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al- Munṣif: ǧarīda siyāsīya adabīya tiǧārīya — Paris, 1899

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https://doi.org/10.11588/diglit.62019#0028
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Première Année. -,
O?
hAAAAht, et
FONDATEUR ^
Directeur et Rédacteur en Chef ^
J.SANÜA ABOU NADDARA «
6, Rue Geoffroy-Marie, 6 ,
PARIS o

L'Almonsef
(L'ÉQUITABLE)
D'ABOU KTADDÆRA

^ N° 7. — 15 Novembre 1899.
CT -—
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ABONNEMENTS:
m Un An.10 »
" Avec le Journal d'Abou
g Naddara, ses supplé-
er ments et VAttawadud
= Un An 30 »
m
æ-
— Pour toutes communications,
s'adresser au Directeur.

' SOXÆAŒAIRS :
La Turquie et ses bonnes nouvelles. — La France et la réouverture de sa Chambre et de son Sénat. — L'Angleterre et nos condoléances
pour ses désastres à Ladysmith. — Kruger et Chamberlain, la saynète, dont la traduction en français encadre notre dessin ci-dessous. —
La section persane à l'Exposition, résumé arabe et persan de l'article qui suit notre grand dessin. — Discours d'Abou Naddara
sur les progrès de la civilisation qui s'accompliessnt dans l'Empire Ottoman. Les Finances Egyptiennes. Article de M. de St-Bonnet et
S. E. Gremillon Bey. Tels sont les sujets des articles contenus dans la partie arabe du présent numéro.

KRUGER ET CHAMBERLAIN
Chamberlain (se croyant seul). — A la nouvelle
de notre soit-disant première victoire, tout le
monde me félicitait et saluait en moi le futur Vice-
Roi de notre Empire africain. Aujourd'hui que nos
troupes ont subi un terrible désastre, on me maudit.
Goddem! Si j'avais là cet âne de général White,
je lui casserais la tête.
Kruger (à part). — Le général White n'est pas
un âne, ni ses soldats des poltrons; mais ceux
qui se battent pour une cause injuste et criminelle
ne sont pas toujours les vainqueurs. Nous défen-
dons notre pays que les Anglais veulent envahir,
nos familles qu'ils veulent asservir et nos biens,
dont ils veulent s'emparer. Notre défense est donc
légitime, tandis que la guerre qu'ils nous font est
infâme.


Chamberlain. — Qui aurait jamais cru que les
Boers résisteraient à notre choc. Comment ont-ils
fait pour nous battre à Ladysmith ? Des milliers de
morts et de prisonniers! Shocking.
Kruger (a part), — Ces défaites sont le juste
châtiment de l'arrogance britannique et une me-
nace pour la vantardise des Anglais,
Chamberlain. — Mais nous aurons notre re-
vanche. Nos renforts marchent sur Ladysmith.
Nous sommes aujourd'hui le i3 novembre. Notre
drapeau flottera le 20 sur Pretoria. Mais si le con-
traire arrive ? Si les Boers sont à Capetown ? Je
me brûlerai la cervelle. Ah ! ma tête ! ma tête brûle.
Kruger. — Je m'en vais te la rafraîchir.
Chamberlain. — Qu'entends-je? Qui est là?
Kruger. — C'est moi, le Président de la Répu-
blique du Transvaal. Je te lave la tête avec le
sang des Anglais que tu nous as obligés de verser.
(Il vide son aiguière de sang sur sa tête et sort.) A. N.


LA SECTION PERSANE à l'Exposition de 1900.
La France serait fière si elle savait combien elle est sympathique aux
peuples d'Orient, dont les poètes chantent ses louanges en arabe, en
turc, en persan et même en indien. Son Exposition de 1900 les inspire
déjà. « Nous la voyons diriger vers nous ses pas majestueux, disent-
ils; nous la contemplons, nous l'admirons et célébrons sa beauté.
Mirza Mohammed Honssien Khan, dont les poésies sublimes lui valurent
le titre de « Zoka-el-Molk » [l'Elu de l'Empire) et le prince Mohsen Mirza,
fils de « Schims Echoara » (soleil des poètes) viennent de composer deux
odes magnifiques destinées à orner la facade de la section persane et
les vitraux de l'intérieur du palais. C'est le cheihk Mohammed Hassem
Sirdiani qui nous les a lues et fait savourer. Traduire ces belles poésies
serait les profaner; car l'esprit d'un auteur comme celui d'une essence
s'évapore en le transvasant. Nous nous bornerons donc à les résumer.
Ces deux éminents poètes persans, dignes émules de l'immortel Sadi,
le divin chanteur de la rose, après avoir salué la France, la Puissance
amie d'Iran, et fait des vœux pour son bonheur et sa prospérité, chan-
tèrent l'Exposition de 1900 qui réserve un accueil gracieux et cordial à
toutes les nations civilisées et lui souhaitèrent un succès sans précé-
dent : « Tu ouvres, lui disent-ils, les portes de tes beaux monuments et
de tes palais splendides an génie humain qui va briller dans tes murs
d'un éblouissant éclat.»
Ces vers, qui résonnent encore mélodieuseme nt dans nos oreilles, nous
donnèrent l'envie de nous rendre de nouveau à l'Exposition que nous
visitons souvent, grâce à l'amabilité de son Commissaire général,
PARIS. IMP. G. LEFEBVRE, 5 & 7, RUE CLAUDE VELLEFAUX

M. Picard, pour suivre les progrès de l'édification de nos sections
orientales. L'heureux hasard a voulu que nous y rencontrions LL. EE.
le général Nazar Aga, son fils Youssof Khan, le général Ketabgy Khan,
commissaire général de la section persane et le cheihk Mohammed
Hassan Sirdjani, son directeur qui en visitaient les chantiers. Nous
nous sommes donc trouvé en pays de connaissance; car ces person-
nages nous honorent de leur amitié. D'ailleurs, notre dessin ci-dessus
les représente, à peu près, devant la façade de leur section qui sera sans
doute un des clous de l'Exposition de 1900; car elle est la reproduction
exacte du palais Medressé Maderschah d'Ispahan. Cet édifice sera orné
avec une magnificence tout orientale. La porte d'honneur s'ouvre sur
un kiosque à musique; en arrière, après avoir traversé le grand salon,
on trouve un bazar ou seront exposés tous les produits du sol et de
l'industrie de la Perse. La partie la plus originale du palais et la terrasse
qui le domine. Elle portera deux pavillons à colonades, habilement
copiés par M. Philippe Meriat, l'architecte, d'après ceuxdu « Palais des 40
colonnes » d'Ispahan. Ces pavillons , de sept mètres de hauteur, sont
portés par une forêt de colonnes consistant en un assemblage curieux
de miroirs taillés à facettes auxquels les jeux de lumière donneront un
prestigieux éclat ; pendant la nuit, ce sera l'électricité qui allumera mille
feux scintillants et multicolores dans cette étonnante escarboucle.
S. E. Ketabgy Khan réalise dans l'édification de ce brillant palais, un
chapitre des «Mille et une Nuits » qui eût étonné Antoine Galland lui-
même. Nous sommes sûr que S. M. î. Muzaffer-ed-Din Schah, en visitant
Sa section persane, sera content de se trouver dans un des splendides
Palais de l'ancienne Capitale de Son Empire. Abou Naddara.
Le Gérant : G. Lefebvre.
 
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