Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Lajard, Félix
Recherches sur le culte, les symboles, les attributs et les monuments figurés de Vénus en Orient et en Occidént: avec un tableau lithographié et XXX planches (Text) — Paris, 1837

DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.8202#0104
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
66 RECHERCHES SUR LE CULTE DE VENUS.

Catulle, de son côté, semble avoir fait allusion aux deux sexes de Vénus
en l'appelant duplex Amathusia (i), expression qui doit être rapprochée
du témoignage de Paeon, auteur d'une histoire d'Amathonte. Ce dernier,
cité par Hésychius (2), affirmait que Vénus était représentée comme un
homme. Selon Codin (3) et Suidas (4-), les Romains avaient consacré à
cette déesse, dans Rome même, des statues qui reproduisaient son image
avec une barbe (5) et les parties génitales des deux sexes. Codin nous
apprend, à cette occasion, que les Romains considéraient Vénus comme
étant chargée de présider à la génération universelle, et qu'ils lui don-
naient , de la tête à la ceinture, les formes d'un homme, et de la cein-
ture aux pieds, celle d'une femme. C'est probablement la raison pour
laquelle Julius Firmicus Maternus (6) applique à Vénus l'épithète biformis.
Jean Lydus est bien plus explicite : il regarde comme certain que les
anciens théologiens attribuaient les deux sexes à la déesse et lui décer-
naient l'épithète âp<nvoQîihuç (7). Il cite même un fait curieux, c'est que
les Pamphyliens rendaient un culte particulier à Vénus barbue. Ce der-
nier renseignement, comme les assertions de Macrobe et de Servius,
mérite d'autant plus de confiance, que l'examen attentif d'un beau mé-
daillon de Démétrius II, frappé à Mallus, dans une province limitrophe
de la Pamphylie, m'a permis de reconnaître, au revers de ce monument
monétaire, l'image de la Vénus dont parle Jean Lydus. Ici la déesse a
bien réellement une barbe ; elle est coiffée d'un casque à trois aigrettes ;
de la main droite, elle tient un arc, et son costume est celui d'une femme.
Le fait nouveau que je signale avait jusqu'à présent échappé à l'attention
des savants. Pour mettre le lecteur à portée d'en constater la réalité, je
place sous ses yeux (Pl. I, n° i4) un dessin fidèle de l'exemplaire que
possède la Bibliothèque royale du médaillon dont il s'agit. L'état fruste
dans lequel se trouve une portion du revers d'une autre médaille de
Mallus (8), que j'ai eu l'occasion d'examiner également au cabinet de la

(1) 67,5i.

(2) Sub voc. Âipfôi'iToç.

(3) In excerpt. de originib. Constantinop.,
p. i4, c. ad cale. Manassis. — Cf. Schol.
Ven. B. Villois. ad Iliad. B., 820 (32^,
Catal. nac). — Schol. Lips. ap. Heyn, in
Homeric. Iliad. editione, t. IV, p. 6g3.

(4) Sub voc. Àipfo^tTti.

(5) Cf. S. August. De Civit. Dei, IV, 11.

(6) De Error. profan. relig., III.

(7) De Mensib., p. 24 et 89.

(8) Elle est de bronze et à l'effigie d'Antonin-
le-Pieux.
 
Annotationen