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Laborde, Alexandre Louis Joseph de; Laborde, Léon Emmanuel Simon Joseph de [Hrsg.]
Voyage de l'Asie mineure — Paris, 1838

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https://doi.org/10.11588/diglit.4046#0217
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— 132 —

lion des édifices dont on voit ici les ruines; mais c'est au Bas-Empire et au moyen âge qu'on doit reporter
la construction des murs de la ville, pauvre bâtisse de petit appareil, percée de portes bâtardes; plu-
sieurs églises très-intéressantes, /ne grande salle souterraine solidement voûtée; enfin un vaste bâtiment
dont la destination primitive, probablement monastique, se cache sous les transformations amenées par
le temps. Une grande cour carrée, entourée d'arcades soutenues par de petites colonnes corinthiennes,
conduit sur une terrasse soutenue par une rangée de grandes arcades. Nous avons vainement cherché
des inscriptions; celles qui ont été tracées sur quelques tombeaux sont effacées par l'air salin de la mer.
Je ne parle pas de l'aqueduc qui dessert la ville : en traversant celle-ci du nord-ouest au sud-est, je l'ai
déjà mentionné.

Au moment de notre passage, on élevait sur les soubassements d'une espèce de tour carrée une
maison qui servira de khan et d'habitation pour les marchands de bois lorsqu'ils viendront, dans la saison,
négocier avec les navires égyptiens la vente et le transport des bois de construction. Les voyageurs pour-
ront en profiter.

AYASCH (PI. LXXVII, i5a).

Ruines et monuments dispersés dans une grande étendue.

(Dessiné par Léon de Laborde.)

De Tchouran à Ayasch il y a trois heures d'une route abominable; tracée sur les rochers, elle monte,
elle descend, suivant que les rameaux des montagnes, en venant se perdre dans la mer, présentent le dos
de la colline ou les gorges étroites qu'elles laissent entre elles, et dans lesquelles la mer, en pénétrant,
forme de petites baies. Hommes et chevaux arrivèrent harassés à Ayasch, et s'installèrent au milieu de
ses ruines étendues et d'une quantité innombrable de tombeaux creusés dans le roc et de sarcophages
sculptés avec soin.

AYASCH (PI. LXXIII, i53).

i

Vue des habitations modernes au milieu des tombeaux.

(Dessinée par Léon de Laborde.)

Quel titre donner au moderne Ayasch? Est-ce une ville, un bourg, un village? N'est-ce rien de tout
cela, puisqu'il n'y a ni maisons ni cabanes, et que les habitants sont logés avec leurs bestiaux dans
des tombeaux? Bizarres vicissitudes! Des générations entières construisent et sculptent à grands frais
leurs demeures funèbres; d'autres générations violent ces asiles sacrés, elles jettent au vent les
cendres, et dans le ruisseau les ossements qu'on y avait pieusement déposés. Ce n'est pas assez:
elles s'accommodent de ces tombeaux et les transforment en maisons, les chambrés funéraires en ap-
partements, les places évidées pour le cercueil en lits et en alcôves, les sarcophages enfin en auges
et en bahuts. Pendant la nuit que nous passons ici, le bruit d'une musique joyeuse et les cris d'al-
légresse de tout un monde nous réveillent : c'est une mariée conduite à son époux. Nous sortons
de notre tombeau, je veux dire de notre demeure, et nous suivons le cortège. Il aboutit aussi à un
tombeau, sans qu'une réflexion triste ou sérieuse, sans qu'un retour philosophique sur le peu de durée
des joies humaines remue ou trouble personne. Nous n'eûmes donc pas nous-mêmes d'autre logement.
On nous installa dans un grand espace carré, taillé dans le roc et couvert d'une toile noire empruntée
aux tentes des Yurouks; on fit un grand feu dans un coin, on mit quelques tapis par terre, et nous
aurions passé une nuit excellente si nos bagages ne nous avaient pas fait défaut; nos chevaux seuls
couchèrent dehors.

AYASCH (PI. LXXI, 1Ô4).

Vue de la ville et du château, prise de la côte.

(Dessinée par Léon de Laborde.)

Ayasch est bien l'ancienne Corycus; mais la plus grande partie des constructions, dont on retrouve
les ruines sur une grande étendue, sont du bas temps. La plus remarquable est un château sur un
 
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