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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0106
Depuis
78 Histoire des Turcs,
SON ELOGE OV SOMMAIRE
DE SA VIE.
te^^é^fv^ £ ^ bienplus aisé de conquerir,quede refiablir, daccroifirefin bon-heur, que
v^vS ^mlM deferetirerde la miferejé* dtvnpetit Royteletfefaire vn grand Monarque^aue
iusqu'cn ij/p? aff de (cendre d'vn haut de gré sour y remonter. Ce faux pas fans defm arche,
ï 408. il|S^) ^lllw ^fattR°y'au^'>âda feru>;tude,trouuerarement vn ay'deafsez>piiifsantpour
A peu prés ^^^^J^^^p fe re le lier. C"efidonc beaucoup de gloire a Iofué l'ai fié des enfans de Bajaz,et
^^x^^res^ paYmy le débris ^&la ruine vniuerfielle de l'Eflat de fonpere^ d'auo ir releué cet
Empire abbatu par sa valeur^ & bonne conduite^ ne puis afiez, mefionnerde quelqUe-vns qui
le veulent mettre comme vn interrègne'^quelque régence interuenue en attendant le légitime
héritier. Carluy efiantl* aifiné,&le premier de tous les Othomans qui a reconqiiisdu temps me fi
mes de Tamerlan vne partie de ce qu'il leur auoit vfiurpé? mérite bien de tenir rangd'Empereur,
y eu mefime qu ilprït la ville de Burfie capitale autres fois de leur Empire, & presque tout ce que
fes anceflresposfedoient en Asie. De làpajfant en Europe ilsit en forte par crainte ou par amour
quilremitfousfa domination le s peuples qui en auo'ientfieco'ùéle joug. Mais s^enefiant retourne,
en Afie fon frère M ufiulman fortifié par kfiecaursdes Grecs,&afayde des Seigneurs de Synops
le futtrouuer enCappadoce, où luy prefientantla bataille il obtint vne*i/iBoire fient ter e^que
Iofiuéperfantfesiauuera la fuite il fut pris & amené a Mufulman^ qu'ilfit efi-angler^ ayans à
peine régné quatre ans auecvn continue Itrauail^&fians aucun plaifirny repos, ^nclques-vns
ont dit qu'il nefioitpœs (igrand homme de guerre que Muftlman, & que cela fit retirerdeueri
fon frère la, meilleure partie défies Capitaines ejrfioldats. Mais ie croy,veu les chefi s par luy
exécutées, qu'il auoit asfiez. de valeur, maispeu de bon-heur : On dit qu'il a eu vne bonté de na-
ture asfe&recommandable,fila bonne fortuneeutfécondéfies defirs.
T^rqueT/î ^jt^B^i&ZtoÈh PRES *e retour deThemir en sa belle grande Cité de Chery,îosué l'ais-
sort8bpure& ^KSt^^^SZ ne des enfansdeBajazec, ayant gagné ceux qui souloientauoirle plus
tZltklncét ^^m^ëm de CXt^lt & **'authorité autour de son feupere ; & raiïemblé le plus
endmt. gran^ nombre de lanisTaires qu'il luy fut poiTible, trouua moyen de
s emParer delà Seigneurie. Car Bajazet auoit îaissé plusieurs enfansj
Iosué regna -Ê^S^^^^} cettuy-cy premièrement, puis Musulman, Moyse, Mechmer, le ieune
desïiTdcBa. î"^^s-£^) Iosué & Mustapha. Parquoy tout incontinent que Iosué fut arriué en
jazet, lesau- Asiedepuis le département de Themir, parlemoyen des principaux Turcs, &: des îanis-
tresnc mcttcc sajres qUi eltoient réchappez du naufrage, il s'en alla droid attaquer la ville de Pruse, sie-
.Ptusc reprise ge souuerain de l'Empire des Turcs en Asie, laquelle il prit de force ; de là en auant il eue
paries Turcs, peu de peine à rccouurer le resle, là où il establit par tout des Gouuerneurs & Officiers en
Iqu'Us^uo^t ^on nom. Puis palTa en Europe , là où en peu de temps il retira à son obey (Tance les peuples
tenu en Eu- qui s'esloient désia soulleuez ; &r y ayant laisTé vn Lieutenant General pour commander,
-ro*lc* il repassa tout incontinent en Asie. Mais cepend mt,son frère Musulman s estoit retiré à
Constantinople, dont il auoit obtenu vn grand secours : &" dauantage pource qu'on i'e-
ilimoit autre homme de guerre que Iosué, & beaucoup plus vaillant & expérimenté aux
armes, les meilleurs soldats deBajazec, Iani{Taires& autres, se venoient de iouren iour
rendre à luy : tellement qu'après s'estre mis en poïselîion de là plus grande partie des terres
& Prouinces del Europe, ilosa bien palTer en Asie, poui' aller presenter le combat à Io-
sué,qui pour lors sejournoient en Cappadoce lequel il deffit de pleine acriuée à l'ayde des
Seigneurs de Synope, & de leurs alliez, qui luy faisoientespaule : & si voulut le ma! heur
iosu rais à encore » ce pauure infortuné de Iosuése pensantsauuerà la fuite, fut pris de amené à
mortparson Musulman, qui le fît toutsur le champ mettre! mort, n'ayantpasà grand peine àcheuf
isrere Musul- ie quatriesme an de son Empire : durant lequel, il eut si peu de plaisir &: de repos, qu'il
semble que par ie ne sçay quelle malignité &enuie des destinées, la fin deceîuy de Ba*
jazet & le commencement^voire le cotai de cet autre ayent joiié vne mesme tragédie.
