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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0113

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Moysc, Liure quatriesme.


Elle fut la manière dont Mo vse, le troisiesme des enfans de Bai azet par- * ^ * in
J ^ * L OU ÇDUiruii»
uint à l'Empire à Ton retour. Il parla puis après en Asie, pour rasseoir les af- iy.
faires qui estoient encore fort agitez&:émeus de la tourmente parlée, &r
pour amasser aulîi de nouuelles forces, pource qu'il se deliberoit d'attaquer
Constantinopie ; Toutesfois estant arriué à Thesïàlonique, il mena de là
son armée contre les Triballiens, là où d'entrée il courut &c gasta tout le pais. Cela fait, Moyse tâche
s'en alla planter deuant la ville de Spenderouie, &: assiegea fort cstroitement là dedans * [^J^feV
Estienne surnommé Bulco, frère de la femme de feu Eieazar, après la mort duquel il
s'estoit empare del'Estat, &: porté pour Prince absolumcnt, ayant fait beaucoup de ser-
mées àBajazet en toutes lesoccasions qui sepresenterent durant son règne. Moyse en
au oit bien assez oiiy parler, mais le souuenir du lasche &: mesehant tour qu'il luy auoit
n agueres sait en la première rencontre de sonfrere Musulman, lors que l'abandonnant &C Mo re ^
trahilsant il se retira à Constantinopie, luy estoit encore deuant les yeux: Ce qui fut la ge Constan-
seule occauon pous laquelle il luy alla ainsi courir sus, & desoler son pais. Quelque temps ftmoPle-
après, il retourna à son entreprise, projettée de longue-main contre la cité de Constan-
tinopie, laquelle il enferma de tous codez, Se par la terre & par la mer : mais les Grecs
ayans prpmptement chargé vn bon nombre des meilleurs hommes qu'ils eulsent, sur les
vaiiseaux qui setrouuerent à propos dans le port,luy allèrent presenter le combat sous
la conduite d'Emanuel, bastard de l'Empereur lean, dont ils emportèrent la viétoirc par vaillance
le moyen de sa prouesse & expérience au fait de la guerre, dont ilaUoit acquis vne gloire d'Emanuel
&: réputation sur tous les autres Grecs de son temps. Mais ausîi cela fut cause que le frere des i«£mïA
de l'Empereur conceut vne si mortelle haine & enuie alencontre de luy, qu'il le tint rem-,
depuis auectoute la lignée bien dix-septans pnsonnier. Moysedoneques se voyantn'a-
uoir pas eu du meilleur par la mer,se mit à piller & fourrager tout leplat-païs, où ilpor- Moysc" ^
ta vnfort grand dommage,ensemble és enuirons deThelTalonique, qu'il tenoit cepen-
dant de fort court: St sine îaisToit pas ausïi défaire la guerre aux Triballiens,- car il estoit
en toute paix Se repos du costé de l'Alie, ayant fait appointèrent auec les Seigneurs
Turcs qui y dominoient par endroits, lesquels il ne voulut pas irriter (ainsi qu'auoit fait
feu son pere) sous lequel ils n'auoient iamais eu vne seule heure de repos : Et pourtant il
eut lors commodité d'entendre tout à son aise aux affaires d'Europe, où il s'arresta pres
que tant qu'il veseut. Car les Grecs après la mort de Musulman auoient appelié son fils orchan Ris
Orchan, pour l'opposer Se mettre en jeu alencontre des prosperitez Se efforts de Moyse: pa"ies
Se enuoyerent deuets lePogdan Se les Turcs qui tenoient encore Thessalonique asîie- Grecs contre
gée, pra&iquerent leur aide Se secours pour restablir ce ieune Prince en la Seigneurie, Mo>re'
qui de droi& luy estoit acquise par le decez de feu son pere. Or Orchan auoit vn Page Vn sienPag^
-entre les autres d'assez bon lieuenl'Asie, mais au demeurant peu fidèle, lequel s'appel- le trahit,
loit Paîapan : Cettui-cy futsuborné de Moyse,&: firent si bien leur complot ensemble,
que ledesloyal luy promit de faire tomber sonMaistre en ses filets: tellement qu'ainsi
qu'Orchan fut venu premièrement à Thesfalonique, & de là eut passé par la Macédoine
à la ville de Berrhée, ramasîant de costé Se d'autre les Turcs habituez en ces quartiers-là,
puis se fust aduancé iusques en Thessalie, mettant désia la puce en l'oreille à son oncle
Moyse, il le fit si soigneusement suiure &iespier, suiuant lesaduertissemens que d'heure
à autre luy donnoit Palapan de tout ce qu'il faisoit, des chemins qu'il deuoit tenir, Se des
addresses de ses secretes retraites, qu'vne fois qu'il pensoitestre hors de toute crainte Se
soupçon en certain endroit de la montagne imminente à la Thessalie, il ne se donna
garde qu'ileutMoyse suries bras : lequel lepriten vie, Se tailla enpieces tous ceux qui
estoient auecques luy: Puis s'alla jetter de ce pas sur le païs du Pogdan, que de pleine ar-
fiuée il rangea à son obeïssance. Et ainsi alloit Moyse continuant ses. vi&oires Se con-
questes en l'Europe,tant contre les Grecs que contre les autres peuples,en sorte que LfS Grcfs $
les Grecs las &mattez d vne h longue &ennuyeuie guerre,turent contraints de se tenir bander con-
çois, sans de la en auantpîus oser leuer les cornes contre la fortune de celuy qui iourpar tre Moyse.
iour s'alloit aggrandisîant tout autour deux: Encore toutesfois ne se purent-ils garder
de recueillir losué, le plus ieune des enfans deBajazet: mais cettui-cy n'eut pas beau- le plus
coup de moyen de s'empeseher des affaires du monde, car s'estant fait baptiser àson ar- enfa»sdeBa-
riu'éeenla Grèce, il ne veseut gueres depuis. Par ainsi nerestoitplus queMechmct qui {m sc fait
deust jotiër le jeu: lequel n'eut pas pluîtost atteint l'aage competant à remuer affaires, chiestlen-
qu'on le vid à vn insiant sortir delà Caramanie auec vne grosse armée, pratiquant çà &:
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