P MOEURS DES SAUVAGES
toujours un Sçavant, allez pour fe défaire des idées
qu'ila prifes dans les Auteurs Payens. Alexandre
Sardi a auffi commencé fonOuvrage des Mœurs des
Nations,par fuppofer ceprincipecomme une vérité
conftante, difant, qu'il étoit certain que les hom-
mes n'avoient aucunes Loix pour le Mariage, qu'ils
sx'çti connoiflbient point les devoirs ôc les obliga-
tions juiqu'au temps de Jupiter &: de Junon, ou
bien de Cecrops Roy d'Athènes, à qui il en at-
tribue l'Inftitution après Athénée, & qui furent,
félon lui, les premiers, qui retirèrent les hom-
mes de cette barbarie où ils vivoient, ne fuivant
d'antre règle que l'inftinc-L
La prévention de ces Auteurs elt un effet du peu
de connoiflfance qu'ils ont eue des premiers temps ,
dont ils n'ont pu démêler lobfcurké. Il me paroît
au contraire évident , que le Mariage a toujours
été regardé par tous les Peuples comme une chofe
facrée, &: folemnelle , dont les plus barbares
même ont refpecté les droits. En effet, quoiqu'il
y ait aujourd'hui une grande multitude de Na-
tions, lefquelles ont confervé toute leur férocité ,
&: qui nous paroiffent vivre fans Loix, fans Re-
ligion, 6c fans Police, nous n'en connoiffons ce-
pendant point, qui n'obfervent quelques fblem-
nités dans les alliances qu'elles contractent , &
qui ne foient jaloufes de la foy conjugale.
Nous avons vu , dans l'Article de la Religion,
la virginité refpectée dans les temps les plus re-
culés , confacrée dans les perfonnes, xjni étoiene
plus
toujours un Sçavant, allez pour fe défaire des idées
qu'ila prifes dans les Auteurs Payens. Alexandre
Sardi a auffi commencé fonOuvrage des Mœurs des
Nations,par fuppofer ceprincipecomme une vérité
conftante, difant, qu'il étoit certain que les hom-
mes n'avoient aucunes Loix pour le Mariage, qu'ils
sx'çti connoiflbient point les devoirs ôc les obliga-
tions juiqu'au temps de Jupiter &: de Junon, ou
bien de Cecrops Roy d'Athènes, à qui il en at-
tribue l'Inftitution après Athénée, & qui furent,
félon lui, les premiers, qui retirèrent les hom-
mes de cette barbarie où ils vivoient, ne fuivant
d'antre règle que l'inftinc-L
La prévention de ces Auteurs elt un effet du peu
de connoiflfance qu'ils ont eue des premiers temps ,
dont ils n'ont pu démêler lobfcurké. Il me paroît
au contraire évident , que le Mariage a toujours
été regardé par tous les Peuples comme une chofe
facrée, &: folemnelle , dont les plus barbares
même ont refpecté les droits. En effet, quoiqu'il
y ait aujourd'hui une grande multitude de Na-
tions, lefquelles ont confervé toute leur férocité ,
&: qui nous paroiffent vivre fans Loix, fans Re-
ligion, 6c fans Police, nous n'en connoiffons ce-
pendant point, qui n'obfervent quelques fblem-
nités dans les alliances qu'elles contractent , &
qui ne foient jaloufes de la foy conjugale.
Nous avons vu , dans l'Article de la Religion,
la virginité refpectée dans les temps les plus re-
culés , confacrée dans les perfonnes, xjni étoiene
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