Première Année. r
FONDATEUR g
Directeur et Rédacteur en Chef °-
J.SANUAABOU NADDARA |
6, Rue Geoffroy-Marie, 6 ^
PARIS a
L'Almonsef
(L'ÉQUITABLE)
N°5. — 15 Juin 1899.
CT ~wç~~ç~
ABONNEMENTS :
□ci
m Un An..* .10 >
" Avec le Journal d'Abou
g Naddara, ses supplé-
ai ments et PAttawadod
^ Un An 30 >
rn
— Pour toutes communications,
^ s'adresser au Directeur.
LE SALUT DE S. E. M. LOUBET
Les philosophes musulmans ont raison de dire que le poète est pro-
phète à ses heures. En effet, en chantant les louanges de l'illustre Chef
d'Etat de la France, notre cher directeur Abou Nadaara a dit ceci dans
son panégyrique arabe : « L'amour, l'estime et la vénération qu'ont pour
toi, à cause de tes hautes vertus, les fils magnanimes et généreux de la
France centupleront le nombre de tes envieux ; ils se ligueront contre toi
et se soulèveront contre ton autorité, mais le Très-Haut qui aime ceux
qui, comme toi, marchent dans le sentier de la rectitude, sera ton bou-
clier et te donnera la victoire sur tes adversaires. » Ce qu'Abou Naddara
a prévu se réalisa et Dieu sauva le bien-aimé Président de la Ré-
publique des mains iniques des ennemis de la France. C'est son salut
qui est le sujet de l'article poétique arabe que le Cheikh publie en tête
du présent numéro. Nous aurions voulu en donner ici la version fran-
çaise, mais l'excessive modestie de Son Excellence ne nous le permet
pas, car cet article est plein des justes éloges du Président et des féli-
citations qu'au nom de nos frères d'Orient, Abou Naddara lui adresse
pour son salut. D'ailleurs, Dieu protège les Souverains et les Chefs
d'Etats qui aiment les Musulmans et leur Auguste Khalife.
CiLIM BEN Her.
NOUVELLES DE TURQUIE
Voici le résumé sommaire de ces excellentes nouvelles qui occupent
une large place dans la partie arabe de ce numéro:
S. Em. le R. P. Botross, Ajarjiry, Patriarche romain catholique de
Syrie, à Yildiz, sa réception par S. M. I. le Sultan, l'accueil gracieux
et bienveillant que notre Auguste Souverain daigna faire à ce Véné-
rable Prélat, le discours que Son Eminence a eu l'insigne honneur de
faire devant Sa Majesté Impérial- où les justes louanges du grand
Calife de l'Islam furent éloquemment célébrées etc. etc. Nous avons men-
tionnés aussi les télégrammes que S. Em. le Patriarche a envoyé à
tout le Clergé en Egypte et en Syrie pour qu'on fasse des réunions reli-
gieuses dans les saintes Eglises et qu'on élève des prières et des vœux
pour le bonheur et la longivité de S. M. I. le Sultan, Souverain humain,
juste et tolérant, qui aime tous ses fidèles sujets sans distinction de race,
ni de culte. Puis nous avons enregistré les bonnes nouvelles du
Yemen (Arabie) où les troupes Impériales ont dérouté tous les rebelles
et sont aujourd'hui, grâce à leurs bons généraux, maîtresses de toutes
les positions. Puis nous avons donné les nouvelles locales de Constan-
tinople qui démontrent les progrès de l'instruction, de l'agriculture et de
l'industrie en Turquie. Nous avons terminé tout ceci par un panégyrique
arabe dédié à l'Auguste Calife de l'Islam, par un poète de l'Afrique.
L'Accueil enthousiaste et chaleureux que les Parisiens ont fait à leur cher Commandant MARCHAND, le 1er Juin.
LE COMMANDANT MARCHAND
Fidèle à la promesse faite dans notre dernier numéro, nous consa-
crons ici un long article arabe au héros de Fashoda, que nous aimons
comme notre propre fils; d'ailleurs, il a eu des preuves irréfutables
de notre sincère affection paternelle pour lui avant son départ de cette
Ville Lumière et pendant sa glorieuse mission. Nous n'avons qu'à nous
louer de cet intrépide guerrier de la France. Il s'est toujours montré
l'ami des peuples de l'Orient qu'il aime voir civilisés et regénérés et non
pas asservis et exploités. Ce sont ces nobles sentiments qu'il nous ex-
prima lorsqu'il nous fit l'honneur de nous visiter avant de quitter sa
patrie bien-aimée. Le valeureux commandant nous a promis de plan-
ter son drapeau sur le Nil; et il a tenu parole. R espérait d'y arriver
avant le commencement de la campagne anglo-soudanaise, pour aider
les Derviches à chasser l'envahisseur de la vallée du Nil. Dieu ne l'a
pas voulu : Vheure de la délivrance de notre malheureux pays n'a pas
encore sonnée. Cela ne nous empêchera pas d'être reconnaissant à ce
courageux fils de France qui a tant souffert matériellement et morale-
ment pour notre patrie que l'Anglais ruine et désole. Il mérite donc le
grand article arabe que nous lui consacrons ici où nous donnons son
intéressante biographie et rendons compte de sa première journée à
Paris où il fut porté en triomphe, acclamé et couvert de fleurs. Nous
avons parlé du déjeuner du Ministère de la Marine, de la réception à
l'Elysée et de la fête au Cercle Militaire.
