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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0115

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Moyse, Liurc quatriesme. g7
plus d'ordre d'éuiter devenir aux mains -, Et sans autrement marchander par aduantao-e___
delogis,netaster les ennemis par escarmouches & légers combats, rengea toute sbnar- 141 4*
mée en bataille; donnant la conduite de la pointe gauche au Prince des Triballiens, Se de ou cnuiron''
ladroiteàBrenczes, quiauoitlàcinqdesesenfansauecluy, tous gens de valeur, &C fort
estimezàlaguerre:àsçauoir Agath, Ebraim, Hsly,Beic5 &" Iosué. Moyse semblable-
ment voyant la contenance &: resolution de son frere,tira ses gens dehors: allant de costé
& d'autre sur les rangs, afin de pouruoir à ce qui estoitneceisaire, &: d'admonester vn Emanation
chacun de bien faire son deuoir : Car ceiour-là (ce leur disoit-il) deuoit estre la fin de de Moyse à
toutes leurs peines & trauaux ; &delàenauant,n'auroient,sinon à faire bonne chère, &: sesSens-
jciivr en paix & repos, des grands biens & recompenses qu'il pretendoit faire à ceux qui
se seroient bien portez en celle iournée : auec autres semblables propos, remplis de pro-
mettes & esperances fort magnisiques. Là-dessus Chasan, qui souloit élire Capitaine des
ianniisaires, mais auoit quitté cette charge pour s'aller rendre à Mechmet, s'en vint au
grand galop, iusquesalsez prés de ceux'qui estoient aux premiers rangs : tous prests à
commencer la charge, leur criant à haute voix: Ha enfdm, pourquoy reculez,-vous ainsi\ ,
\ n t ; / - , - r r • / Langage de
de vous rendre a voflrt' Roy légitime, & naturel Seigneur,lavrayetige du fangdes Othomans, chasan aux
ejrïe hl*i& doux, le plus gentil', libéral & débonnaire Prince qui /oitfur la face delà terre, pns d*JJOÎN
voire qui en vertu furpajfe tous les autres qui nous ontiamais commandé ? Mais ie voy bien débaucher.
quecefl, vous voulez, toufours demeureren voftremifere accouflumée, fous la cruelle feruitu-
de de ce Tyran \ en pire condition que les plus mal-heureux efclaues que vous ayez, en vofire
Jcruicei vous expo fins de gay été de cœur aux outrages & indignitez, de ce luy, qui ne sçauroit
rien poujler de juflcny équitable en fon courage. Moyse pouuoit bien ouyrtoutà sonaise
le langage qu'il tenoit, tellement que svn de ceux qui estoient là auprès, ne se pût te-
nir de luy dire : Ne vois-tu-pas, Seigneur, l'impudence effrontée de ce traiflre: quinefe con- Moy/ttrans»
tente pas de t'auoir ainfi mal-heur eufement abandonné, après tant de biens, tant d honneurs, ferc> oublie le
& auancemens qu il a receus de ta libérale main j & a cette heure a bien le cœur de venir icy IieQ q«'U «-
tout ouueftemcrit fis borner les gens de bien qui te font demeurez,? Moyse esmeu des propos, "° Cosfre*1"
tant du Chasan que de cettuy-cy; craignant auec ce, que s'il attendoit dauantage, quel- d'vnsimplc
quemutinementneseleuastparmy ses gens, ne se pût plus contenir , ains donnant des ^1^'^^
esperons à son cheual, s'en alla luy mesme à toute bride charger Chasan ; lequel le prend,
voyant venir ainsi resolu, ne l'attendoit pas de pied coy, ains tourna bride pour se retirer
à sa troupe. Ce que toutesfois il ne pût faire si à temps, que Moyse ne le joignist ; lequel
schauiîant sur les éliriez, luy donna vn si grand coup decymeterre, qu'ill'enuoyaàbas.
Et comme il vouloir redoubler pour l'acheuer du tout, l'Escuyer de Chasan, qui l'auoit
suiuy, vint à la trauerse , qui luy aualle le poing rout net ; dont Moyse esperdu, tourna
court pour retourner à ses gens. Mais quand ils le virent ainsi b le (Té, au lieu den auoir M^'seTe"^
pitié, qui les incitai! à venger sa deseonuenuë, entrèrent en vnmespris de luy, & le plan- vns suries
terentlàpour s'en aller rendre à Mechmet. Alors ce pauureinfortuné Prince,se voyant autrcs-
enuironné de tant de mal-heurs tout à coup, ne seeut faire autre chose, sinon de prendre
la fuite, en intention de se sa uuer en Valaquie, s'il pouuoit: Mais Mechmet ne voulant
pas lailTer perdre vne telle occasion de mettre fin à cette guerre, &: aux dangers &: périls Misere fort
dont sa vie estoit menacée, se mit luy mesmeàle poursuiuresi chaudement, quelepau- pitoyable
tire miserable fut r'attaint en vn marests, 0u.1l s'estoit jette par contrainte, n'en pouuant Ç™™ *râci
plus,tantàcausedu sang qu'il perdoit, &: du trauail extrême qu'il auoit enduré tout
le long du iour,que du regret &angoisie qu'il auoit de se voir réduit à vn si piteux estat.
Et ainsi fut amené à Mechmet plus mort que vif, là où sans le laiiser languir dauantage, Mort de
on mit fin, à l'aide d'vn lacs courant, à ce peu de vie qui luy restoit encore, &;à ses in- Mojfe
fortunes & ennuis tout ensemble.

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