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NOTICE GEOGRAPHIQUE
§ IV. La province de Haïder-abad, autrefois Golconde,
Dont nous avons tracé les limites ci-dessus, page 44 '■> eue fut conquise
sur les princes du Dekhan en 168g, et annexée à l'empire moghol par Aureng-
Zeyb. On peut évaluer sa longueur à 60 lieues, sur 5o de largeur; ce terri-
toire se compose d'une portion considérable dans l'ancien Télângana, dont
les habitants se nomment Télinguèh, et qui est désigné dans X Ayïni-Akbéry
comme un simple district (Pergcmah) annexé au soubali de Bérâr; cepen-
dant les grands moghols antérieurs à Aureng-Zeyb ne possédoient qu'une
foible portion du Télângana. La province de Haïder-âbâd est fertile et assez
bien arrosée, mais le gouvernement despotique auquel elle est soumise l'a
toujours empêchée d'atteindre à un certain degré de prospérité. On sait
que c'est la principale propriété du nizâm du Dekhan, appelé déjà souverain
nominal avant la dernière guerre de la Compagnie dans la Presqu'île. Comme
nous ignorons encore les mesures politiques et les démarcations territo-
riales adoptées nouvellement par le gouvernement de Calcutta, nous ne
pouvons dire rien de positif sur l'état actuel du Haïder-âbâd; nous espérons
au moins que les Anglois abaisseront l'insolence tyrannique des grands per-
sonnages musulmans, et que les paisibles cultivateurs hindous jouiront en
paix du fruit de leurs rustiques travaux. En outre, les Européens, trouvant
protection et sûreté , pourront introduire leurs marchandises dans les an-
ciens domaines du nizâm; ils en tiroient beaucoup de coton du Bérâr, qu'ils
portoient dans les Serkârs, où sont de nombreux et habiles tisserands. On
peut évaluer la population du Haïder-âbâd à deux millions et demi d'habi-
tants, c'est-à-dire qu'elle est beaucoup moindre que celle des districts ap-
partenant à la Compagnie. Comme c'est un des restes des anciennes pro-
vinces mogholes dans le Dekhan, les Musulmans de la haute classe et de la
moyenne y sont plus nombreux que dans les cantons voisins; le bas peuple
se compose d'Hindous, dans la proportion de dix contre un Musulman. Les
principales villes sont Haïder-âbâd, Golconde, Warangol, Neylkondah.
Haïder-âbâd, autrefois Bàgnagor, est située (par 17 degrés 19 minutes de
latitude) sur le bord méridional du Mouçah, selon MM. Rennell et Dalrymple,
ou Mouci, comme écrivent Thieffenthaler et M. Heyne; cette rivière est
NOTICE GEOGRAPHIQUE
§ IV. La province de Haïder-abad, autrefois Golconde,
Dont nous avons tracé les limites ci-dessus, page 44 '■> eue fut conquise
sur les princes du Dekhan en 168g, et annexée à l'empire moghol par Aureng-
Zeyb. On peut évaluer sa longueur à 60 lieues, sur 5o de largeur; ce terri-
toire se compose d'une portion considérable dans l'ancien Télângana, dont
les habitants se nomment Télinguèh, et qui est désigné dans X Ayïni-Akbéry
comme un simple district (Pergcmah) annexé au soubali de Bérâr; cepen-
dant les grands moghols antérieurs à Aureng-Zeyb ne possédoient qu'une
foible portion du Télângana. La province de Haïder-âbâd est fertile et assez
bien arrosée, mais le gouvernement despotique auquel elle est soumise l'a
toujours empêchée d'atteindre à un certain degré de prospérité. On sait
que c'est la principale propriété du nizâm du Dekhan, appelé déjà souverain
nominal avant la dernière guerre de la Compagnie dans la Presqu'île. Comme
nous ignorons encore les mesures politiques et les démarcations territo-
riales adoptées nouvellement par le gouvernement de Calcutta, nous ne
pouvons dire rien de positif sur l'état actuel du Haïder-âbâd; nous espérons
au moins que les Anglois abaisseront l'insolence tyrannique des grands per-
sonnages musulmans, et que les paisibles cultivateurs hindous jouiront en
paix du fruit de leurs rustiques travaux. En outre, les Européens, trouvant
protection et sûreté , pourront introduire leurs marchandises dans les an-
ciens domaines du nizâm; ils en tiroient beaucoup de coton du Bérâr, qu'ils
portoient dans les Serkârs, où sont de nombreux et habiles tisserands. On
peut évaluer la population du Haïder-âbâd à deux millions et demi d'habi-
tants, c'est-à-dire qu'elle est beaucoup moindre que celle des districts ap-
partenant à la Compagnie. Comme c'est un des restes des anciennes pro-
vinces mogholes dans le Dekhan, les Musulmans de la haute classe et de la
moyenne y sont plus nombreux que dans les cantons voisins; le bas peuple
se compose d'Hindous, dans la proportion de dix contre un Musulman. Les
principales villes sont Haïder-âbâd, Golconde, Warangol, Neylkondah.
Haïder-âbâd, autrefois Bàgnagor, est située (par 17 degrés 19 minutes de
latitude) sur le bord méridional du Mouçah, selon MM. Rennell et Dalrymple,
ou Mouci, comme écrivent Thieffenthaler et M. Heyne; cette rivière est