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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0083

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amerlan• Liure ttoisieime.


E premier exploid de guerre que fit Themir en ce voyage,fut sur 1394.
Sebaste ville de Cappadoce, riche Se opulente : Car ayant eu iniî- I.
nies plaintes deBajazet,qu'il se portoit insolemment enuers les au- ,Sebaste>c'c^
tres Princes & Seigneurs de i Aiie, nonobltant qu ilsrusientdelcen- ik.
dus de la race des Turcs, Se qu'après encore les auoir dépouillez de Récapitula-
tous leurs biens, il ne les vouloir laisTer en aucune paix ne repos; da- îion desmo.
uantage, que ceux qu'il auoit enuoyez deuers luy s'en estoient retour- M£scrfc cettc
nez sàns rien faire, &n'oyoit par tout resbnnerautrechose queses menaces &brauades;
se resolut \ sans plus remettre les choses en longueur, d'aller attaquer Sebaste : aussi-bien
desiroit-il asseoir les fondemens de son Empire surie bruit Se réputation de cette entre-
prise, dont le principal motif estoit de dompter Bajazet; afin d'intimider les autres à
l'exemple de cettuy-cy, Se les ranger plus aisément sous le joug-de son obeïssance. Et si
auoit délibéré de ne prendre celle ne repos, que premier il n'eust conquis toute l'Aile
d'vn bout à autre, comme il aduint, sélon ce que nous auons pû entendre. CeThemir
icy fut fils d'vn nommé S an gai, homme de balle condition : Se tout auisi-tost qu'il eut at-
teint l'aage de porter letrauail,leshabitans du lieu oùil faisoitsaresidence,d'vn com-
mun accord le choisirent pour garder aux champs leurs haras : ce qui luy fut vn accez Se Tamerlan
moyen de s'accointer incontinent de tous les bons compagnons de la contrée, Pastres Se commence à
autres semb labiés bandolliers,qui ne valoient pas mieux que luy : Se n'eut pas beaucoup l^^o**
de peine de leur mettre en telle, de bisser la pauure Se miserable vie qu'ils menoient3pour ou 1575.
taseher daller faire quelque bonne main, & viure ailleurs en gens de bien & d'honneur:
tellement que luy Se ceux de sa ligue se trouucrent en peu de iours force cheuaux,& gran-
de quantité de bestail de toutes sortes: Car en luy n'y auoit foy, mesure, raison,ne seu-
reté aucune; ains toute fraude,desloyauté,diisimulation,&:rapine. Et dit-on quVne
fois estantà escheller vne bergerie, le maistredela maison l'apperçeut qu'il estoit désia
monté au haut de la muraille ; car en ce pays-là on a de coustume de faire les parcs & les
clostures des maisons fort exhaussées, au moyerj dequoy il se jetta en bas, Se se rompit vne
cuisse, dont il demeura boiteux toute sa vie: Toutefois, aucuns veulent dire, que cet ac-
cident luy aduint d'vne blelseure qu'il receut à lacheuille du pied,* en vne affaire où il se * Cess dequoy
se portafortvaillamment. Quoy que ce soit, ces Pastres icy, après auoir du commence- » P6rt* le(
ment eu quelques légères rencontres auec leurs voiiins,comme pour vncoup d ellay, ^h femfie
s'acheminèrent depuis sous sa conduite en terre ennemie, pillans Se saccageans tout ce %»«tux.
qui se rencontrdit deuant eux : Et par son aduis choisirent vn lieu pour se retirer à sauue-
té, auec le butin qu'ils faisoient de iour en iour ; d'où puis après ils commencèrent à cou-
rir Se brigander de tous costez d'vne cruauté npmpareille, sans pardonner à personne. De Toute cette
manière qu'en peu de iours ayant alsemblé vn grand denier de ces destroulsemens Se vo-
leries, il s astbcia auec deux autres Massagetes de nation, nommez Chaidar Se Myrxas, à
l'aide desquels il prit si à propos les ennemis qui estoient venus faire vne course en la con-
trée, qu'il les mi teii route, Se tailla en pièces toute leur caualerie : Dequoy les nouuellcs
estans venues à la prochaine ville, on luy enuoya soudain vne bonne trouppe de soldats,
Se force argent pour leur départir à sa discretion,afin de les auoir plus prompts Se affe-
ctionnez à tout ce qui leur commanderoit. Se voyant donc vn tel renforc,il entra clans le
pays ennemy, où il prit grand nombre d'ames Se de bestail, dont il fit present à ceux de la
ville : Et de là en auant le Roy des Massagetes connoisTant sa prouesse Se valeur, le com-
mença d'auoir en fort grand' estime, car il le fit Chef Se Capitaine gênerai de toutes ses
forces ; auec lcsqucHes Themir s'estant ietté en campagne, fit telle diligence, qu'il sur-
prit les ennemis au dépourueu, Se les mit de pleine abordée àvau-de-route, les chassans
à pointe d'esperon iusques dedans Babylone , autrement dite Bagadet,où il les afîiegea.
Puis manda son Roy pour cueillir le fru ici de cette victoire, Se y mettre la dernière
main ; mais sur ces entresaites il mourut: Se par ce moyen la Reine auec le gouuerne- Tameilaa
ment du Royaume, vindrent és mains de Themir; lequel deslors se portant absolument csptmsc Ja
. y-» » R.ci ne des
pour Roy, continua son siege deuant Bagadet, Se Semarcant encore : là où vn iour ceux Massagetes,
de dedans sevoyans réduits au dernier desespoir, sortirent d'vne tres-grande hardielle & s'empare
iusques dedans les trenchées, mais ils en furent repousfez, &ne pouuans plus durer, se duRoPum^
rendirent par composition à luy. S'estant ainsi emparé de Semarcant, il voulut practi- pnse c3c Sfl-
quer quelques-vns de Babylone, pour la luy mettre entre les mains 3 &: conduisoit cette «jai-çant.
menée Chaidar : mais Myrxas qui estoit d'vn naturel doux Se bénin, aimant l'équité, tas-
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