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at- tawaddud: ǧarīda šahrīya adabiȳa ʿilmīya tiǧārīya — Paris, 1889

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https://doi.org/10.11588/diglit.62012#0001
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Extrait de La Revue Diplomatique, Moniteur des Consulats, directeur et rédateur en
chef M. Auguste Meulemans (5 janvier 1S89).

L'A'TTAWADOD
En janvier 1888 nous avons été les premiers de nos confrères de la presse parisienne à
souhaiter succès et prospérité à la Revue Arabe illustrée A'ttaivadod; et à son vaillant
directeur et rédacteur en chef le Cheikh Abou Naddara. Nous sommes heureux de voir
aujourd'hui que les vœux que nous avons faits à cette publication ont été exaucés
par le grand Allah, le Dieu clément et miséricordieux de notre excellent confrère oriental.
En effet, nous avons sous les yeux la collection complète de l'année, et, à juger du sommaire
français qui se trouve à la première 'page de chaque numéro, nous constatons avec satis-
faction que le but que nous lui attribuions alors a été parfaitement atteint. Oui, Abou
Naddara par son A'ttawadod, qui signifie « sympathisons », a pu populariser la France
en Orient et la faire aimer par ses compatriotes.
Notre pays est désormais connu en Asie et en Afrique, car Abou Naddara en a raconté
brièvement l'histoire dans ses douze numéros [de l'année à nos frères d'outre-mer. Les
Orientaux, grâce à lui, savent aujourd'hui tout ce qui nous concerne, notre géographie,
notre commerce, notre industrie, nos produits, notre population, notre armée, notre
marine et même notre littérature. Abou Naddara leur parla du Théâtre-Français et leur
chanta les louanges de l'immortel Victor Hugo et de nos deux Dumas.
Ils pourront venir cette année à l'Exposition, ils en ont lu l'histoire détaillée dans
VA'ttawadod-, ils pourront circuler à Paris et en visiter les principaux monuments,
Abou Naddara leur a servi dans cette Revue un guide complet. Ils pourront reconnaître
en les voyant passer en voiture tous nos gouvernants, car dans cette collection de l'année,
je vois les portraits du président Carnot dont le nom, selon notre confrère égyptien,
signifie : Le bonheur de son siècle, et les portraits des membres des deux Ministères
de 1888.
Nous avions donc raison, il y a un an, d'affirmer qu'Abou Naddara, étranger, exilé,
livré à ses seules ressources, a fait plus de propagande pour notre pays que bien des
fonctionnaires grassement rétribués n'ont jamais fait; car outre cette Revue qu'Abou
Naddara destine exclusivement aux intérêts français en Orient, il continue ici depuis
onze ans son journal patriotique égyptien, cause de son exil et dans lequel il démontre
aux enfants du Nil que leurs seuls amis en Europe sont les Français. Mais revenons à sa
Revue qu'il tire à plusieurs milliers d'exemplaires et distribue gratuitement en Orient en
général, et tout particulièrement en Algérie et en Tunisie. On assure qu'il a dépensé à
cette œuvre de propagande toutes ses ressources et qu'il se verra bientôt, hélas ! dans
l'impossibilité de continuer cette publication. Nous espérons qu'il n'en est rien et que
l'appui moral et financier de ses lecteurs français et étrangers ne lui fera pas défaut.
A. M.
Les numéros de la Revue commencent à l'arabe, c'est-à-dire de droite à gauche,?
 
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