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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Transl.]; Artus, Thomas [Transl.]; Mézeray, François Eudes de [Transl.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0062

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I J. ■ -
'--111^ldlJ&33&feù M v Pv at fils d'OrcImn misa mort par ce soIdatTriballien, les Bastas
■ 3 77- ^Ç^S^^^S & autres Osficiers & personnes principales de la Porte(ainsi appellent-
| X^^^^^JM ^s *a Cour du Turc.) proclamèrent Empereur tout sur le champ Ton fils
^^S^^Ss^ Bajazet,combien qu'il fuit le pins jeune: lequel ne s'endormit pas,mais
■B . ze uis enuoya soudainà faillies enseignes quérir Ton Frère aisné lagup (que les
né succede à ^MMS^li^^ no lires nomment Soliman)comme silepêrê viuantencoreJ'cust man-
f Emstra 'sîcr ^^^^^^^^^ dé • &sond ai n qu il fut anïué deuers luy, le sit empoigner, §£ mettre à
son aisiié. mort en sa presence, à la mode toutessois dont les Seigneurs Turcs ont accoustumé de se
deffaire de leurs frères, qui cst de les estrangler auec quelque licol , ou la corde d'vn arc-
sans autrement respandre par le glaiue le sang impérial. Bajazet s'e'tant doneques ainsi
alsèuré de l'Etat, par le parricide de celuy auquel il appartenoit de droiet , il s'en alla tout
de ce pas charger les Triballiens, que de pleine arriuée il mit en route ; & les chasia luy-
Les Tribal me sine fort longuement, là où il y en eut grand nombre de tuez: car les Turcs estans beau-
liens deffaics coup meilleurs combattans qu'eux, Se leurs montures au(11 plus exquises, les enfoncè-
rent fort aysément, &ne leur lai sièrent pas grand moyen de se saune r à la fuite. Voila
comment les choses pa sièrent à cette fois, au moins si nous voulons ad] ou ter soy à ce que
les Grecs en racontent; caries Turcs en parlent bien d'vne autre sorte, disans que cette
defFaite ne doit pas estre attribuée à Bajazet, mais à son pere A murât, sous la conduite
duquel la bataille fut donnée ; dont il eut le de(ïus,& mit luy-mesme à mort de sa propre
main Eleazar,le Prince des Triballiens-: qui est ce que les Turcs en tiennent entr'eux. De
moy, ie ne puis bonnement comprendre, comment il fut poilible en si bref temps de
mettre son frère à mort, & puis de retourner au combat : Le moyen aussi qu'eut vn simpie
soldatennemy d'approcher ainsi armé de pied en cap, la lance en l'arrest, vnsi grand Sei-
gneur, & d'asieurancel aliéner si à propos sans que personne defiournafi le coup ,- tout
celam'est vn peu chatouilleux & suspeét: ie laisie neantmoins à chacun ia liberté d'en
croire ce que bon luy semblera: Et reuiens à mon propos, queBajazetapr.es estre ainsi
paruenu à l'Empire, Se auoir gagné d'entrée vne si noble victoire, encore qu'elle luy coû-
tait bien cher, pource que gsand nombre de ses gens y laisièrent leurs vies -,Sc de sa pro-
pre main eufl: mis à mort le Chef des ennemis sur la place, nese laisiapas aller pourtant
à vne oysiueté nonchalante: car poursuiuant chaudement sa fortune, il courut d'vne di-
au commen- hgence incroyable tout le pays, de ceux qu'il auoit defFaits; dont il ramena vn grand nom-
cemenrdeson bre de prisonniers.. Cela fait, il semist à ordonner ses asfaires ; Et tout premièrement re-
païauecks ceuc *es Grecs à son amitié 8c alliance ; fit paix auec les Princes de Macédoine: & enuoya
Grecs. grand nombre de Turcs naturels, tant de l'A sie que de l'Europe, auec leurs mesnages ha-
biter en la ville des Scopiens : non à autre fin iinon pour tousiours anchrer suries Illi riens,
Tm°"en la S ^ ^cs mettre cn combufiionrcar tout incontinent après il leur courut sus, &r prit quelques-
ville dr s Sco- vues de leurs places, lcsquellcs il saccagea entièrement: puis enuoya encore vne autre
piens- armée contre les Aîbanois en la coste de la mer lonie, prochaine de la ville de Duras,
dont fut enleué vn tres-grand butin.
A v regard des Grecs, ils le suiuoient désia presque tous à la guerre, quelque part qu'il
allast,horsinis E manuel fils de l'Empereur Iean: & Andronic,auquelles yeux auoient esté
creuez auec du vinaigre bouillant, & e fi oit gardé dans le Palais de Constantinople : mais
quelque temps après qu il se vid aucunement amendé de la veuë, il trouua moyen à l'aide
de quelqucs-vns deuadet} &■ s'enfuir en la ville de GaLuhie, autrement dite Pera, qui
est tout visa vis, d'où iise retira puis après deuers Bajazet, à luy demander du secours
pour rentrer en son héritage. Estant doneques venujen sa presence, on dit qu'il parla en
, cette sorte. De moy ( Seigneur) qui suis encouru en vne si gnriesve deseonuenuë, dautanc
l'auea-Tle An- que l'ay tousiours eu mon esperance en Esieu, lequel void, connoist toutes choses, Se me
drome à Ba- suis entière ment remis à sa bonté & misericorde, aniline m'a-il point delaisie : carie me
yLv r' trouue maintenant ( grâces à luy ) allez mieux que mon infortune ne permettoit : Et m'a
la bonté Se clémence fait telle gra.ee, que m'ayans les hommes du tout voulu priuer de la
veuë, il m'en a toutesfois laisït>quelque peu, pour mepouuoir à tout le moins conduire:
LcsGwcs me promettant dauantage la.refiitudon de mon Empire: aussi est-il bien raisonnable
{ï^teede-** tluc *c ^ols réintégré cn ce que de droift m'appartient. Or trouneras-tu cy-apres le tout à
i«ai!e&-fa- ta dcuotion Se seruice, si par le moyen de ton ayde ie viens à le rccouurer j ce qui se fera
ucm-duTurc bien à l'aile , si tu me donnes seulement iusques à quatre mille cheuaux, qui m'acompa-
gnent lespacc de deux mois, &non plus : car tous les riches Se pu ilTanspersonnages, voire
les
 
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