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Lantier, Étienne François de [Transl.]
Voyages d'Antenor en Grèce et en Asie, aves des notions sur l'Égypte: manuscrit grec trouvé a Herculanum (Band 3) — Paris, 1797

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https://doi.org/10.11588/diglit.1080#0076
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£s Gréée et en Asiï. 71

prenant qu'il étoit de Mégare, lui demanda si
dans cet événement désastreux de sa patrie ,
il n'avoit pas essuyé quelque perte considérable.
— «Non, dit-il, grâce aux dieux, je n'ai perdu
que ma femme , mes enfans et mes biens ; tout
ce qui m'appartient en propre m'est resté ».
Cette réponse me stupéfia ; il s'en apperçut ,
et il ajouta : « La guerre n'a pu me ravir la
vertu , le savoir , l'éloquence ; conservons nos
femmes , nos enfans , nos biens , tant que nous
pourrons, mais regardons ces choses-là comme
hors de nous : la vertu se contente de soi. Le
philosophe Antisthéne dit avec raison que
l'homme ne doit acquérir que des munitions
qui flottent sur l'eau, afin, en cas de naufrage,
de pouvoir les emporter à la nage avec lui. Le
sage s'attache à vivre seul ; il faut rompre, ou
dénouer tout lien trop fort, et n'épouser que
soi. Ma fortune , ma famille , tout cela n'étoit
pas moi ; je me reste : la vertu suffit pour le
bonheur ». — « Cette philosophie , lui dis-je,
en lui mettant la main sur le cœur, part d'ici v
c'est-là sa source ». —• Je lui demandai ensuite
ce qui l'amenoit à Paphos. — *< La curiosité :
je viens voir des hommes devenus femmes , et
des femmes changées en bêtes lascives». Nous
nous quittâmes après ces mots , et je ne cher-
chai plus à le revoir :sa morale et son stoïcisme

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