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https://doi.org/10.11588/diglit.11298#0094
?2 DESCRIPTIONS DES VASES.
rière lui est une bacchante singulièrement habillée qui tient un autre collier,
et derrière Libéra on voit encore un faune armé d'un thyrse et qui soulève éga-
lement un collier.
Mais quelle est cette Libéra? Est-ce Ariane comme le disent une foule d'écri-
vains de l'antiquité1, ou bien est-ce Proserpine que l'on voit souvent alliée au
culte de Bacchus, et qui en Italie étoit surnommée Libéra2? Les archéologues
modernes prétendent que c'est cette dernière divinité qui est représentée avec
Bacchus3, et ajoutent que si son mariage mythologique avec son frère n'est pas
vulgaire comme celui d'Ariane, c'est que c'étoit le mariage sacré, lepoç yajxoç, des
mystères4. Notre peinture favorise cette conjecture; on voit auprès de Libéra
les pavots5, symbole des divinités infernales et de Proserpine. Le faune qui joue
de la double flûte en est couronné; il est sur un coussin.
Le vase du dieu est auprès de lui au-dessous de l'Amour; au-dessous de Libéra
on voit une espèce de base pour en placer un autre.
PLANCHE LVII.
Cette planche représente une femme qui va faire des offrandes sur un autel;
un satyre de l'espèce de ceux qui ont les pieds de chèvre porte sur sa tète le
ciste6, d'où elle prend le myrte sacré7, non comme symbole des morts, mais
comme plante chère à Bacchus8. Le tambour de basque et le satyre indiquent
que cette cérémonie n'a pas rapport aux funérailles.
que Ton voit sur les vases ne sont donc que des amours;
ils jouoient un rôle dans les mystères. i° Dans les mys-
tères cabiriques. Scopas fècit Venerem, et Pothon et
Phaethontem qui S'amothrace sanctissùnis cœremoniis
coluntur. Plin., Histor. natur., lib. XXXVI, cap. 4-
i° Dans ceux de Bacchus, comme le prouve les monu-
ments que nous avons cites; 3° et enfin, dans les mys-
tères de Cérès, sa présence ne devoit pas être étrangère
au mariage sacré dont nous parlerons plus bas à la
note 72. L'amour avoit aussi des mystères particuliers.
Plutarch., De Amor. moral, in princip.
(1) Dans Ovide, Fast., lib. III, v. 464? Bacchus dit à
Ariadne :
Tu mihijuncta toro, mihijuncta vocabula sume,
Jam tïbi mutatœ Libéra nomen erit.
(2) A. Posthumius leur voua un temple sous ce nom
pendant la guerre des Volsques : ce temple fut consacré
par C. Cassius, Dyotstys. Halicarn., lib. VI, pag. 414 ; et
restauré par Tibère. Ta cit., Annal, lib. II, cap. 49. On
invoquoit Liber et Libéra dans les jeux publics. Cicer.,
in Verr.,^1\ i4- On leur adressoit des offrandes com-
munes. Tit. Liv., lib. XLI, §. 33.
(3) Vid. Boettiger Vasen Gemœhlde, I, i54; Ar-
chœolig. Mus., 1,21 ; Mill., Peint, ant., tom. I, pag. 74»
(4) Procl. in Tîmœ., pag. 16. Pendant l'épopté dans
les Eleusinies, on représentoit l'enlèvement de Proser-
pine. Tertullian., Advers. Valent. On dressoit un lit
nuptial. S. Jean. Euseb., Ilist. écoles., lib. IV, cap. 11.
Et au moment du mariage sacré les flambeaux s'étei-
gnoient, et le prêtre et la prêtresse s'éclipsoient un
instant. Currapitursacerdos Cereris, sinon taie Ceres
passa est. Tertullian., De Natur., lib. H.
(5) Callim., Hfmn. in Cerer., v. 44 et 4$; Spanh.
ad hune loc.; Ovid., Fast., lib. IV, v. 53i et seq. Cette
plante étoit consacrée à Bacchus, puisqu'on la trouvoit
dans son ciste, comme divinité infernale, qualité qui
convient à l'époux de Proserpine.
(6) Il y avoit dans ces cistes des branches d'arbres,
des férules, du lierre, des gâteaux, du sel, des pavots,
la figure du dragon, Glem. Alexandr., Protrept. ; et
même le phallus, Aristoph., Archan., v. 241, 242.
(7) Le myrte étoit spécialement consacré aux dieux
infernaux. Schol. Aristoph., Ran. ord., v. 333. Alceste
avant d'expirer est représentée occupée à orner de
myrte leurs autels. Euripid., Aie., v. 181.