Abou Naddara.
PARIS, IMP.G. LEFEBVRE, 5 &7.RUE CLAUDE VELLEFAUX, Le Gérant, G. LkFSBVRB.
4 LE PREMIER DISCOURS TURC A PARIS fr
INSTITUT RUDY,4, rue Caumartin Paris, le 8 Juin 1889.
Mon Cher Abou Naddara,
Un de mes élèves m'apporte aujourd'hui le journal l'Orient et je lis
avec étonnement l'article de M. Nicolaïdès, prétendant que c'est à lui
seul que revient l'honneur d'avoir frit prononcer, à Paris, le premier
discours en langue turque. Avez-vous donc perdu le souvenir des
conférences qui ont eu lieu, il y a 14 ans, à l'Institut Rudy et auxquelles
vous avez pris une part si importante?
Dans ces caus ries en vingt langues sur les littératures des différents
pays, la langue turque a retenti pour la première fois et vous auriez dû
revendiquer cet honneur pour l'Institut Rudy.
J'espère que ma rectification sera bien accueillie par vous et je vous
prie de croire à mes meilleurs sentiments.
Le Directeur, N. Dubus.
Une conférence est bien plus importante qu'un discours (toast). Mais ami
de la paix et ennemi de la discussion, ie dis que l'honneur de la première
conférence turque revient à l'Institut Rudy et celui du discours à notre
confrère Nicolaïdès. Le débat est clos. Mais s'il continue nous prouverons
qu'en 1882, dans une conférence polyglotte, l'éloge du peuple turc et de son
Souverain fut fait dans la belle langue d'Osman par quelqu'un qui a voulu
s'effacer pour attribuer cet honneur au brave Musulman au Caucase qui a
célébré les louanges des trois Puissances amies, la Turquie, la France et la
Russie, discours qui fut traduit en français à la grande satisfaction des
convives de l'Athénée. A. N.
FONDATEUR g
Directeur et Rédacteur en Chef °-
J.SANUAABOU NADDARA |
6, Rue Geoffroy-Marie, 6 ^
PARIS a
L'Almonsef
(L'ÉQUITABLE)
N°5. — 15 Juin 1899.
CT ~wç~~ç~
ABONNEMENTS :
□ci
m Un An..* .10 >
" Avec le Journal d'Abou
g Naddara, ses supplé-
ai ments et PAttawadod
^ Un An 30 >
rn
— Pour toutes communications,
^ s'adresser au Directeur.
LE SALUT DE S. E. M. LOUBET
Les philosophes musulmans ont raison de dire que le poète est pro-
phète à ses heures. En effet, en chantant les louanges de l'illustre Chef
d'Etat de la France, notre cher directeur Abou Nadaara a dit ceci dans
son panégyrique arabe : « L'amour, l'estime et la vénération qu'ont pour
toi, à cause de tes hautes vertus, les fils magnanimes et généreux de la
France centupleront le nombre de tes envieux ; ils se ligueront contre toi
et se soulèveront contre ton autorité, mais le Très-Haut qui aime ceux
qui, comme toi, marchent dans le sentier de la rectitude, sera ton bou-
clier et te donnera la victoire sur tes adversaires. » Ce qu'Abou Naddara
a prévu se réalisa et Dieu sauva le bien-aimé Président de la Ré-
publique des mains iniques des ennemis de la France. C'est son salut
qui est le sujet de l'article poétique arabe que le Cheikh publie en tête
du présent numéro. Nous aurions voulu en donner ici la version fran-
çaise, mais l'excessive modestie de Son Excellence ne nous le permet
pas, car cet article est plein des justes éloges du Président et des féli-
citations qu'au nom de nos frères d'Orient, Abou Naddara lui adresse
pour son salut. D'ailleurs, Dieu protège les Souverains et les Chefs
d'Etats qui aiment les Musulmans et leur Auguste Khalife.
CiLIM BEN Her.
