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Tawaddud Abī Naẓẓāra: ǧarīda siyāsīya adabīya — Paris, 1901

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https://doi.org/10.11588/diglit.62016#0012
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Dixième année

FONDATEUR
Directeur et Rédacteur en Chef
J. SANÜA ABOü NADDARA
43, Rue Richer, PARIS

L’Attawadod d’Abou Naddara
Tonte communication et demande d'abonnement doivent être adressées au Directeur du Journal

N° 3. — Octobre 1901

ABONNEMENTS :
Un An. |5*
Avec le Journal, d’Abou
Naddara et L’Attawadod. 26

»

LES FÊTES FRANCO-RUSSES
Aucun incident fâcheux n’est venu troubler les magnifiques fêtes que
la France a offertes à son Hôte Impérial. Les revues de Dunkerque et
de Béthény ont permi d’admirer les immenses ressources navales et
militaires dont la France peut disposer et qui lui assurent le respect
et l’estime des autres nations. Dans les toasts qui ont été échangés
à Witry, S. M. I. le Czar et S. E. M. Loubet ont affirmé hautement
l’alliance Franco-Russe, dont le programme pacifique est d’assurer le
triomphe de la justice et de l’humanité. Nobles paroles qui ont un reten-
tissement dans le monde entier et nous permettront d’augurer favora-
blement dé l’avenir !


DIEU PROTÈGE LES BOËRS
Les Boërs (psalmodiant). —• Seigneur! si les martyrs de la Foi et de
la Patrie trouvent grâce à Tes yeux, nous espérons être dignes de Ta
clémence et de Ta miséricorde. C’est pour avoir défendu notre pays où
régnait la prospérité, nos demeures où la concorde siégeait et nos tem-
ples où Ton nom était glorifié que ces rouges païens nous tuent pour
s’emparer de nos mines, de nos fermes et de tous nos biens. Ecoute
nos prières, exauce nos vœux et admets-nous au royaume des Cieux.
ün vieux Boër. — Ne désespérez pas, ô mes frères, de la miséricorde
divine. Le Dieu des armées nous arrachera aux griffes de ces impies.
Chamberlain. — Ni Dieu ni diable ne vous sauvera de nos mains.
(A Kitchener) Le temps, c’est de l’argent, mon cher général. Au lieu de
perdre deux heures à faire fusiller >ce gibier, prends ta mitrailleuse et,
par un seul coup, débarrasse-nous en. Cela fera réfléchir ces braves
guerriers. D’ailleurs, nous les avons prévenus que s’ils ne font pas leur
soumission, nous mettrons à mort tous ceux qui tomberont dans nos
mains, prisonniers ou non.
Kitchener (saisissant sa mitrailleuse). Quel coup! Quatre cent
trente-deux ! C’est un beau chiffre à inscrire au tableau !
Chamberlain. — Qu’on ose dire en Europe que nous ne sommes pas
des habiles chassçurs. Vise bien, général, et tire.
Victoria (apparaissant). — Arrêtez, lâches! arrêtez le coup fatal.
Chamberlain (.furieux). — Goddem! la Reine! Qui l’a ressucitée?
Kitchener. — Quelle désagréable apparition !
Victoria. — Les cris d’horreur et d’indignation que vos noirs méfaits
arrachèrent aux peuples d’Orient et d’Occident sont arrivés jusqu’à ma
tombe, où, vous deux, m’avez fait descendre couverte de honte et
accablée des malédictions des veuves et des orphelins des Anglais et
des Boërs (levant les yeux au ciel). C’est grâce à Toi, Dieu de miracles,
que j’arrive ici à temps pour empêcher ces deux tigres sanguinaires de
massacrer des innocents.
Chamberlain. — Mais si nous n’exterminons pas les Boërs...
Kitchener. — Nous ne serons jamais maîtres du Transvaal.
Victoria. — Il vaut mieux y renoncer que couvrir d’ignominie le
manteau royal de mon pauvre fils Edouard VIL
Chamberlain. — Retournez à votre tombe et laissez-noiiâ fairé.
Kitchener. — Montez au ciel, et dites à Dieu de bénir nos armes.
Victoria. — Seigneur ! sauve ces innocents et châtie ces infâmes.
Une estafette (vient en courant et donne une lettre à Chamberlain).
Nous avons eu, hélas! deux défaites sanglantes. Nos pertes sont
considérables. Botha a pris plus de deux cents prisonniers. « Le premier
prisonnier Boër que Kitchener exécutera, je ferai sauter tous les Anglais
que je tiens. » Ce sont ses propres paroles.
Chamberlain (soupirant}. — Remisons notre mitrailleuse.
Les Boërs. — Sois béni, Dieu de nos pères. Tu nous a sauvés !
Victoria (à Chamberlain et à Kitchener). — Faites la paix, autrement,
ainsi que l’a dit Bismarck, l’Afrique du Sud sera notre tombeau.
Abou Naddara.
t>ÀHlS. IMP.G. LEFEBVRE, 5 A 7, RUE OLAUOÊ VELLEFAUX.

