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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0085

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Tamerîan, Liure troisicsaie.

mis à cette grandeur & pmfsance. En quoynotis auons tousîours eu deux chosès entre les
autres en singuîier recommandation, cependant que nous auons esté empesehez à nous DePuls
establir cette belle & ample Monarchie: le soin Se diligence en premier lieu de nos asFai- ^7 £
res;puis vne foy inuiolable de garder tres-estroitement tout ce qui auroitesté promis, 1390.
ausfi bien à nos aduersaires propres, comme à nos plus fidèles alliez Se confederez. Et non
seulement par nos actions Se comportemens: mais encore par nos propos Se deuis ordinai- Deux p°ints
res,auons-nous toufîours allez fait paroistre,de ne vouloir chercher autre chose, sinon de prn^lp—
viure en toute paix Se douceur auec nos familiers amis % sans leur estre ne mal gracieux, ne cbhquèraïit,
les molester, ny taseher de leur contredire à tous propos, ny changer souuent comme fan-
tastiques Se bizarres d'opinion en leur endroit ; n'y ayant rien de plus recommandable en
tout le cours de la vie humaine ( principalement des grands) que la seule bénignité, & clé-
mence, qui est plus forte que toutes les armes de ce monde. Aussi nous sommes nous
tousîours remis deuant les yeux, que c est celle qui empraint le plus auant en nous l'ima-
ge Se rellemblance de Dieu : là où si quelqu'vn veut estre si. reuesche Se farouche, de ne se
pouuoir comporter auec personne,nyaccoustumer à parler demesure, commentseroit-il
possible que ses actions ne fulTcntà la fin infaustes Se mal-heureuses, ne qu'il luy peust rien
succeder de bon en toutes ses entreprises ? Or il te souuient bien ( comme ie croy ) qu'vne
fois en me tendant la main tu vins à dire, que si d auenture j'estois ramais Roy de Semar-
cant,tu estois content de perdre la teste : Puis donques que tu as proféré ces paroles en si ResPORC^ <1£
bonne compagnie : Se deuant tant de tesmoins, il est maintenant heure qu'elles soi en t ac- n/d Vrîfice,
complies, Se par ce moyen les conuenances seront d'vrie part Se d'autre acquitte?. Myr- maisnclegai
xas, après que le Roy eut mis fin à son dire, répliqua en cette sorte : A la vérité ( Sire ) de JofctiK.8
quelle manière tu es paruenu à cet Empire, tu le sçais astèz, Se. tous nous autres auec qui
sommes icy presens, De ma part ie n'ay point craint de m'exposer à plusieurs perils& dan-
gers , pour t'aider à faire le chemin à cette félicité Se grandeur : Voicy encore les marques
&les enseigjnes des coups que l'y ay receus. Que si d auenture il m'est eschapé de dire
quelque chose à la volée, n'eft-il pas raisonnable que cela me soit pardonné, & pareille-
ment à tous les autres qui t'auront bien Se fidèlement seruy ? Certes cela n'estoit pas de
ii grande importance, Se mesmement à l'endroitd'vne persorinepriuée, qu'on y deust
auoir pris garde de si prez : Mais maintenant que la grandeur de ton nom s'est ainsi espan-
due au long Se au large, Se par tant de victoires Se conquestes, Se fera encore dauantage si
Dieu plaist, si rien de tel m'aduenoit par cy- après, il seroit austi raisonnable de m'en cha-
stier, ne fust ce que pour contenir les autres au respecf Se honneur qu'on te doit. Pour ce
coup, oublie le pasie ( ie tesupplie) à l'exemple de ce grand & sbuuerain Monarque,
qui bénits nos fortunes, Se nous enuoye des biens à planté, toutes les fois que nous vsons
de misericorde enuers ceux qui nous courroucent Se offencent. Toutes ses belles remon- „
strances rieantmoins ne radoucirent pas le cœur de Themir, lequel n'y fit autre response, t^soncts
sinon qu'ondeuoit pardonner à ceuxquisansy penser,&nonàleur escient& de propos donnabks.
délibéré, venoient à commettre quelque offènse. Car comment pourrois-je à la longue
(disoit-il) maintenir la fortune à moy propice &fauorabîe, si de ma partie ne m'esuertuë, ç^oXic^
Se ne me deffaits de celuy qui a monstré vn si malin vouloir enuers moy?Et là dessus COITl" quand ilveuE
manda de le mettre à mort: mais il le fit enterrer fort honorablement, Se le pleura par vn dcuorcr
, 1 s quelqu vn.
îpng-temps.
Depvis il alla faire la guerre aux peuples qui habitent au long de la mer Hircani- jj jj
que : tous lesquels ilrengea sous son obey siance. Cette mer est aussi appeîlée Caspienne, Maintenant
ayant auMidyles Saquens Se Cadusiens, Se quelques neuf-vingts dix heuës deuers le UmerdeB*-
Soleilleuant, Se le Septentrion les MalTagetes,gens hardis Se belliqueux. Sa longueur au 'zlTJca, qui
resteest de vingt mille stades, qui peuuent faire quelques six cens lieues. LesMasssgetes ejiu^^ejtde
entrèrent autresfois en la Perse,où ils conquirent Se occupèrent plusieurs villes: Se dit-on
que ceThemir estoit deseendu d'eux,&;qu'ils l'accompagnèrent à l'entreprise du Roy au- eue duch*-
me de Semarcant, lequel finalement il obtint, après auoir renuersé& mis au bas la Mo-lïeau Re Bac~
narchie que les AiTiriens auoientn'agueresredressee. Et combien qu'en cette mer Cal- dlt lean MA_
pienne viennent à se deseharger grand nombre de fleuues dont elle est le réceptacle, ce- rte Argni
luy neantmoins* qui est le plus fameux de tous est le Cyrus, lequel à trauers vne fort Ion- 'M'arc0 Po!i
gue estenduë de pais continue son cours 5 iusques a ce qu'il se vienne perdre, Se consigner iUy donne
ses eaux dans cette mer: mais i'ay entendu qu'il y a vn* canal, par lequel il se va finale- *^%^fat-
ment rendre en l'Océan Indique. Toutes les costes sont peuplées de plusieurs sortes de * ^tnji
gens* très-belliqueux Se aguerris: Se s'y pesche grande quantité de bon poisfon,auec force Me.*.

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