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https://doi.org/10.11588/diglit.58917#0208
L E
CABINET
ARTICLE III.
Des mains de Bronze qui representent Hieroglypbiquement des Vœux, en Execution
desquels, elles ont été offertes à quelque Dieu.
XI.
'tte main de Bronze copiée
sélon la juste dimention &
avec les Hiéroglyphes de
l’original qui est dans le
Cabinet du Sr. Bellori j est
Paccomplissèment d’un vœu
fait à Serapis pour la gue-
rison d’un jeune enfant. Mais
comment décider, qui a fait & accompli ce vœu,
puisqu’il n’y a nulle insçription qui le donne à
entendre •? On peut seulement conjedurer, par
la délicateïïè de l’ouvrage & par la noble & sça-
vante disposition des Hiéroglyphes, que le tout
est de l’invention d’un homme d’esprit & de qua-
lité; & peut-être que c’est un Romain, quoi-
que la Divinité qu’il a invoquée soit Egyptienne;
car il est consiant que les Religions des peuples
vaincus, furent introduites & admises dans Ro-
me; & principalement celle des Egyptiens, qui
passbient pour la plus sage de toutes les Nations.
Cette Religion dit Minutius Fœlix ,in Odavio,
qui étoit particulière aux Egyptiens , a au-
jourd’hui droit de bourgeoisie dans Rome. Quoi
qu’il en soit l’image de Serapis qui paroît sur
cette main, prouve visiblement qu’elle lui a été
vouée ; & peut-être encore à la mere des Dieux
Isis, qui sera û vous voulez la Nature , qui
est la mere universelle de tout ce qui s’engendre
dans le monde. On peut conjedurer ceci, parce
que dans les solennitez & Processions qu’on fai-
soit en l’honneur de la Décile, on portoit une
main en ceremonie; peut-être en mémoire de ce
qu’en pareil cas, la statue de la Décile avoitmi-
raculeusement étendu la main. Ce vœu doit avoir
été fait par un garçon, car la main droite, telle
qu’est celle-ci ■, est un Symbole de force & d’une
vigueur mâle. Mais tâchons de percer dans cè
qu’il y a de plus mysterieux , & commençons
par le dedans de la main , dont le pouce , l’in-
dice & le doigt du milieu sont roides & droits et
les deux autres fermez. C’est ainsi que la te»
noient les Orateurs & autres personnes qui vou-
loient parler en public : ils étendoient la main
pour demander audience, suivant la deseription
qu’en a fait Apulée, Metamorph. 2. Nôtre hom-
me J dit-il, s'appuyant sur le coude & sefoule-
vant fur le licl j qu’il au oit haujfé paP l’amas
des couvertures, étendit la main droite, com-
me les Orateurs, tenant le petit doigt, ù) ce-
lui qui efl à côté sermé : Cs) élevant les trois au-
tres , le poulce un peu en arriéré, avec une no-
ble nonchalance le voilà qui débute &c. Cette
posture de la main est encore celle de nos Sei-
gneurs les Evêques lorsqu’ils donnent la bene-
didion au peuple. Sur les racines du doigt indi-
ce & du grand doigt est posée la tête de Serapis,
ou d'Ofïris j que quelques-uns prennent pour
Efculape j sélon Tacite Lib. 4. comme je Pai re-
marqué SeA. 'L. en expliquant la petite statue
tfEfculape j dont la tête est ornée d’un boissèau.
Pus Serapis on entendoit aussi le Soleil, dit Ma-
crobe, Sat. Lib. ï.Cap. 20. qu’on a toujours mis
à la tête de la Faculté de medecine ; parce que
fa chaleur temperée eft un remede à tous maux.
Ce qiPil est encore vrai de dire d’Apollon } ajou-
te cet Auteur, puis que c’est le Soleil, sous un
nom diffèrent : d’où il s’ensuir que le vœu, fait
à Serapis pour la guerison de l’ensant, peur être
é?a-
CABINET
ARTICLE III.
