Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0077

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext

Bajazet î. Liure sécond. 49
Mais pour reucnir à Bajazet, après qu'il futrepasic en Asic, il alla mettre le siege de-

uant la ville d'Ertzica jainsi que nous auons désia dit cy-deuant, laquelle il prit de force, I3^4-
Se la sou sinit à son obeyssance. .Puis palTa outre contre celle de Melitiné, située sur la ^ jj* "*
riuiere d'Euphrate, là où auecses machines & engins de batterie , il fît d'arriuée vnefort Laprise de
grande ruine.Ceux de dedans neantmoins se défendirent asîez bien pour quelque tempsj Melitiné-
mais l'effort se continuant Se augmentant de plus en plus, ils furent finalement contraints
deveniràcomposition. Ce fut alors que les Princes Seigneurs Turcs de l'Asie, se reti-
rèrent à garenddeuers Themir, pour implorer son ay de Se secours à l'encontrede Baja-
zet , Se estre restituez en leurs biens, luy remettant deuant les yeux, afin de luy faire toûr-
jours prendre l'affaire plus à cœur, la conformité de Religion, & la proximité du sang L.occasion(îe
qui estoit entr'eux, au moyen dequoy ils l'auoient éleu pour pere , protecteur , Se de- u gUerre dé
fenseur du pais. Adjoustans à cela, qu'il deuoit reconnoistre, que le lieu de souueraineté Tamburian
qu'il tenoit en l'Asie, requeroit de ne laisser point outrager ceux qui ne faisoient tort ny ^"e" *"
injure à personne, Se que de cela ils n'en vouloient d'autre luge que luy, à l'arbitre duquel
ils se sousme ttoient, pour receuoir telle punition & chastiment qu'il luy plairoit ordon-
ner, s'ils se trouuoient auoir iamais en rien contreuenu aux capitulations &: alliances
d'entr'eux& Bajazet. Themir à la vérité n'estoit point encore autrement irrité contre
luy, dautant qu'il l'aiioittousiours bien veuse porter contre lesennemis Se aduersaires de Bajazet gra<â
leur loY- Cariln'vapresquepourleiourd'huyentoutlemondeque deux sortes de Re- enner*y du
ligions qui ayent heu; la Chreltienne Se la Mahometane : des autres on nen tait cas, shen.
pour le moins elles ne sont point admises aux Royaumes, Principautez, Se Seigneuries,
ou bien n'y ont aucun crédit ny estime. Au moyen dequoy il reputoit, que tous les secta-
teurs de Mahomet estoient fort tenus Se redeuables à Bajazet, pour le soin qu'il prenoic
de défendre à force d'armes le party de leur Prophète : Se telle fut l'opinion que du com-
mencement il en eut. Mais après auoir connu parles plaintes & doléances de ceux qui Ambition de
de ioureniourseretiroientdeuersluy,ques'estoitvnmauuaishomme, sans foy, loyau- Bajazet, qui
té, ne considenceaucune ; ambitieux au demeurant, Se qui ne se contentoitpas d'estre si te iccasioa ■
grand, si riche, Se si puissant en l'Asie, ains halletoit après la conqueste de la Syrie, Se de susnoramé
l'Egypte, Se désia faisoit ses apprests pour aller courir sus au Souldan du Caire, semon- C'est HiTe
strant en tout Se par tout d'vn naturel violet Se impetueux,semblable à vn foudre ou tour- foudre ou
billon de vents, dont aulli il portoit le nom ; alors il depescha deuers luy, pour voir s'il ne tourblllon--
voudroit point faire quelque raison aux Princes deisudits,&: s'il y auroit moyen d'appoin- coustume
ter leurs différends Se querelles. Il luy enuoya quant Se quant vne robe, suiuant la cou- des grands
stume de ceux qui tiennent le plus grand lieu en Asie. Les Ambassadeurs estans arriuez en j^j?"e^"n
lapresence de Bajazetauecle present, luy parlèrent en cette sorte. uoycrenpr.
Themir, le grand Roy t'enuoye sar nom ce <veflcment ( Sire ) en figne de la bien-veillance fcnryncrob
quilteporte, çf que de tous autres Monarques, ceBluy qui eftle plus grand; tefçachant infini- st>nt morn-*
ment bon gré, du foin que tu -prends a guerroyer d'vn fi grand ze le ,& mettre bas les ennemis dres.
de nofire jhinff Prophète; enquoy tu exauces toufiours d'autant les affaires de fa Religion ejr
créancey & eïlablà l'heur, &profier lté de ceux quifuiuentla doctrine d'iceluy. Aufii eB-ce la AmMàie
ou il faut que tu ajfires ,pourfuiuantde plus en plus nos mal-veillans ejr aduerfaires,nonpas? \zn à BajaT
d'employer tout ton effortà opprejfer de torts ejr injures nos plus chers amis, alliez, & confede- *er-
rez^pour les aliéner par ce moyen de nous ,dr les réduire au dernier defesioir: Plutoftte fau-
droit-il efuertuerdeles gagner par douceur te les rendre bien affectionnez, ejr redeuables3
par toutes fortesdecour toifiesejr bien-faits. Car fi tu te monflres rude,crimmel, ejr outrage ux
enuers les tiens ; quelle victoire, ne quel honneur & réputation prête nds-tu acquérir contre tes
ennemis : Voicy doneques en peu de paroles, ce que te mande ejr ordonne le grand Roy ; Rends
tout prefentement aux Princes ejr Seigneurs de l'Afie, les biens que tu leur as injufiement ofiez>
puis que de leur collé ils onteBé aux paches ejr conuenances accordées entre vous, fans auoir
attenté aucune chofe au préjudice d'icelles, ne de ton EBat. Si ainfitulefais, tu feras chofe qui
luyferatres-agreable,ejr donttousleshabitans de l'Asie terendront grâces immortelles, ^ue
fitu prétends qu'ils s ayent en rien offensé, ny contreuenu au traité de l'alliance jurée, voicy ce
qu'ils difient : Nous nous foufimettons de cela aujugement de noBre Roy ,preBs à endurer toute
telle peine ejr chaftiment quilluy plaira ordonner. Baj azet oiiy t alsez patiemment tout le re-
lie, horsmis l'article de la robeque Themir luyenuoy oit, dontil entra bien fort en co-
lère, tellement qu'il leur respondit tout sur le champ : Allez ^retournez-vous en avoBn
MaiBre ,& luy dites que ie ne me puis affez émerueiUer de ces remerciemens qu il menuoyt ^fsjs^~
faire ,delapeine que je prends tous lesjours contre nos communs ennemis ^pour lefouBenement col<y:e,
E
 
Annotationen