(8) Aristoph., Ran.,y. 1242 ; Euripid., Bacch., v. 695,
833.
rière lui est une bacchante singulièrement habillée qui tient un autre collier,
et derrière Libéra on voit encore un faune armé d'un thyrse et qui soulève éga-
lement un collier.
Mais quelle est cette Libéra? Est-ce Ariane comme le disent une foule d'écri-
vains de l'antiquité1, ou bien est-ce Proserpine que l'on voit souvent alliée au
culte de Bacchus, et qui en Italie étoit surnommée Libéra2? Les archéologues
modernes prétendent que c'est cette dernière divinité qui est représentée avec
Bacchus3, et ajoutent que si son mariage mythologique avec son frère n'est pas
vulgaire comme celui d'Ariane, c'est que c'étoit le mariage sacré, lepoç yajxoç, des
mystères4. Notre peinture favorise cette conjecture; on voit auprès de Libéra
les pavots5, symbole des divinités infernales et de Proserpine. Le faune qui joue
de la double flûte en est couronné; il est sur un coussin.
Le vase du dieu est auprès de lui au-dessous de l'Amour; au-dessous de Libéra
on voit une espèce de base pour en placer un autre.
PLANCHE LVII.
Cette planche représente une femme qui va faire des offrandes sur un autel;
un satyre de l'espèce de ceux qui ont les pieds de chèvre porte sur sa tète le
ciste6, d'où elle prend le myrte sacré7, non comme symbole des morts, mais
comme plante chère à Bacchus8. Le tambour de basque et le satyre indiquent
que cette cérémonie n'a pas rapport aux funérailles.
que Ton voit sur les vases ne sont donc que des amours;
ils jouoient un rôle dans les mystères. i° Dans les mys-
tères cabiriques. Scopas fècit Venerem, et Pothon et
Phaethontem qui S'amothrace sanctissùnis cœremoniis
coluntur. Plin., Histor. natur., lib. XXXVI, cap. 4-
i° Dans ceux de Bacchus, comme le prouve les monu-
ments que nous avons cites; 3° et enfin, dans les mys-
tères de Cérès, sa présence ne devoit pas être étrangère
au mariage sacré dont nous parlerons plus bas à la
note 72. L'amour avoit aussi des mystères particuliers.
Plutarch., De Amor. moral, in princip.
(1) Dans Ovide, Fast., lib. III, v. 464? Bacchus dit à
Ariadne :
Tu mihijuncta toro, mihijuncta vocabula sume,
Jam tïbi mutatœ Libéra nomen erit.
(2) A. Posthumius leur voua un temple sous ce nom
pendant la guerre des Volsques : ce temple fut consacré
par C. Cassius, Dyotstys. Halicarn., lib. VI, pag. 414 ; et
restauré par Tibère. Ta cit., Annal, lib. II, cap. 49. On
invoquoit Liber et Libéra dans les jeux publics. Cicer.,
in Verr.,^1\ i4- On leur adressoit des offrandes com-
munes. Tit. Liv., lib. XLI, §. 33.
(3) Vid. Boettiger Vasen Gemœhlde, I, i54; Ar-
chœolig. Mus., 1,21 ; Mill., Peint, ant., tom. I, pag. 74»
(4) Procl. in Tîmœ., pag. 16. Pendant l'épopté dans
les Eleusinies, on représentoit l'enlèvement de Proser-
pine. Tertullian., Advers. Valent. On dressoit un lit
nuptial. S. Jean. Euseb., Ilist. écoles., lib. IV, cap. 11.
Et au moment du mariage sacré les flambeaux s'étei-
gnoient, et le prêtre et la prêtresse s'éclipsoient un
instant. Currapitursacerdos Cereris, sinon taie Ceres
passa est. Tertullian., De Natur., lib. H.
(5) Callim., Hfmn. in Cerer., v. 44 et 4$; Spanh.
ad hune loc.; Ovid., Fast., lib. IV, v. 53i et seq. Cette
plante étoit consacrée à Bacchus, puisqu'on la trouvoit
dans son ciste, comme divinité infernale, qualité qui
convient à l'époux de Proserpine.
(6) Il y avoit dans ces cistes des branches d'arbres,
des férules, du lierre, des gâteaux, du sel, des pavots,
la figure du dragon, Glem. Alexandr., Protrept. ; et
même le phallus, Aristoph., Archan., v. 241, 242.
(7) Le myrte étoit spécialement consacré aux dieux
infernaux. Schol. Aristoph., Ran. ord., v. 333. Alceste
avant d'expirer est représentée occupée à orner de
myrte leurs autels. Euripid., Aie., v. 181.
(8) Aristoph., Ran.,y. 1242 ; Euripid., Bacch., v. 695,
833.