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peu plus loin, après avoir coulé souterrainement. Il s'est eu effet conservé à la place que lui assigne
Strabon. La source surgit d'un trou très petit, qui suffit juste à l'abondance de son jet; ses eaux rem-
plissent ensuite un réservoir de i4 pieds de long sur 6 de large et s'écoulent par des canaux. Les habi-
tants nous firent remarquer que ces exhalaisons sont intermittentes, et ils ajoutèrent que depuis 17 années
(nous sommes en 1826) elles avaient perdu de leur puissance. En effet, nous plongeâmes un chien, nous
le maintînmes assez longtemps sur l'eau, je me mis moi-même la face contre la source, et ni mon chien
ni moi nous n'en éprouvâmes aucun effet fâcheux; bien mieux, nous vîmes des chameaux manger, sans
y être contraints, les algues et les fucus qui croissent sur le bord de l'eau. Telle était l'innocence de ces
exhalaisons le jour de notre arrivée; il n'en fut pas de même le lendemain : nous trouvâmes un oiseau
mort près de la source, et notre domestique fut renversé presque sans connaissance au moment où il
puisait de l'eau, [.es habitants n'ont pas même une légende pour expliquer ces intermittences, les savants
auront-ils une raison?
Cette vue serait insuffisante pour donner l'idée de ce vaste bâtiment, fun des plus curieux qui nous
soient restés de l'antiquité, l'un des plus propres à nous initier à la distribution d'un établissement thermal,
«ymnase à la fois et palestre. Le plan, difficile à relever au milieu des débris coagulés parles dépôts cal-
caires, et son commentaire, trop étendu pour l'introduire ici, seraient utiles pour l'intelligence de ce
grand ensemble aujourd'hui bouleverse.
TAMBOUKKALESI (PI. XXXVI, 73).
Vue du grand théâtre.
(Dessinée par Lé&n de Laborde.)
Hiérapolis avait deux théâtres, le plus grand est le mieux conservé; il nous a rappelé celui de notre cher
Azani : même disposition générale, même nombre d'ouvertures sur la scène, même luxe d'ornements,
seulement dans un moins bon style. Les sièges sont en marbre et ornés de têtes de lions; à l'extrémité
des rangées de gradins, des bases de statues sont encore à leur place, pour prouver quelle élégance
régnait dans cette ville; du côté oriental, des vomitoires sont pratiqués sous ces gradins, ils conduisent
par de grands couloirs à la diazoma ou séparation des gradins en deux étages; d'ailleurs, conservation
parfaite, qui permettra de relever minutieusement le plan de ce théâtre, lorsqu'on aura à sa disposition
les moyens de déblayer la scène et les premiers gradins obstrués aujourd'hui par des débris de toutes
sortes.
TAMBOUKKALESI (PI. XXXVll, 54).
Fragments et détails du théâtre.
(Dessinés par Léon de Laborde.)
Les vues que je viens de décrire montrent l'état actuel de ce théâtre, de sa scène à l'intérieur, de sa
distribution et de celle des gradins, j'ai voulu y ajouter quelques détails de l'ornementation : ce sont
d'abord les sculptures qui encadrent les portes, puis deux fragments dont le caractère se rapporte à
fépoque qui vit la ville dTIiérapolis dans sa plus grande prospérité, c'est-à-dire à l'époque romaine, sous
le règne des Antonins. D'autres fragments, qu'il m'a paru inutile de reproduire, accusent un goût beau-
coup moins pur, et comme une restauration faite a une époque plus récente par des artistes moins ha-
biles. On trouvera les inscriptions dans l'Appendice.
TAMBOUKKALESI (PI. XXXVI, 75).
Vue du petit théâtre, sur le premier plan on voit les ruines d'un portique.
(Dessinée par Léon de Laborde.)