L’INCIDENT FRANCO-TURC
Ainsi que noils le prédisions dans notre dernier numéro, l’incident
Franco-Turc marche vers une prompte et satisfaisante solution, sans
que les relations d’estime réciproque et de cordiale sympathie entre les
deux nations aient été un seul instant troublées. Il n’est oue juste de
constater le grand esprit de conciliation et de sagesse que îa Sublime-
Porte a montré afin d’arriver à un arrangement qui puisse être accepté
par le Gouvernement français , sans peser trop lourdement sur les
finances ottomanes. Les chiffres des réclamations primitives ont été
considérablement réduits, et cette réduction énorme suffit à prouver
que S. M. I. le Sultan a eu raison de vouloir au’ils fussent discutés.

THERE IS A GOD FOR THE BOERS
The Boers (chanting). — If the martyrs of faith and father land
find favour unto Thy sight, we hope to be worthy of Thy clemence and
mercy. It is for our having defended our country where prosperity
reigned, our dwellings where concord was seated and our temples
where Thy name was glorified that these red heathens slay us in order
to seize upon our mines, farms and property, Lord I Give ear to our
prayers, harken unto our vows and let us enter the kingdom of heavens !
Anold Boer. — Dispair not, my bretheren, of the divine mercy.
The God of our fathers shall snatch us from the claws of those impious.
Chamberlain. — Neither God, nor devil can save you. (To Kitchener)
Time is money, my dear General. Instead of losing a couple of hours
in shooting this game, just take your mitrailleuse and with a single
blow get us rid of it. Such a courageous act will make them reflect.
Besides we have warned them bloody Boers that if they do not sur-
render, we shall put to death all those who fall in our hands, prisoners
or not.
Kitchener (seizing the mitrailleuse). — What a fine blow! Four hun-
dred and thirty two Boars ? What a splendid number to inscribe on
our hunting table !
Chamberlain. — Can Europe now say that we are not intrepid
hunters? Take good aim, General, and fire.
Victoria (appearing). — Stop, cowardly men; suspend the fatal blow.
Chambérlain. — Goddem ! The Queen ! Who resuscitated her?
Kitchener. — What a desagreable apparition !
Victoria. — The cries of horror and indignation that the Eastern and
Western nations uttered when they heard of your black misdeeds
reached my grave in which both of you made me descend crowned
with shame and over loaded with the curses of the widows and orphans
of the English and Transvaalians ( raising her eyes to heaven. Be praised,
o God of miracles, who let me arrive here in teme to prevent these
two bloody tigres from massacrating innocent creatures i
Chamberlain. — But if we do not exterminate the Boers...
Kitchener. — We shall never be masters of Transvaal.
Victoria. — You had better renounce to it than cover with ignominy
the royal mantle of my son Edward the Seventh.
Chamberlain. — Go back to your tomb and let us do our business.
Kitchener. — Or go up to heaven and pray God to bless our arms.
Victoria. — Lord ! Save the innocent and chastize the guilty.
A Courier (comes running and gives Chamberlain a lettre). — Alas!
we have been twice dreadfully defeated with great losses of men and
arms The ennemy took of iis two hundred prisoners. General Botha,
tells you that he will slay them if you kill a singlo Boer.
Chamberlain (sighing). — Let us put aside our mitrailleuse.
The Boers. — Blessed be Thy holy name, o God of our fathers !
Thou hast saved us.
Victoria (to Chamberlain). — Makepeace, otherwise, as Bismarck
said, South Africa shall be the tomb of England.
Abou Naddara.
Le Gérant i G. Lefebvre. T. S. V. P.
 
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