Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Laborde, Alexandre Louis Joseph de; Laborde, Léon Emmanuel Simon Joseph de [Editor]
Voyage de l'Asie mineure — Paris, 1838

DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.4046#0133
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
85 —

TAMBOUKKALESI (PI. XXXIV, 79).

Vue des anciens tombeaux et de la vallée.

(Dessinée par le comte Alexandre de Laborde.)

Cette vue d'une partie des tombeaux est prise de ce point, parce qu'il domine la vallée du Lycus, du
côté où le Méandre, en débouchant dans la plaine, au sortir du défilé des montagnes, se réunit à lui.
Un habitant du pays et un Zeibek sont placés sur le second plan; c'est une licence, car nous seuls, pen-
dant notre séjour dans cette grande ville, avons animé ses ruines.

TAMBOUKKALESI (PI. XXXVIII, 80).
Vue dune partie des tombeaux dHiérapolis.

(Dessinée par Léon de Laborde.)

En regardant vers la montagne, à laquelle est appuyée la ville d'Hiérapolis, on embrasse un vaste
champ des morts, aux monuments violés, renversés, brisés; c'est un chaos de sarcophages semblable à
ces chaos de rochers qu'on montre dans les Pyrénées et dans les Alpes; seulement, l'homme est l'au-
teur de cette création, de cette destruction aussi. C'est son oeuvre tout entière.

TAMBOUKKALESI (PI. XXXVIII, 81).
Sarcophage de l'ancienne ville d'Hiérapolis,, près dune cascade.

(Dessiné par Léon de Laborde.)

Le hasard, grand amateur du pittoresque, dont le principal mérite est l'inattendu, a disposé ainsi ces
deux sarcophages et ces fragments d'architecture à côté de lune des sept grandes cascades qui tombent de
la plate-forme d'Hiérapolis. Des rigoles, ménagées par le petit nombre de visiteurs qui viennent encore
en été demander à ces sources la guérison de leurs maux, conduisent les eaux jusqu'à cette extré-
mité de la ville, où elles arrivent à un degré de refroidissement convenable pour les bains. Les princi-
pales de ces rigoles toutefois datent de l'antiquité, car on voit, dans les anciens murs, les ouvertures
réservées pour le passage des eaux; les autres ont été ménagées, comme je viens de le dire, pour des
besoins plus modernes. Ces canaux de dérivation, une fois tracés, se consolident eux-mêmes par les
dépôts successifs qui s'accumulent sur les bords, où l'eau en contact avec l'air tend à dissoudre ses par-
ties constitutives. Le fond ne s'élève pas en proportion, parce que l'eau v conserve davantage sa cha-
leur et son activité; ainsi s'expliquent, dans le pays de la paresse, des travaux de canalisation qui sem-
blent prodigieux, et qui pourtant n'ont coûté de peine à personne.

Notre séjour dans cette ville eut été de plus longue durée, si nous y avions été en sûreté; mais, obligés
de nous séparer de nos gens, qui restaient à Yenikeui avec les bagages, nous étions exposés les uns et
les autres aux attaques d'une population devenue sauvage par son isolement. Un soir, en rentrant, nous
trouvâmes trois de nos Arabes couchés, et notre Tartare fort courroucé d'avoir vu son autorité mécon-
nue. On nous apprit qu'à la suite d'une querelle pour quelques poulets tués, les habitants, conduits par
l'aea s'étaient armés de bâtons, avaient envahi notre maison, roué de coups nos Arabes, volé trente
thdaris à l'un d'eux, et qu'ils avaient, par surcroit d'insolence, envoyé promener le Tartare et son firman.
Force était de se plaindre à l'autorité supérieure, et de changer d'itinéraire, pour obtenir justice. Yenikeui
dépend du mutzelim de Denislou : nous allâmes réclamer son appui, en nous consolant d'un détour qui
nous conduisait dans l'ancienne Laodicée, si riche en monuments, dans l'une des sept églises, si riche en

souvenirs.
 
Annotationen