Le monument le plus important, après la palestre et le théâtre, se rencontre en allant du théâtre vers
la partie orientale de la ville, dans la direction de la source. C'est un vaste portique, soutenu par des
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peu plus loin, après avoir coulé souterrainement. Il s'est eu effet conservé à la place que lui assigne
Strabon. La source surgit d'un trou très petit, qui suffit juste à l'abondance de son jet; ses eaux rem-
plissent ensuite un réservoir de i4 pieds de long sur 6 de large et s'écoulent par des canaux. Les habi-
tants nous firent remarquer que ces exhalaisons sont intermittentes, et ils ajoutèrent que depuis 17 années
(nous sommes en 1826) elles avaient perdu de leur puissance. En effet, nous plongeâmes un chien, nous
le maintînmes assez longtemps sur l'eau, je me mis moi-même la face contre la source, et ni mon chien
ni moi nous n'en éprouvâmes aucun effet fâcheux; bien mieux, nous vîmes des chameaux manger, sans
y être contraints, les algues et les fucus qui croissent sur le bord de l'eau. Telle était l'innocence de ces
exhalaisons le jour de notre arrivée; il n'en fut pas de même le lendemain : nous trouvâmes un oiseau
mort près de la source, et notre domestique fut renversé presque sans connaissance au moment où il
puisait de l'eau, [.es habitants n'ont pas même une légende pour expliquer ces intermittences, les savants
auront-ils une raison?
Cette vue serait insuffisante pour donner l'idée de ce vaste bâtiment, fun des plus curieux qui nous
soient restés de l'antiquité, l'un des plus propres à nous initier à la distribution d'un établissement thermal,
«ymnase à la fois et palestre. Le plan, difficile à relever au milieu des débris coagulés parles dépôts cal-
caires, et son commentaire, trop étendu pour l'introduire ici, seraient utiles pour l'intelligence de ce
grand ensemble aujourd'hui bouleverse.
TAMBOUKKALESI (PI. XXXVI, 73).
Vue du grand théâtre.
(Dessinée par Lé&n de Laborde.)
Hiérapolis avait deux théâtres, le plus grand est le mieux conservé; il nous a rappelé celui de notre cher
Azani : même disposition générale, même nombre d'ouvertures sur la scène, même luxe d'ornements,
seulement dans un moins bon style. Les sièges sont en marbre et ornés de têtes de lions; à l'extrémité
des rangées de gradins, des bases de statues sont encore à leur place, pour prouver quelle élégance
régnait dans cette ville; du côté oriental, des vomitoires sont pratiqués sous ces gradins, ils conduisent
par de grands couloirs à la diazoma ou séparation des gradins en deux étages; d'ailleurs, conservation
parfaite, qui permettra de relever minutieusement le plan de ce théâtre, lorsqu'on aura à sa disposition
les moyens de déblayer la scène et les premiers gradins obstrués aujourd'hui par des débris de toutes
sortes.
TAMBOUKKALESI (PI. XXXVll, 54).
Fragments et détails du théâtre.
(Dessinés par Léon de Laborde.)
Les vues que je viens de décrire montrent l'état actuel de ce théâtre, de sa scène à l'intérieur, de sa
distribution et de celle des gradins, j'ai voulu y ajouter quelques détails de l'ornementation : ce sont
d'abord les sculptures qui encadrent les portes, puis deux fragments dont le caractère se rapporte à
fépoque qui vit la ville dTIiérapolis dans sa plus grande prospérité, c'est-à-dire à l'époque romaine, sous
le règne des Antonins. D'autres fragments, qu'il m'a paru inutile de reproduire, accusent un goût beau-
coup moins pur, et comme une restauration faite a une époque plus récente par des artistes moins ha-
biles. On trouvera les inscriptions dans l'Appendice.
TAMBOUKKALESI (PI. XXXVI, 75).
Vue du petit théâtre, sur le premier plan on voit les ruines d'un portique.
(Dessinée par Léon de Laborde.)
Le monument le plus important, après la palestre et le théâtre, se rencontre en allant du théâtre vers
la partie orientale de la ville, dans la direction de la source. C'est un vaste portique, soutenu par des
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