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Laborde, Alexandre Louis Joseph de; Laborde, Léon Emmanuel Simon Joseph de [Hrsg.]
Voyage de l'Asie mineure — Paris, 1838

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https://doi.org/10.11588/diglit.4046#0215
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qui est bien conservée, était construite en arcades soutenues par de petites colonnes. Un grand pilastre
extérieur sert de point d'appui à toute cette partie de l'édifice. L'existence de douze colonnes sur les
côtés est marquée par leurs bases qui sont encore en place. 11 y en avait huit sur la façade, il en reste
encore une debout avec son chapiteau. Elle est corinthienne, cannelée et d'assez mauvais goût. Les can-
nelures ont été détruites et la colonne taillée en carré sur deux de ses faces par les habiles gens qui
changèrent la destination de l'édifice païen. En quittant cette ruine, en se rapprochant du fleuve, on
voit au milieu de ses eaux les restes d'un petit bâtiment. Si l'on suit sa rive, la rive droite, on entre
presque immédiatement dans un vaste stade admirablement conservé sur une étendue de quatre cent
trente pas de long et quatre-vingt-seize de large. On ne peut pas déterminer exactement sa longueur, parce
qu'il ne reste rien des constructions qui formaient ses deux extrémités; mais les deux grands côtés paral-
lèles se présentent avec leurs arches soutenant les gradins, dans un état de conservation assez rare.
Sur le côté le plus rapproché de la rivière, le côté oriental, on compte encore vingt-sept arches, mais
aux deux tiers enterrées; elles s'appuient sur un mur qui avait le double emploi de mur de soutènement
pour le stade et de mur d'enceinte pour la ville. Un plan détaillé pourrait seul rendre compte de la
disposition des bâtiments annexés aux gradins. Ces accessoires obligés des jeux du cirque sont d'or-
dinaire plus ou moins développés; ici ils sont immenses.

SELEFKE. (PI. LXX1I, roi.)

Vue générale de la ville prise du stade.

(.Dessinée par Léon de Laborde.)

DE SELEFKE

A

TEKIRKEUI.

13 DECEMBRE.

2 heures.

Je fis plusieurs dessins; mais les limites de cet ouvrage m'ont obligé de retrancher toutes les vues de
détail. J'ai conservé ce panorama; il servira, avec le plan, à faire comprendre quel était l'emplace-
ment de la ville de Séleucia, et la distribution de ses monuments et de ses tombeaux dans les mou-
vements du terrain.

Il n'y a pas d'autres ruines intéressantes autour du village de Selefke. On retrouve cependant avec
intérêt les murs de l'ancienne ville. On en reconnaît facilement la direction dans les champs qui s'étendent
depuis le stade, c'est-à-dire depuis la rivière, jusqu'au bas des collines au sud. Us étaient flanqués de
tours très-nombreuses, et passaient, chose singulière, au milieu des tombeaux, en en laissant une par-
tie à l'extérieur et une partie à l'intérieur de la ville. Cette circonstance ferait croire que la construc-
tion est postérieure à celle des tombeaux, ou que ceux-ci n'ont été creusés dans les rochers qu'après la
destruction des murailles. La première hypothèse est la seule admissible. Une dernière colline au sud
de la ville restait à explorer : nous la trouvons couverte d'immenses débris, surtout à son sommet et
sur le versant qui regarde la mer. 11 y a là quatre citernes, cinq ou six églises et, dans toutes les directions,
des murs de quoi défrayer vingt bâtiments. Au milieu de tous ces décombres, qu'on appelle dans le
pays le monastère (et c'est peut-être leur meilleur nom), on trouve trois petites colonnes de granit noir
et des morceaux de vert antique. Un aqueduc, dont on voit les arcades dans une gorge entre deux col-
lines, non loin des ruines et au sud de la citadelle, portait de l'eau à ces citernes et déversait son trop-
plein dans la ville.

Selefke a encore deux échelles, l'une à une heure et demie au sud, l'autre à quatre heures au sud-
est, mais elles sont peu fréquentées; quelques bâtiments égyptiens viennent dans l'été charger des bois
de construction que les habitants amènent de la montagne, et ils apportent en échange du riz, du
blé, et autres productions du pays.

Cette ville intéressante pourrait faire le sujet d'une longue étude, mais le temps nous manque. La
saison nous chasse et nous prescrit de hâter Je pas. Nous partons pour Tarsous. 11 est tard, le bagage
se charge avec lenteur, notre caravane semble déjà avoir pris racine, et pour première étape nous ga-
gnons Tekirkeui, à une distance de deux heures. On sort de Selefke en passant sur le pont, puis, traver-
sant la plaine sur la rive gauche du fleuve, on va tourner au bout d'une heure à l'extrémité des mon-
tagnes. Il y a là un petit hameau. Nous vîmes à notre gauche, dans les rochers, un tombeau en marbre
blanc avec deux petites colonnes ioniques engagées dans le monument, et aux extrémités deux pilastres. J'ai
vainement cherché l'inscription qui devait désigner à l'attention des passants l'individu de bon goût,
ou la famille puissante, qui élevait un si beau monument a la mémoire du défunt: je n'ai rien découvert.
 
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