38 ATHÈXES AU XVIIe SIÈCLE. 1679
La querelle s'était envenimée, et Guillet ne l'au-
rait pas laissée là, si des amis ne fussent utilement
intervenus ', si lui-même n'en avait pas été tout
naturellement détourné par la nouvelle position
qu'il obtint à l'Académie de peinture et par les tra-
» lièrement au chasteau où il fut par plusieurs fois pendant
ji quinze jours qu'un peintre y resta par ses ordres pour des-
« siner les bas reliefs qui y sont. Il demanda où estoit cette
» inscription, on ne lui en put dire mot. Il porta la vue sur
» tout le frontispice, au-dessus de la porte et le long- des gal-
» leries, mais il ne vid rien de semblable. Il dit que les ca-
« pucins lui avoient assuré qu'elle y estoit, on luy fit res-
» ponse que les capucins pouvoient le lui avoir dit, mais que
» la chose n'estoit pas, et qu'il n'y avoit personne à Athènes,
» qui en eut rien vu ni entendu parler. Pour ce qui est du
» témoignage de messieurs de Monceaux et Laisné, ils ne
» sont plus au monde pour dire ce qui en est. »
1 François Charpentier, directeur perpétuel de l'Académie
française, a laissé, écrites sur de petits papiers, de grosses
prétentions aux ouvrages d'autrui. Inutile de qualifier cette
manière de se payer, outre-tombe, des services qu'on a rendus
gratis durant sa vie. Boscheron, ou Denis Camusat, selon d'au-
tres, a réuni ces notes et les a publiées en 1724 sous le titre
de Carpentariana. C'est, en effet, un ana. On y lit, p. 371 :
« M. Guillet est encore un de mes débiteurs. J'ai non-seule-
» ment composé l'Epitre dédicatoire de son Athènes ancienne
» et moderne, après y avoir fait grand nombre de correc-
» lions; mais j'ai été l'arbitre du*différend qu'il eut à ce sujet
« avec M. Spon : ma médiation leur a fait tomber la plume
» des mains à tous deux : si je n'avois pas adouci Guillet,
» M. Spon auroit été terriblement maltraité et sa réputation
» ne s'en seroit pas bien trouvée. »
La querelle s'était envenimée, et Guillet ne l'au-
rait pas laissée là, si des amis ne fussent utilement
intervenus ', si lui-même n'en avait pas été tout
naturellement détourné par la nouvelle position
qu'il obtint à l'Académie de peinture et par les tra-
» lièrement au chasteau où il fut par plusieurs fois pendant
ji quinze jours qu'un peintre y resta par ses ordres pour des-
« siner les bas reliefs qui y sont. Il demanda où estoit cette
» inscription, on ne lui en put dire mot. Il porta la vue sur
» tout le frontispice, au-dessus de la porte et le long- des gal-
» leries, mais il ne vid rien de semblable. Il dit que les ca-
« pucins lui avoient assuré qu'elle y estoit, on luy fit res-
» ponse que les capucins pouvoient le lui avoir dit, mais que
» la chose n'estoit pas, et qu'il n'y avoit personne à Athènes,
» qui en eut rien vu ni entendu parler. Pour ce qui est du
» témoignage de messieurs de Monceaux et Laisné, ils ne
» sont plus au monde pour dire ce qui en est. »
1 François Charpentier, directeur perpétuel de l'Académie
française, a laissé, écrites sur de petits papiers, de grosses
prétentions aux ouvrages d'autrui. Inutile de qualifier cette
manière de se payer, outre-tombe, des services qu'on a rendus
gratis durant sa vie. Boscheron, ou Denis Camusat, selon d'au-
tres, a réuni ces notes et les a publiées en 1724 sous le titre
de Carpentariana. C'est, en effet, un ana. On y lit, p. 371 :
« M. Guillet est encore un de mes débiteurs. J'ai non-seule-
» ment composé l'Epitre dédicatoire de son Athènes ancienne
» et moderne, après y avoir fait grand nombre de correc-
» lions; mais j'ai été l'arbitre du*différend qu'il eut à ce sujet
« avec M. Spon : ma médiation leur a fait tomber la plume
» des mains à tous deux : si je n'avois pas adouci Guillet,
» M. Spon auroit été terriblement maltraité et sa réputation
» ne s'en seroit pas bien trouvée. »