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https://doi.org/10.11588/diglit.10366#0145
AMER I Q^U AIN S. 10?
Religion, comme il en eft l'objet, n'en eut gravé
le fentiment dans le cœur de tous les hommes, en
même temps qu'il s'eft peint au dehors par la
beauté de fes ouvrages. C'eft-là ce que * Lac-
tance appelle, le témoignage des Peuples & des Nations,
Les modes, les coutumes & les manières ont
pu &c dû changer , foit par rapport au Gouver-
nement des Etats, foit par rapport à la vie pri-
vée, cela eft; de l'homme, &c du caractère de fou
efprit variable & inconfiant : cette inconftance
a pu fe faire fentir , & s'étendre fur la Reli-
gion même. L'ignorance , qui eft une des pre-
mières peines du péché, a pu altérer cette Reli-
gion en oMcurciiTant des idées, que nos premiers'
Pères avoient reçu claires & diftinétes \, Des vé-
rités abftraites trop au-deflus de la portée des
hommes groffiers ôc charnels, ont été facilement
converties en Images fenfibles, qui ont fait tranf-
porter à la créature le culte qui étoit dû au Créa-
teur ; LaPufillanimité a pû faire autant d'Idoles,
qu'il y a eu d'objets de terreur èc de fujets de
crainte-,, La corruption des mœurs a dû placer fur,
les autels tout ce qui flattoit le defordre ; Cela
eft encore de l'homme.
Mais l'ignorance , la fuperftitïon & la cor-
ruption loin de préjudicier à la vérité , forment
un très-fort préjugé pour elle , puifque malgré
:f LaBant. Lib. i. àe falfa -Relt. teftimonio Populoruin3atque Gen-
gione , cap. z. Nec difficile fane tium in hâc unâ re non diffideH"
fuie paucorum hominum pravè tium,
fentientium redàrguere mendacia _ *
\ ' Q. ii).
Religion, comme il en eft l'objet, n'en eut gravé
le fentiment dans le cœur de tous les hommes, en
même temps qu'il s'eft peint au dehors par la
beauté de fes ouvrages. C'eft-là ce que * Lac-
tance appelle, le témoignage des Peuples & des Nations,
Les modes, les coutumes & les manières ont
pu &c dû changer , foit par rapport au Gouver-
nement des Etats, foit par rapport à la vie pri-
vée, cela eft; de l'homme, &c du caractère de fou
efprit variable & inconfiant : cette inconftance
a pu fe faire fentir , & s'étendre fur la Reli-
gion même. L'ignorance , qui eft une des pre-
mières peines du péché, a pu altérer cette Reli-
gion en oMcurciiTant des idées, que nos premiers'
Pères avoient reçu claires & diftinétes \, Des vé-
rités abftraites trop au-deflus de la portée des
hommes groffiers ôc charnels, ont été facilement
converties en Images fenfibles, qui ont fait tranf-
porter à la créature le culte qui étoit dû au Créa-
teur ; LaPufillanimité a pû faire autant d'Idoles,
qu'il y a eu d'objets de terreur èc de fujets de
crainte-,, La corruption des mœurs a dû placer fur,
les autels tout ce qui flattoit le defordre ; Cela
eft encore de l'homme.
Mais l'ignorance , la fuperftitïon & la cor-
ruption loin de préjudicier à la vérité , forment
un très-fort préjugé pour elle , puifque malgré
:f LaBant. Lib. i. àe falfa -Relt. teftimonio Populoruin3atque Gen-
gione , cap. z. Nec difficile fane tium in hâc unâ re non diffideH"
fuie paucorum hominum pravè tium,
fentientium redàrguere mendacia _ *
\ ' Q. ii).