Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

al- Munṣif: ǧarīda siyāsīya adabīya tiǧārīya — Paris, 1902

DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.62024#0012
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
Wlnionsfî b'

Troisième Année

N° 3 — Novembre 1902.

FONDATEUR
Directeur et Rédacteur en Chef

ABONNEMENTS :
Un An. 15' »
Avec le Journal d'Abou
Naddara et L'Attawadod. 26 »

J. SANUA ABOU NADDARA ,
43, Rue Richer, PARIS [


Adresser toute communication à la direction du journal.

L'Heureux Anniversaire de la Naissance de S. N. I. le Sultan Ghazy AM-nl-Hamid Khan II

Louante à Dieu Juste et Clément
Qui daigne exaucer dans le rêve,
Le vœu qu'au Ciel notre âme élève!
Et le réalise souvent.
Que de rêves ai-je vus réalisés!
Qu'il en soit ainsi de celui de ma nuit dernière!
Ce rêve m'impressionna tellement que je l'ai encore devant les yeux.
Il me semblait être sur la place du palais Impélial de Yildiz.
Le soleil, cet œil du Maître de l'Univers, brillait dans toute sa splen-
deur et les oiseaux amoureux chantaient sur les branches embaumées
les louanges du Créateur de l'astre du jour.
Yildiz, la somptueuse demeure de l'Auguste Khalif de l'Islam, était en
fête. Les glorieux drapeaux ottomans flottaient majestueusement sur
sa grande porte à laquelle le solliciteur ne frappe jamais en vain.
Et voilà des pèlerins musulmans, de types et de costumes variés,
venant d'Orient et d'Occident, et se dirigeant à pas lents vers Yildiz,
où régnent l'amour, la clémence et la justice.
« Que la paix soit avec toi et tes compagnons, dis-je au chef!
Qu'elle soit aussi avec tous ceux qui suivent le sentier de la recti-
tude, me répondit-il !
— Sur ton visage brille la foi. Tu dois être un fidèle Croyant.
— Nous le sommes par la grâce de Dieu, mes compagnons et moi.
Nous venons des quatre coins du monde pour visiter Constantinople,
îe siège de la Seigneurie et de la Félicité, et, pour célébrer la fête du
Grana Abd-ul-Hamid, le digne Successeur du Prophète d'Allah, l'Auguste
Empereur des Ottomans. A ton turban plus blanc que la neige, à ton
manteau noir brodé d'or, à ta poitrine que les Monarques du Levant et
du Couchant ont couverte de décorations aussi étincelantes que les
étoiles du ciel; nous te reconnaissons, ô vaillant Cheikh Abou]Naddara,
ô Chaër-el-Molk ! Nous chantons joyeusement tes odes en l'honneur de

l'Illustre Khalif de l'Islam.Tout le bien que tu dis dans tes vers du Com-
mandeur des Croyants est vrai. N'est-ce pas Lui qui inspire le courage,
la hardiesse et l'intrépidité à Ses valeureux soldats ? Invoquant l'aide
de Dieu, dont II est l'ombre sur la terre, ces valeureux défenseurs de
1 Islam se lancent comme des lions indomptables sur leurs innombrables
et puissants ennemis et leur font mordre la poussière rougie par leur
sang. Qu'il vive, ce Souverain magnanime et généreux qui honore l'Islam
et couronne de gloire Ses étendards!
— Que Dieu bénisse ta bouche pour les paroles qu'elle vient de
proférer! Sois le bienvenu, ô noble chef de ces sympathiques pèlerins
qui craignent le Seigneur et aiment le digne Successeur de Son grand
Prophète !
— Qu'entends-je ? Quel chant angélique !
— C'est le Moazin, qui, du haut du minaret de la mosquée Hamidié,
appelle les Fidèles à la prière du midi. Allez-y, ô mes amis, et faites
des vœux que Dieu exaucera pour le long règne du Grand Khalif et
pour la grandeur et le triomphe de l'Islam. Dans cette Maison du Dieu
de Mahomet, vous verrez S. M. I. le Sultan qui vous honorera d'un
regard bienveillant. Puis, entrez dans Son palais Impérial où l'hospi-
talité règne en maîtresse absolue. Là, vous célébrerez royalement l'an-
niversaire de l'heureuse naissance de votre Auguste Souverain avec
des milliers de fidèles Croyants.
— Padischahiniez tchok yachà ! Longue vie à notre Souverain ! »
Ce cri formidable, poussé par les pélerins et leur chef, retentit dans
l'air comme le tonnerre et me réveilla de mon sommeil.
Mais ce rêve se réalise tous les ans à pareille époque. Constanti-
nople et ses grands faubourgs et îles nombreuses contiennent à peine
les Musulmans qui accourent en foule au Siège du Grand Khalifat pour
célébrer la fête de l'Auguste Successeur de Mohammed, le saint Ènvoyé
du Maître de l'Univers. Abou Naddara, Chaër-el-Molk.


RÉCOMPENSES ET CHATIMENTS TERRESTRES
Dieu récompense les bons et châtie les méchants, d'abord pendant
leur vie, et puis après leur mort.
Sur terre II fait acclamer les valeureux défenseurs de la Patrie et de
la Foi et conspuer les envahisseurs des pays, les exploiteurs des peuples.
Au Ciel, Il accueille les uns au Paradis pour y goûter les joies célestes
et jette les autres dans les fosses de l'Enfer pour y périr misérablement.
C'est ce qui arrive à présent et arrivera plus tard aux Généraux boërs,
et à Lord Kitchener, le massacreur des innocents.
Regardez le dessin ci-dessus, chers Lecteurs, et vous vous ferez une
idée ae l'accueil chaleureux et cordial que les Généraux boërs ont eu ces
PARIS. IMP.G. LEFEBVRE. 5 &7,RUE CLAUDE VELLEcAUX.

jours derniers à Paris ; tandis que Lord Kitchener s'est déguisé pour ne
f>as être reconnu et conspué. C'est lui qui se glisse furtivement dans
a voiture que l'Ambassadeur d'Angleterre a envoyée à la gare pour
le prendre.
Et ce n'est pas en France seulement que les héros du Transvaal sont
reçus avec enthousiasme et portés en triomphe; mais partout où ils
vont.
Botha, Dewet, Delarey, glorieux généraux, votre patriotisme, votre
bravoure et votre loyauté vous attirent l'admiration universelle, tandis
que l'égoïsme, la sauvagerie et la lâcheté de Lord Kitchener le rendent
méprisable aux yeux du monde entier. Voilà la récompense et le châti-
ment terrestres. Abou Naddara, Chaër-el-Molk.

Le Gérant : G. Lefebvre.
 
Annotationen