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Laborde, Alexandre Louis Joseph de; Laborde, Léon Emmanuel Simon Joseph de [Hrsg.]
Voyage de l'Asie mineure — Paris, 1838

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https://doi.org/10.11588/diglit.4046#0067
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de pied-droit, et la troisième horizontalement en guise d'imposte; un arc de décharge, quon ne s'est
pas donné la peine de dissimuler, couronne assez pauvrement cette entrée, et Ton aperçoit, au-dessus,
les tours de l'enceinte intérieure qui dominent assez les premières pour que les assiégés, tout en se pro-
tégeant derrière elles, fissent agir sur les assiégeants leurs redoutables machines. De l'extérieur delà
ville on aperçoit, au travers de trois murs, quelques-uns des édifices d'Isnik,son église ruinée d'Agia-
Sophia, et une mosquée ornée de ses minarets.

NICÉE (PI XVI, 35).

i,2, 3. Fragments antiques incrustés dans les murs.

(Dessinés par Léon de Lahorde.

A droite et à gauche, les anciens maçons ont voulu faire parade de leur misère. Des inscriptions et
des bas-reliefs en marbre, arrachés à divers monuments, montrent de tous cotés leurs faces mutilées,
au milieu d'un appareil vulgaire de petites pierres et de briques de grandes dimensions (de plus d'un
pied de longueur). M. Hall copia les inscriptions, je dessinai les bas-reliefs. Ceux-ci, quoique exposés
depuis des siècles à tous les genres de mutilations, laissent assez bien apprécier leur mérite, qui n'est
pas grand : c'est un travail romain des bas temps. A gauche, au-dessous du couvercle d'un sarcophage,
trois figures se tiennent debout, dans ces attitudes consacrées par les représentations funéraires. Il est
tellement mutilé, que je n'en dessinai qu'une partie, et avec peine. A droite, un bas-relief plus curieux
a été enchâssé au-dessous d'un autre fragment de sarcophage, d'une époque plus rapprochée encore,
puisque ses trois figures sont debout dans des niches supportées par de petites colonnes torses. Ce
bas-relief représente un combat de cavaliers et de fantassins; leurs casques se terminent en pointe
évasée, comme surmontés par une aigrette. Il est probable que cette scène doit célébrer quelque
victoire des maîtres de Nicée sur les habitants du pays. Le travail en est bon, sans être d'un stvle bien
remarquable.

Quand on a dépassé la première porte et la première enceinte, on se trouve devant un arc de
triomphe qui, ne fut-il pas enterré de près de moitié, serait encore assez peu remarquable. C'est un
monument d'un style médiocre, quoique de la bonne époque romaine; mais enfin c'est un monument,
et on est tout étonné de le voir ainsi enterré, surchargé, enclavé dans ce système de fortifications. Au
quatrième siècle, les manœuvres qui furent chargés de fortifier la ville étaient tellement pressés par
la peur des habitants, qu'ils n'eurent pas même le temps d'abattre les arcs de triomphe que les archi-
tectes romains avaient construits à chaque entrée de Nicée; ils s'en servirent comme de moyens de
défense, en y appuyant leurs murs de briques, en les flanquant de tours, en les surchargeant de gale-
ries massives, destinées à donner passage au chemin de ronde et au service de la place, en les traitant
enfin avec ce brutal sans-gêne qui a été de tout temps le propre du génie militaire J'ai dit qu'il était
enterré: en effet, ses deux portes latérales, que surmontent de lourdes niches destinées à des statues
sont enfouies aux trois quarts. Autrefois une grosse inscription en caractères de bronze constatait l'ori-
gine de ce monument; il en reste les trous et les tenants. Quand on aura étudié les traces de ce genre
sur d'autres monuments, tels que le Parthénon , et avec autant de succès qu'on l'a fait dans le midi
de la France, on pourra facilement retrouver le sens de cette inscription, si on a encore du temps a
donner à ce pénible travail d'interprétation, pour- un monument de si faible valeur.

En dépassant l'arc romain, on se trouve dans une enceinte de murs épais qui forment comme un
vestibule, donnant entrée dans Nicée par trois portes aujourd'hui détruites. Je recommande au voya-
geur une large tête de Méduse qu'on aperçoit sur le mur, à travers les branches d'un figuier. Lucas l'a
déjà indiquée, et j'ai perdu le dessin que j'en avais fait.

Pour faire le tour de la ville oir prend, si l'on est à cheval, à l'extérieur" entre les murs et le bord dir lac,
qui de ce côté se rapproche et vient battre le pied des fortifications. En se frayant une roule, à l'intérieur, à
travers des jardins, comme en montant sur les murs, il y a quelque encombrement; on remarque dans
cette ligne de fortifications une portion de murs de forte construction; les tours sont carrées et
régulièrement espacées, le marbre seul a été employé, et quelques détails dans la corniche et les cré-
neaux indiquent, non pas une belle époque, mais un certain luxe, un travail reposé et ces soins qui
n'appartiennent qu'aux bons architectes; on ne rencontre dans aucune autre partie de cette vaste enceinte
 
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