EL O G E
78 Histoire des Turcs,
SON ELOGE OV SOMMAIRE
DE SA VIE.
te^^é^fv^ £ ^ bienplus aisé de conquerir,quede refiablir, daccroifirefin bon-heur, que
v^vS ^mlM deferetirerde la miferejé* dtvnpetit Royteletfefaire vn grand Monarque^aue
iusqu'cn ij/p? aff de (cendre d'vn haut de gré sour y remonter. Ce faux pas fans defm arche,
ï 408. il|S^) ^lllw ^fattR°y'au^'>âda feru>;tude,trouuerarement vn ay'deafsez>piiifsantpour
A peu prés ^^^^J^^^p fe re le lier. C"efidonc beaucoup de gloire a Iofué l'ai fié des enfans de Bajaz,et
^^x^^res^ paYmy le débris ^&la ruine vniuerfielle de l'Eflat de fonpere^ d'auo ir releué cet
Empire abbatu par sa valeur^ & bonne conduite^ ne puis afiez, mefionnerde quelqUe-vns qui
le veulent mettre comme vn interrègne'^quelque régence interuenue en attendant le légitime
héritier. Carluy efiantl* aifiné,&le premier de tous les Othomans qui a reconqiiisdu temps me fi
mes de Tamerlan vne partie de ce qu'il leur auoit vfiurpé? mérite bien de tenir rangd'Empereur,
y eu mefime qu ilprït la ville de Burfie capitale autres fois de leur Empire, & presque tout ce que
fes anceflresposfedoient en Asie. De làpajfant en Europe ilsit en forte par crainte ou par amour
quilremitfousfa domination le s peuples qui en auo'ientfieco'ùéle joug. Mais s^enefiant retourne,
en Afie fon frère M ufiulman fortifié par kfiecaursdes Grecs,&afayde des Seigneurs de Synops
le futtrouuer enCappadoce, où luy prefientantla bataille il obtint vne*i/iBoire fient ter e^que
Iofiuéperfantfesiauuera la fuite il fut pris & amené a Mufulman^ qu'ilfit efi-angler^ ayans à
peine régné quatre ans auecvn continue Itrauail^&fians aucun plaifirny repos, ^nclques-vns
ont dit qu'il nefioitpœs (igrand homme de guerre que Muftlman, & que cela fit retirerdeueri
fon frère la, meilleure partie défies Capitaines ejrfioldats. Mais ie croy,veu les chefi s par luy
exécutées, qu'il auoit asfiez. de valeur, maispeu de bon-heur : On dit qu'il a eu vne bonté de na-
ture asfe&recommandable,fila bonne fortuneeutfécondéfies defirs.
T^rqueT/î ^jt^B^i&ZtoÈh PRES *e retour deThemir en sa belle grande Cité de Chery,îosué l'ais-
sort8bpure& ^KSt^^^SZ ne des enfansdeBajazec, ayant gagné ceux qui souloientauoirle plus
tZltklncét ^^m^ëm de CXt^lt & **'authorité autour de son feupere ; & raiïemblé le plus
endmt. gran^ nombre de lanisTaires qu'il luy fut poiTible, trouua moyen de
s emParer delà Seigneurie. Car Bajazet auoit îaissé plusieurs enfansj
Iosué regna -Ê^S^^^^} cettuy-cy premièrement, puis Musulman, Moyse, Mechmer, le ieune
desïiTdcBa. î"^^s-£^) Iosué & Mustapha. Parquoy tout incontinent que Iosué fut arriué en
jazet, lesau- Asiedepuis le département de Themir, parlemoyen des principaux Turcs, &: des îanis-
tresnc mcttcc sajres qUi eltoient réchappez du naufrage, il s'en alla droid attaquer la ville de Pruse, sie-
.Ptusc reprise ge souuerain de l'Empire des Turcs en Asie, laquelle il prit de force ; de là en auant il eue
paries Turcs, peu de peine à rccouurer le resle, là où il establit par tout des Gouuerneurs & Officiers en
Iqu'Us^uo^t ^on nom. Puis palTa en Europe , là où en peu de temps il retira à son obey (Tance les peuples
tenu en Eu- qui s'esloient désia soulleuez ; &r y ayant laisTé vn Lieutenant General pour commander,
-ro*lc* il repassa tout incontinent en Asie. Mais cepend mt,son frère Musulman s estoit retiré à
Constantinople, dont il auoit obtenu vn grand secours : &" dauantage pource qu'on i'e-
ilimoit autre homme de guerre que Iosué, & beaucoup plus vaillant & expérimenté aux
armes, les meilleurs soldats deBajazec, Iani{Taires& autres, se venoient de iouren iour
rendre à luy : tellement qu'après s'estre mis en poïselîion de là plus grande partie des terres
& Prouinces del Europe, ilosa bien palTer en Asie, poui' aller presenter le combat à Io-
sué,qui pour lors sejournoient en Cappadoce lequel il deffit de pleine acriuée à l'ayde des
Seigneurs de Synope, & de leurs alliez, qui luy faisoientespaule : & si voulut le ma! heur
iosu rais à encore » ce pauure infortuné de Iosuése pensantsauuerà la fuite, fut pris de amené à
mortparson Musulman, qui le fît toutsur le champ mettre! mort, n'ayantpasà grand peine àcheuf
isrere Musul- ie quatriesme an de son Empire : durant lequel, il eut si peu de plaisir &: de repos, qu'il
semble que par ie ne sçay quelle malignité &enuie des destinées, la fin deceîuy de Ba*
jazet & le commencement^voire le cotai de cet autre ayent joiié vne mesme tragédie.
EL O G E