86 Voyages d'A s t e w o a.
agitoit les feuilles , et rafraîcliissoit l'atmos-
phère , les nuages colorés du couchant, la lune
qui s'élevoit en face, belle et majestueuse, tout
portoit dans notre ame l'impression d'un plaisir
pur, tranquille, voluptueux et d'une jouissance
intime. Nous restâmes une heure entière éton-
nés, ravis d'une scène si délicieuse. Nous étions
assis sur l'herbe, au bord d'un ruisseau": nous
vîmes sortir d'une maison peu distante, deux
jeunes filles, portant chacune une corbeille;
elles ressembloient aux nymphes de Diane.
Elles s'approchèrent, et nous prièrent, dans
l'idiome persan, car nous portions l'habit de
cette nation, d'accepter de la part de leur père
des fruits de leur verger : nous en prîmes,
et remerciâmes dans la même langue. Phanor
me dit ensuite, en grec, qu'elles étoient char-
mantes , et qu'il leur donneroit volontiers u»
baiser, pour reconnoître leur honnêteté. A ces
mots leur visage se colora du vermillon de la
pudeur ; elles baissèrent les yeux, et reculè-
rent d'un pas. Nous comprimes qu'elles enten-
doient le grec, et nous leur fîmes nos excuses
dans le dialecte ionien ; elles nous répondirent
dans le dialecte attique (5); ce qui nous fit
grand plaisir. Après quelques complimens,
elles nous invitèrent à venir chez leur grand-
père, grec d'origine, qui accueilloit avecplaisir
agitoit les feuilles , et rafraîcliissoit l'atmos-
phère , les nuages colorés du couchant, la lune
qui s'élevoit en face, belle et majestueuse, tout
portoit dans notre ame l'impression d'un plaisir
pur, tranquille, voluptueux et d'une jouissance
intime. Nous restâmes une heure entière éton-
nés, ravis d'une scène si délicieuse. Nous étions
assis sur l'herbe, au bord d'un ruisseau": nous
vîmes sortir d'une maison peu distante, deux
jeunes filles, portant chacune une corbeille;
elles ressembloient aux nymphes de Diane.
Elles s'approchèrent, et nous prièrent, dans
l'idiome persan, car nous portions l'habit de
cette nation, d'accepter de la part de leur père
des fruits de leur verger : nous en prîmes,
et remerciâmes dans la même langue. Phanor
me dit ensuite, en grec, qu'elles étoient char-
mantes , et qu'il leur donneroit volontiers u»
baiser, pour reconnoître leur honnêteté. A ces
mots leur visage se colora du vermillon de la
pudeur ; elles baissèrent les yeux, et reculè-
rent d'un pas. Nous comprimes qu'elles enten-
doient le grec, et nous leur fîmes nos excuses
dans le dialecte ionien ; elles nous répondirent
dans le dialecte attique (5); ce qui nous fit
grand plaisir. Après quelques complimens,
elles nous invitèrent à venir chez leur grand-
père, grec d'origine, qui accueilloit avecplaisir