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Laborde, Alexandre Louis Joseph de; Laborde, Léon Emmanuel Simon Joseph de [Editor]
Voyage de l'Asie mineure — Paris, 1838

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https://doi.org/10.11588/diglit.4046#0129
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— 84 —

colonnes ioniques accouplées et de dimensions colossales. Dix-huit bases sont encore en place. Le goût
des ornements n'en est pas bien pur, mais la disposition est originale, et la sculpture est traitée avec une
franchise et une abondance qui ont leur séduction, trompeuse facilité d'exécution qui s'empare des
écoles et présage leur décadence. Le théâtre, dont on aperçoit l'emplacement dans la montagne, était
beaucoup plus petit que son voisin, et il est trop ruiné pour pouvoir le dessiner en détail. Cette vue
suffit pour désigner sa place et indiquer sa forme.

TAMBOUKKALESI (PI. XXXVII, 76).

Fragments et détails du portique.

(Dessinés par Léon de Laborde.)

J'ai réuni quelques-uns de ces fragments sur la même planche, mais ce dessin ne donne qu'une idée
imparfaite de l'ampleur du ciseau et des qualités qui sont l'excuse de bien des défauts. La ville d'Hié-
rapolis a eu ses vicissitudes diverses, partant ses enceintes différentes. Les unes servaient de ceinture à
la ville dans ses premiers temps de prospérité, les autres la défendirent dans son époque de décadence:
celles-ci bien construites, celles-là formées des débris de ses propres monuments. L'enceinte qui sépare
les habitations des monuments de la nécropole exclut de la ville plusieurs édifices qui, à une époque de
plus grande splendeur, y appartenaient certainement. Elle s'appuie, au milieu de la ville, sur deux tours
rondes qui flanquaient la rue principale et donnaient passage aux habitants sous trois arcades, formant
une entrée triomphale.

TAMBOUKKALESI (PI. XXXIII, 77).

Vue prise au milieu des ruines.

(Dessinée par Léon de Laborde.)

Ces constructions, eu grand appareil, ne remontent pas à une haute antiquité, elles sont de l'épo-
que romaine et de temps assez bas; mais les dépôts laissés par les sources sur les flancs de la montagne
devenaient des carrières de pierres calcaires si faciles à tailler, si légères au transport, si voisines des
chantiers de construction, que, pour s'éviter des frais, on construisait en immenses matériaux disposés en
appareil irréprochable, selon les plus excellentes traditions de l'art de bâtir. L'air se chargeait de dur-
cir les surfaces de celle pierre docile à l'outil. On a voulu aussi employer le inarbre. On a été en cher-
cher et on en a trouvé dans la montagne. II a servi à élever exceptionnellement quelques monuments
et à en revêtir d'autres. On voit à gauche, sur un plan plus éloigné, les ruines imposantes de plusieurs
églises chrétiennes des premiers siècles. L'une d'elles se fait remarquer par deux arcades de la nef et
par l'arcade de l'abside. Des croix grecques, sculptées sur les pieds-droits, marqueraient à l'édifice son
caractère, si le plan général et la disposition ne l'attestaient.

TAMBOUKKALESI (PI. XXXV, 78).

Vue prise dans la nécropole.

(Dessinée par Léon de Laborde.)

La nécropole de cette ville thermale, en si grande réputation chez les anciens pour rendre la santé
aux malades qui venaient la visiter, est tellement vaste et si bien meublée, qu'on serait tenté de con-
tester à ses sources leurs vertus, si l'importance de sa population fixe et ce que j'ai dit de la proximité
et du bon marché des matériaux de construction n'expliquaient cette abondance de monuments funérai-
res. On rencontre les trois tombeaux, réunis dans cette vue, au sortir de la porte triomphale que j ai
décrite. La pierre fait tous les frais de leur construction, et la cabane accolée à l'un d'eux sert d'habita-
tion aux malades pendant la saison des bains. De nombreuses inscriptions avaient été gravées sur tous
les tombeaux; on en trouve les traces au-dessus des portes, quelquefois sur le coté, mais la pierre cal-
caire, en se durcissant, s'est un peu boursouflée, et les caractères ont perdu toute leur netteté.
 
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