64 RECHERCHES SUR LE CULTE DE VENUS,
que devrait occuper la statue de Vénus, dans la cella ou sous le por-
tique du temple de Paphos, le plus ancien des temples de l'île de Cypre,
selon Tacite (1), on voit, dis-je, l'emblème de forme conique dont il est
ici question. Nous le retrouvons, placé entre deux cyprès, sous le por-
tique du temple d'Astarté, au revers d'une curieuse médaille d'iElia
Capitolina, dont le n° 9 de la Planche XV reproduit le dessin. Ici une
couronne est attachée au sommet du cône (2). D'autres monuments mo-
nétaires de l'Asie occidentale, et notamment une médaille coloniale
d'Héliopolis, qui fut frappée en l'honneur de Philippe père et qui est
gravée ici, sous le n° a de la même planche XV, nous offrent l'image
d'Astarté debout entre deux personnages supportés chacun par un cône,
ou par un cippe de forme conique (3). Certaines traditions semblent
aussi nous autoriser à admettre qu'à Paphos, dès la première moitié du
vne siècle qui précéda l'ère chrétienne, on distribuait ou on vendait,
tant aux indigènes qu'aux étrangers, des cônes sacrés de petite dimen-
sion (4). Le savant traducteur de la Symbolique de M. Creuzer, en rap-
pelant cette particularité, n'a pas oublié non plus de rappeler que, dans
les ruines de Carthage, on a découvert, il y a peu d'années, un cône de
grande dimension, qui peut avoir été l'emblème de la Vénus des Phé-
niciens (5). Il a également fait mention de plusieurs petits cônes qui ont
été recueillis sur divers points du sol même de la Grèce, et dont quelques
uns portent la dédicace : A$POAITH. J'ajoute, à mon tour, que, dans l'île
de Gozo, un cône monumental a été trouvé dans une des cella des ruines
d'un temple qui paraît avoir été consacré à Astarté (6). J'ajoute encore
que, dans le cours de mes Recherches sur le culte et les monuments figurés
(1) Annal., III, 62.
(2) Le bonnet des Dioscures , les pierres am-
brosiennes, avaient une forme conique; et en
Asie cette forme était aussi celle de la tiare
du dieu suprême et du roi des rois.
(3) Dans mon sixième Mémoire , je produirai
plusieurs autres exemples de types analogues.
(4) Voy. Polycharm. Naucrat. (ap. Athen.,
XV, 18), et les observations faites à ce sujet
par M. Guigniaut, dans la notice citée, p. 4^0.
(5) Voy. la notice déjà cilée de M. Guigniaut,
p. 428
(6) Cette découverte, due au zèle et aux
soins de M. le chevalier de la Marmora, a été
annoncée, par cet habile observateur, dans le
XXXVIIIe volume des Mémoires de l'Académie
royale des Sciences de Turin, p. 107 et suiv.
Le Mémoire qu'il a publié sous la forme d'une
lettre, dans le premier volume des Nouvelles
Annales de VInst. archéol. (Paris, 1836,
p. i-33), contient, sur le temple et la pierre
conique dont il s'agit, de nouveaux détails qu>
offrent un très-grand intérêt.
que devrait occuper la statue de Vénus, dans la cella ou sous le por-
tique du temple de Paphos, le plus ancien des temples de l'île de Cypre,
selon Tacite (1), on voit, dis-je, l'emblème de forme conique dont il est
ici question. Nous le retrouvons, placé entre deux cyprès, sous le por-
tique du temple d'Astarté, au revers d'une curieuse médaille d'iElia
Capitolina, dont le n° 9 de la Planche XV reproduit le dessin. Ici une
couronne est attachée au sommet du cône (2). D'autres monuments mo-
nétaires de l'Asie occidentale, et notamment une médaille coloniale
d'Héliopolis, qui fut frappée en l'honneur de Philippe père et qui est
gravée ici, sous le n° a de la même planche XV, nous offrent l'image
d'Astarté debout entre deux personnages supportés chacun par un cône,
ou par un cippe de forme conique (3). Certaines traditions semblent
aussi nous autoriser à admettre qu'à Paphos, dès la première moitié du
vne siècle qui précéda l'ère chrétienne, on distribuait ou on vendait,
tant aux indigènes qu'aux étrangers, des cônes sacrés de petite dimen-
sion (4). Le savant traducteur de la Symbolique de M. Creuzer, en rap-
pelant cette particularité, n'a pas oublié non plus de rappeler que, dans
les ruines de Carthage, on a découvert, il y a peu d'années, un cône de
grande dimension, qui peut avoir été l'emblème de la Vénus des Phé-
niciens (5). Il a également fait mention de plusieurs petits cônes qui ont
été recueillis sur divers points du sol même de la Grèce, et dont quelques
uns portent la dédicace : A$POAITH. J'ajoute, à mon tour, que, dans l'île
de Gozo, un cône monumental a été trouvé dans une des cella des ruines
d'un temple qui paraît avoir été consacré à Astarté (6). J'ajoute encore
que, dans le cours de mes Recherches sur le culte et les monuments figurés
(1) Annal., III, 62.
(2) Le bonnet des Dioscures , les pierres am-
brosiennes, avaient une forme conique; et en
Asie cette forme était aussi celle de la tiare
du dieu suprême et du roi des rois.
(3) Dans mon sixième Mémoire , je produirai
plusieurs autres exemples de types analogues.
(4) Voy. Polycharm. Naucrat. (ap. Athen.,
XV, 18), et les observations faites à ce sujet
par M. Guigniaut, dans la notice citée, p. 4^0.
(5) Voy. la notice déjà cilée de M. Guigniaut,
p. 428
(6) Cette découverte, due au zèle et aux
soins de M. le chevalier de la Marmora, a été
annoncée, par cet habile observateur, dans le
XXXVIIIe volume des Mémoires de l'Académie
royale des Sciences de Turin, p. 107 et suiv.
Le Mémoire qu'il a publié sous la forme d'une
lettre, dans le premier volume des Nouvelles
Annales de VInst. archéol. (Paris, 1836,
p. i-33), contient, sur le temple et la pierre
conique dont il s'agit, de nouveaux détails qu>
offrent un très-grand intérêt.