NOUVELLES DE TURQUIE
Voici le résumé sommaire de ces excellentes nouvelles qui occupent
une large place dans la partie arabe de ce numéro:
S. Em. le R. P. Botross, Ajarjiry, Patriarche romain catholique de
Syrie, à Yildiz, sa réception par S. M. I. le Sultan, l'accueil gracieux
et bienveillant que notre Auguste Souverain daigna faire à ce Véné-
rable Prélat, le discours que Son Eminence a eu l'insigne honneur de
faire devant Sa Majesté Impérial- où les justes louanges du grand
Calife de l'Islam furent éloquemment célébrées etc. etc. Nous avons men-
tionnés aussi les télégrammes que S. Em. le Patriarche a envoyé à
tout le Clergé en Egypte et en Syrie pour qu'on fasse des réunions reli-
gieuses dans les saintes Eglises et qu'on élève des prières et des vœux
pour le bonheur et la longivité de S. M. I. le Sultan, Souverain humain,
juste et tolérant, qui aime tous ses fidèles sujets sans distinction de race,
ni de culte. Puis nous avons enregistré les bonnes nouvelles du
Yemen (Arabie) où les troupes Impériales ont dérouté tous les rebelles
et sont aujourd'hui, grâce à leurs bons généraux, maîtresses de toutes
les positions. Puis nous avons donné les nouvelles locales de Constan-
tinople qui démontrent les progrès de l'instruction, de l'agriculture et de
l'industrie en Turquie. Nous avons terminé tout ceci par un panégyrique
arabe dédié à l'Auguste Calife de l'Islam, par un poète de l'Afrique.
L'Accueil enthousiaste et chaleureux que les Parisiens ont fait à leur cher Commandant MARCHAND, le 1er Juin.
LE COMMANDANT MARCHAND
Fidèle à la promesse faite dans notre dernier numéro, nous consa-
crons ici un long article arabe au héros de Fashoda, que nous aimons
comme notre propre fils; d'ailleurs, il a eu des preuves irréfutables
de notre sincère affection paternelle pour lui avant son départ de cette
Ville Lumière et pendant sa glorieuse mission. Nous n'avons qu'à nous
louer de cet intrépide guerrier de la France. Il s'est toujours montré
l'ami des peuples de l'Orient qu'il aime voir civilisés et regénérés et non
pas asservis et exploités. Ce sont ces nobles sentiments qu'il nous ex-
prima lorsqu'il nous fit l'honneur de nous visiter avant de quitter sa
patrie bien-aimée. Le valeureux commandant nous a promis de plan-
ter son drapeau sur le Nil; et il a tenu parole. R espérait d'y arriver
avant le commencement de la campagne anglo-soudanaise, pour aider
les Derviches à chasser l'envahisseur de la vallée du Nil. Dieu ne l'a
pas voulu : Vheure de la délivrance de notre malheureux pays n'a pas
encore sonnée. Cela ne nous empêchera pas d'être reconnaissant à ce
courageux fils de France qui a tant souffert matériellement et morale-
ment pour notre patrie que l'Anglais ruine et désole. Il mérite donc le
grand article arabe que nous lui consacrons ici où nous donnons son
intéressante biographie et rendons compte de sa première journée à
Paris où il fut porté en triomphe, acclamé et couvert de fleurs. Nous
avons parlé du déjeuner du Ministère de la Marine, de la réception à
l'Elysée et de la fête au Cercle Militaire.
Abou Naddara.
PARIS, IMP.G. LEFEBVRE, 5 &7.RUE CLAUDE VELLEFAUX, Le Gérant, G. LkFSBVRB.
4 LE PREMIER DISCOURS TURC A PARIS fr
INSTITUT RUDY,4, rue Caumartin Paris, le 8 Juin 1889.
Mon Cher Abou Naddara,
Un de mes élèves m'apporte aujourd'hui le journal l'Orient et je lis
avec étonnement l'article de M. Nicolaïdès, prétendant que c'est à lui
seul que revient l'honneur d'avoir frit prononcer, à Paris, le premier
discours en langue turque. Avez-vous donc perdu le souvenir des
conférences qui ont eu lieu, il y a 14 ans, à l'Institut Rudy et auxquelles
vous avez pris une part si importante?
Dans ces caus ries en vingt langues sur les littératures des différents
pays, la langue turque a retenti pour la première fois et vous auriez dû
revendiquer cet honneur pour l'Institut Rudy.
J'espère que ma rectification sera bien accueillie par vous et je vous
prie de croire à mes meilleurs sentiments.
Le Directeur, N. Dubus.
Une conférence est bien plus importante qu'un discours (toast). Mais ami
de la paix et ennemi de la discussion, ie dis que l'honneur de la première
conférence turque revient à l'Institut Rudy et celui du discours à notre
confrère Nicolaïdès. Le débat est clos. Mais s'il continue nous prouverons
qu'en 1882, dans une conférence polyglotte, l'éloge du peuple turc et de son
Souverain fut fait dans la belle langue d'Osman par quelqu'un qui a voulu
s'effacer pour attribuer cet honneur au brave Musulman au Caucase qui a
célébré les louanges des trois Puissances amies, la Turquie, la France et la
Russie, discours qui fut traduit en français à la grande satisfaction des
convives de l'Athénée. A. N.