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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0021
E P IS T RE.
de dix ans 5 Et vous vous y estes tbusiours comporté de sorte, sous quatre
Roys les vîïs après les autres 3 que non sans cause leurs Ma] estez fe sontainti
fermement asseuréês de vostre affection , & reposées iur vostre simpie
parole , que vous aùez en tou t & par tout conseruée entière, nette, & irré-
prochable -, N'ayant iamats dit tvrt $ pense l'autre\ Merueilleuse intégrité &
grâce particulière qui n'arriue à gueres d'autres j mesmement durant les
troubles & émotions ciuiles 3 où l'on ne seait bonnement de qui s'alîeu-
rcr. Aussi estes-vous d'vnesace & d'vn nom, qui ne manquèrent iamais de fov
à peribnne , &c dont à bon droit on peut dire le mesme que l'Esamire iain-
te attribue àl'vn de sesplus vaillans champions ; Qyoncques le dard 'de lona-
thas fut <veu la pointe en arrière. Vous estes d'vnc Maisoh qui a tousiours
porté les meilleurs &c les plus excellens Capitaines de tout le reste de la
terre : en sorte que depuis trois cens ans en ça, il n'y a eu en Italie .guerre;,
course^ cntreptise , bataille \ ny assaui:, où le très-magnanime sang de Gon~
zaçnie n'ait fait voir , & n'ait fait sehtir à bon eseient sen effort & sa valeur.
Que si ieme vouloisarïester à parler tant soit peu de chacun de leurs beaux
faits j il me faudrait bastir icy le corps entier d'vne trop longue &laboneu«
se Histoire ; le mecontenteray de trois exemples, l'vn de liardiesse ■& gran-
deur décourage \ l'autre d'vne force incomparable \ & le troisiesmç de pru-
dence, &sage conduite ( car le quatriesme poincl, qui estle bon-heur tant
requis en vn souuerain Chef de guerre 3 a tousiours esté commun, & com-
me esgalèment departy à tous ceux de vostre race , qu'on peut appeller très-
heûteuse ) le puis véritablement dire du combat qu'eut jadis le Seigneur
Galéas de Gonzague contre le Mâreschal Bouciquaut , ce que tesmoigna
autrefois le Philosophe Antiochus en son traitté des Dieux immortels , de
la bataille de Luculle contre le Roy Tygranes d'Arménie, Que iamais le
Soleil ne vid vh plus beau & plus excellent fait d'armes. Ce Bouciquaut,
estant de stature Gigantale ,. de force proportionnée à sa taille, d'adresse
d'expérience, de réputation, le premier guerrier de son temps • auoit désia
par de longues reuolutions d'années , semé de espandu de tous costez vn
mcrueilleux espouuantement & terreur de son ribm, Se se trouuant enfin
Lieutenant gênerai pour le Roy à Gennes^ où estant deuenu, pour la gloire
de ses beaux faits | plus fier insolent que ne porte Ja modestie d'vn
Cheualier, enuoya de gayeté de cœur deffier au combat d'homme à hom-
me tous les braues de l'Italie , d'vn bout à l'autre ; à quoy personnè
ne se presesitant pour respondre, tant il estoit craint & re;doute, le Sei-
gneur Galeas de petite corpulence \ mais d'vn très-grand courage , ne
pouuant supporter de voir attacher vn tel blasrne,& reproche à sa Patrie±
accepta gayement le party ; & en chemise auec l'espée & la dague combat-
tit ce Bouciquaut en;champ clos, le vainquit, Se qui plus est, luy donna
la vie ; dont l'autre de despitfit serment dé ne porter iarriais armes. Le Sei-
gneur Louys de Gonzague , surnommé Rodomont pour sa demeiuréc
force qui excedoit toute portée humaine, iusques à rompre fort aisémënc
auec les mains vn fer de chenal en deux pièces , quelles grandes preuués
n en a-t'il point fait en son temps ? & mesme en presence de l'Empereur
Charles cinquiesme. Gomme il s'entretenoit vn iour familièrement auec
