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Tawaddud Abī Naẓẓāra: ǧarīda siyāsīya adabīya — Paris, 1901

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https://doi.org/10.11588/diglit.62016#0011
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LACHES ENVAHISSEURS ET INTRÉPIDES ENVAHIS |
De notre Correspondant d’Alexandrie (Égypte)
La façon de guerroyer de Kitchener, ce lord qui se bat pour l’or du
Sud-Africain dépasse en barbarie, celle des horde» d’Attila.
Et puisque l’Angleterre approuve ces atrocités, elle sera flétrie de
honte et d’opprobre et mise au ban des nations civilisées.
Quant aux braves et chevaleresques Boërs, ils auront avec la victoire
définitive les lauriers iinmarcessibles.
*
* #
La proclamation de lord Kitchener, le déterreur du Madhi, a produit
des effets diamétralement opposés à ceux attendus.
Kitchener voudrait bien maintenant, comme son prédécesseur, céder
la place à un autre commandant en chef, car les Boërs opposent aux
jaquettes rouges une résistance plus opiniâtre que jamais.
Cette terrible guerre, dont la plus grrrrrande des Bretagnes sortira
flétrie, est une honte de plus pour les dirigeants d’Albion.
Vivent les Boërs !
*
* *
Les procédés de la vieille Angleterre continuent à être jugés avec
sévérité par le monde entier.
Lord Kitchener, honteux et confus du peu d’effet de sa proclamation
dont il attendait monts et merveilles, se dit malade, il voudrait bien
s’en aller, mais l’ancien cordonnier de Birmingham veut maintenir
quand même son généralissime dans le Sud-Africain.
Attendons-nous donc à de nouvelles atrocités de la part du violateur
de tombes, mais les valeureux et infatigables Boërs continueront à
répondre aux violences par de nouvelles victoires, qui auront bientôt
leur triomphe définitif. De Saint-Bonnet,
M. ÉVARISTE CARRANCE
Nos lecteurs connaissent bien M. Evariste Carrance, le vaillant
directeur de la Revue française, et intelligent rédacteur en chef de
Y Indépendant d’Agen. Nous leur avons parlé ici de cet éminent écrivain
et poète exquis que les amis des lettres, des sciences et des arts aiment,
estiment et admirent. Qui n’a pas lu ses œuvres en prose classique et
en vers impeccables ? Que de tristes heures d’exil nous a-t-il rendues
gaies par la lecture de ses amusants contes grivois et ses monologues
spirituels! D’ailleurs nous avons essayé de traduire, en arabe, une
page de ces écrits ; mais nous nous sommes aperçu que l’esprit d’Eva-
riste Carrance, comme celui de notre essence de rose, s’évapore en le
transvasant.
Nous félicitons la France, la nation amie des Orientaux, d’avoir des
publicistes aussi actifs que notre cher et vénéré maître, M. Evariste
Carrance, qui glorifie ses hommes d’Etat, célèbre ses savants et ses
poètes, et encourage ses jeunes écrivains par ses concours litté-
raires.
Que Dieu exauce les vœux que nous faisons pour le succès et la
prospérité de M. Evariste Carrance! Abou Naddara.
SODFA KHEIRMEN MIAD
C’est un proverbe arabe qui signifie à peu près ceci : « Mieux vaut
un hasard qu’une chose prévue. »
Eh bien, mes amis d’Orient, résidant à Pajis , qui me visitent une fois
par semaine pour causer de nos pays, ont répété ce dicton lorsque je
leur ai lu le billet, écrit sur papier chinois, que le facteur venait de
me remettre en leur présence. Ce billet, couvert de baisers par mes
visiteurs, c’est le général IJailloud qui me l’adressait du fond du Céleste
Empire. Pourquoi ce billet excita-t-il tant d’enthousiasme? Je m’en vais
vous le dire en deux mots.
Le sujet de notre conversation était la sympathie des Français pour
les Arabes. Il y avait parmi nous quelqu’un qui contestait cela en disant:
« Ils nous traitent de sales Arabes, d’ignorants et de fanatiques ».
Or, la lettre du général Bailloud que j’ouvrais lorsque ces paroles
étaient proférées , fermait la bouche de notre antagoniste par un de ses
passages que voici :
« Le Chinois ne vaut pas l’Arabe. Je préfère le cheikh Abou Naddara
au grand chef des Bonzes de Theng-ting-fou.
Ce jugement flatteur, venant d’un homme de valeur tel que le général
Bailloud, qui a vécu tant d’années en Afrique et qui connaît les Arabes,
doit nous faire pardonner ce Français qui, dans un moment de mau-
vaise humeur, aurait injurié un de ceux qui se sont valeureusement
battus à ses côtés, en 1870, pour la France que nous aimons
tous.
Voici pourquoi le billet du général Bailloud, que j’ai reçu le 12 sep-
tembre 1901, fut accueilli par mes frères d’Orient avec tant d’en-
thousiasme. Abou Naddara.
LES JOURNAUX AMIS
Lorsque nous avons montré à S. H. le Sultan d’Anjouan, avant son
départ pour son royaume, les journaux de Paris et des départements
qui ont rendu compte de la journée du 4 Septembre qu’Il a daigné passer
chez nous à la campagne et publié le toast qu’Il a porté à la France et au
Président de la République, au dessert du repas orieiital que nous lui
avons offert, Sa Hautesse a dit : « Je ne m’attendais pas à moins de la
presse française. N’est-elle pas le miroir du caractère noble et chevale-
resque du peuple qu'elle représente? Les journalistes français sont aussi
aimables et aussi bienveillants que leurs chers compatriotes. Veuillez
donc, Cheikh, leur présenter mes salutations parfumées d’estime et de
reconnaissance, et leur dire que je fais des vœux que Dieu.exaucera
pour leur prospérité ».
Selon notre habitude, nous allons citer, par ordre alphabétique,
des journaux amis que Sa Hautesse nous charge de remercier et com-
plimenter r
La Correspondance de l’Agence Havas, La Dépêche coloniale, Le Figaro,
Le Journal, Le Journal de Caen, Journal des Débats, Journal du Hàvre,

Journal de Rouen, Le National, La Nation, Le Petit Colonial, Le Petit
National, La Politique Coloniale, Le Public, Le Rapide, Le Voltaire, etc., etc.
Nous citerons les noms des journaux d’Afrique et d’Asie dans notre
prochain numéro.
Et maintenant, puisque nous sommes dans les remerciements, pré-
sentons-en à notre ami Manuel, photographe de Sa Hautesse (27, rue
du Faubourg-Montmartre), qui a bien voulu venir de Paris, avec son
grand appareil, jusqu’à notre maison de campagne, à Champigny, pour
prendre le portrait de Sa Hautesse, seul, et le groupe que nous
publions ici, qui nous représente, à sa droite. Ce brave photographe
royal a fait plus : il a illustré des cartes postales pour ce groupe,
dont il a fait un tirage considérable et nous donna 200 exemplaires
pour nos abonnés. Abou Naddara.
 
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