1684. REVUE DES TROUPES AU LIDO. 79
d'hommes enregistrés, et leur marquait la route et
les étapes convenues avec l'empereur pour le pas-
sage des troupes enrôlées au service de la répu-
blique. Arrivés à Venise, ces volontaires étaient de
nouveau passés en revue ' et recevaient : les simples
1 Ces revues, les anciennes montres du moyen âge, se ré-
pétaient en campagne tous les mois. Elles avaient pour but
de contrôler les listes, fournies par les chefs de corps, avec les
hommes présents. Ce contrôle administratif était devenu
plus urgent que jamais , les colonels allemands ayant pris
l'habitude de se faire payer la solde des hommes tués ou ab-
sents. Mais la république n'obviait qu'imparfaitement à la
fraude au moyen de ces revues, parce que ces chefs de corps
donnaient aux domestiques des officiers, et à un ramassis
d'individus étrangers à l'armée, les uniformes et les armes
des soldats qu'ils avaient perdus, et parvenaient ainsi, en
trompant indignement l'administration , à se faire payer,
comme troupes actives, les morts aussi bien que les vivants.
On conserve dans les archives du Hanovre et de la Hesse
nombre de listes ainsi falsifiées, et cette fraude allait si loin,
qu'à Napoli de Romanie, par exemple, le régiment hano-
vrien ne pouvait fournir les postes qu'on requérait de lui,
d'après les listes fournies par son colonel, et Morosini ne
comprenait rien, toujours d'après l'inspection de ces listes,
aux plaintes des soldats sur la multiplicité des gardes mon-
tantes qu'on leur imposait. Voici ce qu'on lit dans la bro-
chure de M. A. Schwencke, écrite pour exalter, bien plutôt
que pour déprécier, la conduite militaire des troupes hano-
vriennes : « Die Officiere trugen hieran eine grosse Schuld,
» da in den, an Morosini eingegebenen Listen, stets eine
» grosse Menge Diener und Knechte als Soldaten angefiihrt
» waren ; sie wurden deshalb auch mit ihren Zahlen geschla-
d'hommes enregistrés, et leur marquait la route et
les étapes convenues avec l'empereur pour le pas-
sage des troupes enrôlées au service de la répu-
blique. Arrivés à Venise, ces volontaires étaient de
nouveau passés en revue ' et recevaient : les simples
1 Ces revues, les anciennes montres du moyen âge, se ré-
pétaient en campagne tous les mois. Elles avaient pour but
de contrôler les listes, fournies par les chefs de corps, avec les
hommes présents. Ce contrôle administratif était devenu
plus urgent que jamais , les colonels allemands ayant pris
l'habitude de se faire payer la solde des hommes tués ou ab-
sents. Mais la république n'obviait qu'imparfaitement à la
fraude au moyen de ces revues, parce que ces chefs de corps
donnaient aux domestiques des officiers, et à un ramassis
d'individus étrangers à l'armée, les uniformes et les armes
des soldats qu'ils avaient perdus, et parvenaient ainsi, en
trompant indignement l'administration , à se faire payer,
comme troupes actives, les morts aussi bien que les vivants.
On conserve dans les archives du Hanovre et de la Hesse
nombre de listes ainsi falsifiées, et cette fraude allait si loin,
qu'à Napoli de Romanie, par exemple, le régiment hano-
vrien ne pouvait fournir les postes qu'on requérait de lui,
d'après les listes fournies par son colonel, et Morosini ne
comprenait rien, toujours d'après l'inspection de ces listes,
aux plaintes des soldats sur la multiplicité des gardes mon-
tantes qu'on leur imposait. Voici ce qu'on lit dans la bro-
chure de M. A. Schwencke, écrite pour exalter, bien plutôt
que pour déprécier, la conduite militaire des troupes hano-
vriennes : « Die Officiere trugen hieran eine grosse Schuld,
» da in den, an Morosini eingegebenen Listen, stets eine
» grosse Menge Diener und Knechte als Soldaten angefiihrt
» waren ; sie wurden deshalb auch mit ihren Zahlen geschla-