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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Transl.]; Artus, Thomas [Transl.]; Mézeray, François Eudes de [Transl.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0110

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$2 Histoire des Turcs,
—----- smon à se sauuer luy-mcsmc de vistesse,deuant ceux que n'agueres il poursuiuoit si chau-
Depms dement< Ses gens à Ton exemple se mirent à faire le scmblable,taschant vu chacun d'eux a
* s'escouler de costé & d autre, où ils pensoient arriuer le plustost à sauueté. Mais la plus-
\^12.. part s'allèrent rendre à Musulman, & luy presterent obeïssance & serment de fidélité.
Voila comment les choses panèrent à celle fois,ayant (sélon ce que i'ay pû entendre)
III. Musulman fait preuue excellente de sa personne, sur tous ceux d'vne part & d'autre, qui
se trouuerent en cette journée. Cela fait il s'en alla à Andrinopie,là où il ordonna les afFai-
Va .îiance de res deson Empire,tellement quellement. Mais Moyse se retira en Valaquie d eu ers Daas,
Muiuiman. qui s'eftoit tousiours monstré fort fidelle & affectionné enuers luy : &se tintés enuirons
Musuima s ^u mont Haemus5&changeant par fois de demeure. Cependant Musulman qui sevit(cc
iaschc n op luy scmbloit ) hors de tous soupçons & empesehemens, selaschasoudainàdesoysiuetez,
tostàdesdis- yurongneries, &: autres tels débauchemens; si bien que les belles choses auparauant par
feff<&°2ï- ^UY heureusement exploi&ées, vindrentà se ternir & ofFusquer par cette débordée & dis-
dre l'Empire sbluë forme de viure, dontles personnages d'authorité & de cœur qui estoient auprès de
&laviS- luy se trouuerent grandement seandalisez, de le voir ainsi tout à coup changé-, & debraue
&: renommé Capitaine qu'il estoit, deuenir mol, efféminé, & si nonchalant qu'il n'auoit
soinde rien,non pas seulement de vouloir permettre qu'on luy parlait d'aucune afFaire,ny
de chose quelconque,que de plaifirs,de délices,& desordonnées voluptez. Quelques-vns
toutesfois des plus gens de bien, s'ingérèrent de luy remonstrer, que cela estoit cause que
les meilleurs de ses soldats se desroboient tous les îours à grandes troupes, pour s'en aller
ouuertement rendre à son frère. Et les Grecs mesmes, ausqueis dés le commencement de
SHoHichjr & son Empire il auoit rendu la ville de Thessalonique^nsemble celle de Zetunis, &c tous les
ducaux"11" autres pays-bas de l'Asie,lelong de la marine;&d'abondant leur donnoitesperance d'em-
Grccspar les porter tout ce qu'ils voudroientdeluy, necessoient de l'admonester par de continuelles
Tur.s. AmbasTades , que ces façons de viure n'estoient pas encore bien conuenables ; & qu'il ne
falloir pas si tost s'anonchaloir ainsi, ny bisser là ses affaires d'importance méprisées3com-
me si désia il fust en toute seureté dans le port prest â ietter l'ancre & ployer les voiles 8£
cordages de son nauire; parce que son frère ne dormoit pas cependant/ains luy apprestoic
-quelque grosie tourmente & orage.Mais c'estoità des oreilles trop sourdes à qui ils chan-
Vie deibr- toienttout cela; carilpassoitlcsjournées entières, & bien souuent la plus grand' part delà
donnée de nuit.à boire d'autant auec ses mignons &courtisans: Puis tout ainsi accable &: cnseuely de
u u man. ^ g, de viandes ,s'alloit précipiter en vn goulphre desommeil, consormeaux excez de
bouche,qu'ilauoitfaits,iusques ace quereiolution de sonyutongneiie fust en partie para-
cheuée. Alors tout pelant & estourdy encore desfumées &: cruditez de la beuuette précé-
dente , rec5mençoit vne nouuelle recharge à tous enuis & toutes reries : Tellement qu'on
^istoirepjaî. dit qu'estant vne fois en campagne à banqueter &se resioiiyrsous vnefreseade, ainsi qu'il
auoit la couppe au poing, vn cerf eschappé des toiles { car on auoit fait vne enceinte là au-
près pour luy donner du pane-temps ) s'en ^int tant que jambes lepouuoient porter, tout
au trauers des loges &: ramées de ses gens, dontsoudainseleua vn grand bruit & huée de
sraift sen ccux cîtn ^e n^rent ^ courir après. Il demanda que c'estoit, & on luy dit: alors il répliqua,
tant bien son que s'il estoit venu expressément pour boire à luy, qu'il luy alîoit de ce pas faire raison, &:
grogne. là-dessus entonna vn grand trait de maluoilie, qui luy fit oublier & le cers & la c ha sie. Au
reste quand il estoit hors de ces débauchemens,c'estoit vn fort gracieux,affable,& débon-
naire Prince; robuste & disposde sa personne, &; autant adroit aux armes, voire austi bon
combattant que nul autre de son temps: Là où Moyse au contraire se monstroit despir,
lbudam,& boutllant,d'vne colère extréme,quiletransportoit souuent hors desoy,à faire
tout ce qu'elle luy commandoit. Il ne laisïa pas neantmoins pour ses impatiences & im-
perfections , d'amassfer en peu deiours vne fort belle & puiliante armée, auec laquelle s'e-
stant mis aux champs, il s'en vint derechef presenter la bataille à son frère, au (si gayement
Tra^eSs s comme ^ çeust esté vn sécond momont. Cazan, Aga ou Capitaine des Iani liai res,&: Bre-
man à m07- n^zes General de la gendarmerie de l'Europe, s'en allèrent de plein saut rendre à luy. Ce
Ce queMululman ayant entendu,ne s'amusa pas à ordonner ny haranguer le reste de ses gens,
mais à pointe d'esperon gagna la route de Constantinople , en intention de quitter aux
a»ùr deMo"- Crées toutes les Prouinces de l'Europe afin de n'auoir plus à défendre que celles de l'A-
(c, & recom- sie : Si ainsi qu'il estoit après ce diseours gagnant tousiourspays,sa mes-aduenture le mena
Pnedeiad^ ^anS vne crouPe de Turcs qui s'estoient aisemblez en armes, desquels il futreconnu Se
ioyauté des niené prisonnier à Moyse, esperant en auoir quelque bon present, maisil les fit en lieu de
jraiihes. cela brusscr tous vifs, auec leurs femmes & leurs enfans,pour la trahi son par eux commise
enuers leur propre &c naturel Seigneur, ELOGE

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