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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Transl.]; Artus, Thomas [Transl.]; Mézeray, François Eudes de [Transl.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0079

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ajazerl. Liure sedônd. ' $i
saits pas pourtant, au moins à toute outrance^ & prends feulement fa ville de Sebafte ,que tu luy ~~
ruineras de fonds en comble : car en ce faifint tu auras a (fez, vengé lafirprife de Melitiné^ &U 1 ^ ^'
querelle des Princes qui font icy a ta fuite. Toutes ces choses estans pasTées en la sorce qué
dit est, Themir s'appresta pour aller trouuer Bajazet : neantmoins quelques-vns racon-
tent , qu'ayant pasle outre Melitinc, il vintdeuant Sebaste, Se après qu'il l'eut prise, il luy
enuoyades Ambassadeurs pour le semondre dereches de restablir les Princes en leurs
héritages, & pour luy demander auili des beurres, Se despauillons: Asçàuoir,la charge Ses dénudes
de deux mille chameaux de beurre, Se pareil nombre de paiullons, garnis de leurs chap- a J ze
pes, tels qu'ont accoustumé de porter les Pastres çà Se là par lAsie. Item, que par tous les
Temples Se Mosquées des pays de Bajazet, Themirfut proclamé publiquement Roy, Se
Seigneur souuerain : que l'vrt des enfans de Bajazet vinrresider à sa Cour -, Se 6nalement
quelamonnoye deThemir seule,& non autre, eust cours par toutes les terres de l'obeys-
sânee de Bajazet. Ces demandes Se conditions que luy list proposer Themir, après la prise
de Sebaste, dont l'autre entra en si grand courroux Se despit , qu'il luy enuoya dire ce que ■ .r. \
nous auons déduit cy-desïus. Au moyen dequoy Themir ayant dreisé son équipage, se e$ e elnS'
mist en campagne pour l'aller combattre, faisant son compte de subjuguer tout ce que
l'autre auoit en l'Asie, Se de là palTer en Europe. Et si n5 auoit pas intention de retourner
arrière, qu'il nefust paruenu iusques aux extremitez d'icelle, vers les riuages del'Ocean,
prochains des colomnes d'Hercules ; où il auoit oiiy dire qu'estoit le destroit de mer qui
separe l'Europe de rAffrique,laquelle il pretendoit de conquérir ausli, Se de là finalement
s'en retournera la maison. C'estoient les hautes Se excellentes besongnes que Themir
trassoiten son esp rit, mais elles requéraient vne meilleure fortune, Se de plus grande effi-
cace , que celle que Dieu luy auoit preôrdonné. Bajazet d'autre collé, embrasTant toutes
grandes choses en son espérance, se persuadoit de venir facilement à bout de cettuy-cy;
qui se monstroit si animé contre luy, Se ramenoit là-dessusen mémoire Se consideration
les exemples du vieil temps: Que les Princes conqueransde l'Asie n'auoient pu subju-
guer l'Europe : là où ceux de l'Europe auoient autrefois chasïé Se mis hors de son Estat,
l'vn des plus grands Roys de toute l'Asie. De ces choses Se autres diseouroit Bajazet à part
soy, lesquellesluy haussoient bienses desseins&; conceptions, commet de plein saut il
eust deu rénuerser Se mettre bas la Monarchie de Themir. Mais maintenant que la sui*:©
de ce propos m'a tiré Se conduit iusques icy, quand ie penseà la première Se séconde des-
cente que fit ce Barbare, Se aux maux, dommages, Se ruines qui s'en ensuiuirent,il me
semble que les affaires des Turcs eussent pu prendre vn fort grand accroissément, si des-
lors qu'ils dresîoient leurs entreprises Se conquestes vers les marches du Ponant,ils n'eus-
sent point esté ainsi diuertis par ce puisTant ennemy : Car encore que la Monarchie des L'infortuné
Othomans se fuit venue embrasser de toutes parts en noises, seditions, Se pattialitez, Se ds B,aHzet
eux-mesrnes eussent pris les armes les vns contre les autres,les choses toutesfois ne fussent l'auanccméc
(peut-estre) arriuées à vnesi piteusefïn, comme elles firent à Bajazet, &: quand ses enfans de 1 EmPIrc
puis après vindrent à se battre &: entre-tuër miserablement les Vns les autres, Se combler Tuulucllu^
leur propre pays de desolations &calamitez. Ce qui amena des maux infinis à toute la
nationTurquesque : Se lepere en son viuantayant csté éleué par la permission Diuine,à n en aqus
vn tres-haut degré de grandeur Se dignité mondaine, il luy aduint d'éprouuer Se sentir mettent deus
les pointures de nos miseres, pour aucunement refréner son insolence, Se le rendre plus ^rm" :
doux, plus modéré, Se trai table: si son mal-heur ne l'eust poursuiuy à toute outrance, Se çhuriu.qui
se fust contenté de quelque médiocre réprimande Se chastiment, Or pour moyenner tefi*/j£s
cette si grande & insigne mutation, le Royaume de Semarcant auec l'Empire de l'Asie, qudfut'de
se vindrent de gayeté de cœur jetter entre les bras de Themir, sans que pour cela il luy race h£^c,
fut presque besoin de desgainer son cimeterre.Toures lesquelles choses, comme &: quand ^n• AsTach, 1
ellesaduindrent,vous l'entendrez de moy cy-apres : Car on dit que cét homme icy, fçrkoipeûSi
monta de fort bas Se petits cemmencemens, à vne très-grande gloire , authorité, Se tuy-cyMéivt
puissanec. de"

lieu in-
connu;

FI N DV S ECÔN D LIVRE,
/ .
 
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