- ■ é nj
de dix ans 5 Et vous vous y estes tbusiours comporté de sorte, sous quatre
Roys les vîïs après les autres 3 que non sans cause leurs Ma] estez fe sontainti
fermement asseuréês de vostre affection , & reposées iur vostre simpie
parole , que vous aùez en tou t & par tout conseruée entière, nette, & irré-
prochable -, N'ayant iamats dit tvrt $ pense l'autre\ Merueilleuse intégrité &
grâce particulière qui n'arriue à gueres d'autres j mesmement durant les
troubles & émotions ciuiles 3 où l'on ne seait bonnement de qui s'alîeu-
rcr. Aussi estes-vous d'vnesace & d'vn nom, qui ne manquèrent iamais de fov
à peribnne , &c dont à bon droit on peut dire le mesme que l'Esamire iain-
te attribue àl'vn de sesplus vaillans champions ; Qyoncques le dard 'de lona-
thas fut <veu la pointe en arrière. Vous estes d'vnc Maisoh qui a tousiours
porté les meilleurs &c les plus excellens Capitaines de tout le reste de la
terre : en sorte que depuis trois cens ans en ça, il n'y a eu en Italie .guerre;,
course^ cntreptise , bataille \ ny assaui:, où le très-magnanime sang de Gon~
zaçnie n'ait fait voir , & n'ait fait sehtir à bon eseient sen effort & sa valeur.
Que si ieme vouloisarïester à parler tant soit peu de chacun de leurs beaux
faits j il me faudrait bastir icy le corps entier d'vne trop longue &laboneu«
se Histoire ; le mecontenteray de trois exemples, l'vn de liardiesse ■& gran-
deur décourage \ l'autre d'vne force incomparable \ & le troisiesmç de pru-
dence, &sage conduite ( car le quatriesme poincl, qui estle bon-heur tant
requis en vn souuerain Chef de guerre 3 a tousiours esté commun, & com-
me esgalèment departy à tous ceux de vostre race , qu'on peut appeller très-
heûteuse ) le puis véritablement dire du combat qu'eut jadis le Seigneur
Galéas de Gonzague contre le Mâreschal Bouciquaut , ce que tesmoigna
autrefois le Philosophe Antiochus en son traitté des Dieux immortels , de
la bataille de Luculle contre le Roy Tygranes d'Arménie, Que iamais le
Soleil ne vid vh plus beau & plus excellent fait d'armes. Ce Bouciquaut,
estant de stature Gigantale ,. de force proportionnée à sa taille, d'adresse
d'expérience, de réputation, le premier guerrier de son temps • auoit désia
par de longues reuolutions d'années , semé de espandu de tous costez vn
mcrueilleux espouuantement & terreur de son ribm, Se se trouuant enfin
Lieutenant gênerai pour le Roy à Gennes^ où estant deuenu, pour la gloire
de ses beaux faits | plus fier insolent que ne porte Ja modestie d'vn
Cheualier, enuoya de gayeté de cœur deffier au combat d'homme à hom-
me tous les braues de l'Italie , d'vn bout à l'autre ; à quoy personnè
ne se presesitant pour respondre, tant il estoit craint & re;doute, le Sei-
gneur Galeas de petite corpulence \ mais d'vn très-grand courage , ne
pouuant supporter de voir attacher vn tel blasrne,& reproche à sa Patrie±
accepta gayement le party ; & en chemise auec l'espée & la dague combat-
tit ce Bouciquaut en;champ clos, le vainquit, Se qui plus est, luy donna
la vie ; dont l'autre de despitfit serment dé ne porter iarriais armes. Le Sei-
gneur Louys de Gonzague , surnommé Rodomont pour sa demeiuréc
force qui excedoit toute portée humaine, iusques à rompre fort aisémënc
auec les mains vn fer de chenal en deux pièces , quelles grandes preuués
n en a-t'il point fait en son temps ? & mesme en presence de l'Empereur
Charles cinquiesme. Gomme il s'entretenoit vn iour familièrement auec
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