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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Transl.]; Artus, Thomas [Transl.]; Mézeray, François Eudes de [Transl.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0040

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s

12 rliltoire des I use§s
--doncques luy estant demeuré paisible, tout incontinent il y ad j ou sia la Lydie, & entama
15 5é- la guerre aux Grecs demeurans en A sie, sar lesquels il conquit plusieurs places; le sc ruant
en cela de l'occalion qui se presenta tout à propos pour bien faire les besongnes :parccque
Les Turcs se les Empereurs deConstantinopIe, lesTriballiens en la Thrace, & les M y lien s, estoient
dîuîsipns des chacun endroit soy en combustion & diuorces auec les Tiens.En après il sejetca sur la Cap-
Ghresticns. padoce,où il prit quelques forts &c petites villettes : & de là mena son armée deuant la ville
Nicee assic- ^e Nicée, où il mit le fîeg-e. Les nouuelles c slans venues à Constàntinople. que si elle
gec par les -> o • i r -\ n s
Turcs. n'estoit promptement lecouruë il y auoit danger qu'elle ne le perdist j & le peuple enfer-
mé là dedans ne fust forcé de la neceilitc,8£ contraint de venir es mains des infidelesd'Em-
pereur commença àleuer gens, Sc~se remettre au maniement d'affaires, faisant quelque
demonstrationde ne vouloir ainsi abandonner vne telle place, ains qu'il feroittout son ef-
fort de la conseruer; non tant pour animosité qu'il eust contre les Barbares, que de crainte
de laseher vn tel morceau : mais' tout soudain ce deuoir & office de bon Prince mis en ar-
. riere, il se réchauffa plus asprement que iamais après ses hargnes Se partialitez domesti-
Vne tnauuai- > • J ui • • j i C i r
se querelle crt ques. Et comme conuoiteux de ncuueaux troubles, incita derechef les Grecs contre Ion
ordinaircmet ayeul,se liguant à Michel Seigneur de la Mysie,auec lequel il fit alliance par le moyen de
qu'vne iurte^ & sœur qu'il luy donna en mariage, combien qu'il eust désia espousé celle du Prince des
Triballiens. Dcquoy cettui-cy estant indigne prit les armes contre luy, ayant en sa com-
pagnie Alexandre cousin germain dudit Michel, lequel il vainquit : & pour se venger de
l'iniureàluy faite, mit sa principauté és mains d'Alexandre. Or comme il soupçonnast
que les Grecs auoient esté de la partie contre luy, il s adresfa ausîi à eux, Se ayant pris quel-
ques-vnes de leurs places s'en retourna ensonpaïs. Ils firent toutefois appointeront en-
semble de là à quelque temps : mais bien-toit après les nouuelles estans venues comme Or-
chan estoit entré dans la Bithynie,&: qu'ayant pris au plat païs grand nombre d'escîaucs,iî
Gis g lm.j. auoit finalement asïiegé la ville de Nicée, laquelle il tenoit de fort court, & la battoit
c ' asprement auec ses machines & engins : l'Empereur parla en diligence en A sie auec les
forces qu'il auoit, afin de secourir cette place &: ne lalaisser perdre par sa faute. De-
quoy Orchan ayant eu le vent,s'en vint incontinent au deuant de luy auec son armée ran~
Orchan sur- gée en bataille, iusques auprès dePhilocriné,où les Grecs s'estoient campez pour se ra-
prend les^ frajscnu- Ju iono- chemiruqu'ils auoient fait,&: délibérer Comme ils se deuroientg;ouuerner,
Grecs venat C * > , o »
ausecours de à secourir la place, mais il ne leur en donna pas leloisir : car de pleine arriuee il les vint atta-
dàfVt'& leS clucr au combat, auquel l'Empereur ayant esté blesfé à la jambe, & grand nombre de ses
gens tuez de cette première rencontre, il fut contraint de se sauuer auec le relie dedans
l'enclos des murailles, tant pour laisser escouler cette si chaude impetuosité & furie, que
pour faire panser les navrez : encore toutefois ne put-il faire la retraite sans mener les
mains à bon eseient, &: perdre derechef beaucoup de bons hommes, parce que les Turcs
les chalTerent viuement, & les ayans rembarez iusques dedans les portes, les y asliegerent.
Toutefois, estant la ville asïise surie bord de la mer, dont à toutes heures il leur pouuoiî
venir des rafaisehissemens tels qu'ils .vouloient. Orchan qui n'auoit ne vailîeaux, ne
moyens pour les en forclorre,fut bien-tost contraint de s'en départir, & retourner au
La prise it fîege deNicée : laquelle apresauoir souffert & enduré toutes extremitez pollîbles, le
Nkée. rendit finalement par composîtion. En telle manière cette riche &puissante Cité vint en
l'obeilTance des Turcs, qui s'en allèrent tout de cepas assaillir Philadelphie -, mais elle fut
si vaillamment défendue par les gens de guerre que les habitans auoient soudoyez, qu'ils
n'y purent rien faire. Parquoy Orchan s'en alla par dépit deseharger sà cholere &: indi-
àaceuXgdcrsax§nat^on ^uv aucuns Princes Se Seigneurs del'Asie, contre lesquels il estoit désia animé
nation. &: aigry : & s'estant malicieusement accordé aux vns, subjuga bien à l'aise tout le reste.
Quelques temps après il espousa la fille de Cantacuzene Empereur des Grecs, laquelle
ispouse vnc alliance amena la paix Se reconciliation entre les Turcs &; eux : Se pourtant il se mit après
stiTnne de il ceux ^ dominoient la Phrygic,&estoient aux armes les vns contre les autres. Orl'Em-
maison des pereur Andronique auoit laissé vn fils âgé seulement de 12. ans ; auquel il auoit ordonne
Ontacuze- pQur tuceur icelUy Cantacuzene homme riche Se de fort grande authorité, afin de gou-
uerner Se l'Empire Se l'enfant iusques à ce qu'il seroit en aage pour commanderj Se pren-
dre luy-mesme en main ladministration des asfaires : ayant obligé Se abstraint Cantacu-
zene par serment solemnel, de se porter en l'vn Se en l'autre smeerement & sans aucune
Gar.tacuzene ^rau<^ene dol; & que sans faire ne pourchassermal à l'enfant, il luy remettrait par après
depossede de bonne foy le tout entre les mains. Cantacuzene donques après la mort de l'Empereur,
sanpuFuic. c[\mt porté des plus Grands, prit la tutelle de ce ieunePrince, 5c le maniement des
 
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