnrs.
 
Annotationen