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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0047
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ELOGE OV SOMMAIRE DELA VIE
D'A M V RAT I. D V NOM.
Voir <s/<? U force auec la maladie, de la courtoifie &de la cruauté, de F agilité en
ifavieillefse, donner de la terreur & de L amour, efire infiatiablea refiandre lefiing
humain, & toute s fois nefaire mourir aucun de Je sfujets que tres-jufiement ; Se
| font d'accordantes contrariétés, qui nefe rencontrent qu en ce perfonnage, & qui
le rendront admirable a lapofierité. Le bon-heurqui commença aiefauorijer dés
fin aduenement kl' Empire (y efiant infialéfans compétiteur) luy départit toujours abonda?nmet
fe s faneur s y iusiqua la sin de fa vie. Sousfon a file il enuoye Zederbuen fon Cadileficher auec 12000.
Turcs,aufecours de l'' Empereur Grec.Luy-mefime pajfeaprès hardimet le defiroit de Gallipoli,fur
deux navires de charges Geneuoifies fan 1363 .accopagné de 6000 Xurcs,qui payer et pour le pafjâge
vn ducatpour tefle. Il dé fit Marco Cracouicchio, Prince des Bulgares, & le Defiote de Seruie en
la bataille de Cajfouie,oû le Defiote fut pris prifoïinier,& lequel ilfiit cruellement mourir .Prit la
ville de Pherres,capitale deMacedoine,conquefialaMyfie furDragœs,&lemontde Rhodopé fur
le Bo^dan,deux vaillans & puijfans Princes, &presique toute la Romanie fur l'Empereur Grec.
Son abfince ayant causé lareuolte de fes Lieutenans qu ilauoit en A sie, la victoire quil obtint
fiureux (par (aprefence inopinée) remiten vn infiant les chofes en leur ordre.Son fils Saus ayant
fait lefemblable en Europe,la fortune du fils cède a celle du- pere, & la Majefié Royale ramené
fans combattre lesfoldats en leurdeuoir^ prenant fonfils auec laville de Dimothique, il luy fit
crever les yeux ( aueuglantcettuy-cy tout a fait,corne ilauoitfait perdre la veueâfes Lieutenans
le iourde la bataille ) drjetter dans la mer tous les G recs qui £ auoient afiifté : entreprit la guerre
contre Sufman,Defiote de Seruie,pour la beauté de la Princejfe fia fille,qu il vouloitauoira feme^
comme il eut,ayant le defsus de luy. Carathrnje plus grand Capitaine defon temps,luy acquit les
villes de Cherale,Seres,Marolia,dr la célèbre Thefialonique,cotraignant le PrinceEmanucl, fils
de l'Empereur Caloian de luy aller demander pardon.F inalement^fianttoujours demeuré victo-
rieux entrent e-fix bat aille s quil s'efioit trouué. Latrente-fieptiéme qù il donna contre les Bul-
gares & S eruien s, en la plaine de Cofiobe,fut plus renomée que toute s les autres, tantpourdavi-
Stoïrefignaléequ ilemporta,quepourlavie quily laiffa. Cecyaduinten l'an 1372. fiant a Rome
Grégoire XI.en la France Charles V. en Allemagne Charles IV .&a Confiant in ople Calloian,ou
Iean Paleologue,lequel fit paix auec luy,& luy enuoya vn defis en fans pourfaire refidece d'ordi-
naire a fia Porte.Il fut le premier des Othomans qui fie nomma Contichiaryf efl à dire Empereur.
Prince duquel onpeut mal-aisémet iuger qui fut plis grand en luy^ou la vertu ou lafortune,qui
nefi lafi"a jamais de lefauorifir. Infatigable à la chasfe (sour laquelle il entretenoit 4000.chiens,
auecchacunvncolier) & à la guerre, laquelle il n'entreprit iamais (comme difientlesAutheurs )
de gayeté&gentillefse de cœur,ou par conuoitifie, mais comme par vnc rage & auidité infiïtiable
qu il auoit de refiandre lesing,çjr bien qu'il fût maladif il efioit toutes fois aufii frais ,afire3
prompt & vigilant fur fes derniers i ours,comme enfaplw grande & vigoureujejeunejfe,peu de
Princesfie pouuans parangonnera luy pour ce regard, il auoit la faceplaijante, cjr agréable f œil
fansrien de farouche&barbarefqueflaparoledouce,&attrayante, véhémente, ejr pleine d'afie-
£tion,quand ilfalloit exhorter le fbldat a bien combattre,monfirant toufiours le premier le che-
min a bien saire. Monfiroit vne chère asfable, douce ér gracieufie, cjr cependant extremèment
cruel^&qui rieuït pas remis la moindre faute. Sa grande expérience l'auoit rendu fi exact-en ce
quil entreprenoit^que iamais Une luy manqu'a aucune chofie necefsaire parfa négligence.Tcnoit
fa parole,pourueu que ce ne fût au preiudice defa grade ur, pour la co fer nation de laquelle ilauoit
bienfôuuet beaucoup de difiimulation,diambition,de trahifon,& d'infidélité.Mais ilefloit doux
&traitableentre les peuple s ^quiportoient paifiblement le joug de fon Empire. Aufiifemoflra-il
toufiours fort modéré enuer s les en fans de■ noble maifion, qui efioientnourris en fia Cour:&tres-
promptâ carejfervn chacun^ l'appeller parfon propre nom. ^julques-vns ont dit qu ayant per-
mis k fie s Capitaines defaire des cour fie s furies Chre(tiens, ilje refier uoit la cinquième partie du
butinj& fingu lieremcnt les plus beaux eficlaues, de (quels ilinfiitua les Ianifsaires, & quil or-
donna l'audience qui fie donne encore auiourd'huy a la Porte du grand Seigneur.Nofire Autheur
rapporte vn dialogue de luy auec le vaillant Carathin ,on fia fagejfie dr prudence je peut facile-
ment remarquera &àla venté il fe fut rendu admirable en toute s chofes, fans fa cruauté ,qui
feule ternit lajfilendeur defes actions; car elle fut telle, qu'on tient qu'ily eut plus defangrefian-
dufiom luyfiuls que dujemps de fis predecejfeurs tous enfèmble.
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