Des mains de Bronze qui representent Hieroglypbiquement des Vœux, en Execution
desquels, elles ont été offertes à quelque Dieu.
XI.
'tte main de Bronze copiée
sélon la juste dimention &
avec les Hiéroglyphes de
l’original qui est dans le
Cabinet du Sr. Bellori j est
Paccomplissèment d’un vœu
fait à Serapis pour la gue-
rison d’un jeune enfant. Mais
comment décider, qui a fait & accompli ce vœu,
puisqu’il n’y a nulle insçription qui le donne à
entendre •? On peut seulement conjedurer, par
la délicateïïè de l’ouvrage & par la noble & sça-
vante disposition des Hiéroglyphes, que le tout
est de l’invention d’un homme d’esprit & de qua-
lité; & peut-être que c’est un Romain, quoi-
que la Divinité qu’il a invoquée soit Egyptienne;
car il est consiant que les Religions des peuples
vaincus, furent introduites & admises dans Ro-
me; & principalement celle des Egyptiens, qui
passbient pour la plus sage de toutes les Nations.
Cette Religion dit Minutius Fœlix ,in Odavio,
qui étoit particulière aux Egyptiens , a au-
jourd’hui droit de bourgeoisie dans Rome. Quoi
qu’il en soit l’image de Serapis qui paroît sur
cette main, prouve visiblement qu’elle lui a été
vouée ; & peut-être encore à la mere des Dieux
Isis, qui sera û vous voulez la Nature , qui
est la mere universelle de tout ce qui s’engendre
dans le monde. On peut conjedurer ceci, parce
que dans les solennitez & Processions qu’on fai-
soit en l’honneur de la Décile, on portoit une
main en ceremonie; peut-être en mémoire de ce
qu’en pareil cas, la statue de la Décile avoitmi-
raculeusement étendu la main. Ce vœu doit avoir
été fait par un garçon, car la main droite, telle
qu’est celle-ci ■, est un Symbole de force & d’une
vigueur mâle. Mais tâchons de percer dans cè
qu’il y a de plus mysterieux , & commençons
par le dedans de la main , dont le pouce , l’in-
dice & le doigt du milieu sont roides & droits et
les deux autres fermez. C’est ainsi que la te»
noient les Orateurs & autres personnes qui vou-
loient parler en public : ils étendoient la main
pour demander audience, suivant la deseription
qu’en a fait Apulée, Metamorph. 2. Nôtre hom-
me J dit-il, s'appuyant sur le coude & sefoule-
vant fur le licl j qu’il au oit haujfé paP l’amas
des couvertures, étendit la main droite, com-
me les Orateurs, tenant le petit doigt, ù) ce-
lui qui efl à côté sermé : Cs) élevant les trois au-
tres , le poulce un peu en arriéré, avec une no-
ble nonchalance le voilà qui débute &c. Cette
posture de la main est encore celle de nos Sei-
gneurs les Evêques lorsqu’ils donnent la bene-
didion au peuple. Sur les racines du doigt indi-
ce & du grand doigt est posée la tête de Serapis,
ou d'Ofïris j que quelques-uns prennent pour
Efculape j sélon Tacite Lib. 4. comme je Pai re-
marqué SeA. 'L. en expliquant la petite statue
tfEfculape j dont la tête est ornée d’un boissèau.
Pus Serapis on entendoit aussi le Soleil, dit Ma-
crobe, Sat. Lib. ï.Cap. 20. qu’on a toujours mis
à la tête de la Faculté de medecine ; parce que
fa chaleur temperée eft un remede à tous maux.
Ce qiPil est encore vrai de dire d’Apollon } ajou-
te cet Auteur, puis que c’est le Soleil, sous un
nom diffèrent : d’où il s’ensuir que le vœu, fait
à Serapis pour la guerison de l’ensant, peur être
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