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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0119
Mahomet I. Lîure quatrieîhie. pi
nourrir du bestail, Se autres telles occupations de l'agriculture, comme estans relTerrez "-'-
Se contraints en de petites mottes Se tuyaux à sseur d'eau , qui à toute peine s'esleuoient DePuis
hors la sace&: siuperficie d'icelle ; Se que l'ailiete du lieu se trouuoit merueilleusement à . 14I5>
propos pour y dressTcr quelque notable estappe & apport de mer, ils s'adonnoientdutout 'i^i*
à la marchandise & à la nauigation, qui leur pouuoit fournir en abondance toutes les
choses necesïaires pour îeurmaintenement: fî bien qu'en peu de temps il Te trouuerent
vne rnerueilleuse richesse & puisssance entre lesriiains, & leur cité embellie d'infinis édi-
fices ,-d'Eglises, Palais &maisons tres-magnifiques. Ils se pourueurent si bien quant Se Les premiers
quant d'armes & munitions, de gallerès Se vaisseaux ronds de toutes sortes, tant pour le Prog[ez %
trafic quepour la guerre, qu'ils eurent bien la hardiesse de s'aller attaquer aux plus fa- deias igneà
meuses "Nations qui fu lient lors en toute la marine, dont ilssefirent bien-tost tellement nc dcVemse
craindre Se respeder, qu'on neparloit plus sinon d'eux,&n'osoit personne les irriter,non sa'^ct** ^°
pas les plus puisfans Se redoutez qui souloienteitre,si grand fut le crédit qu'ils s'acquirent
presque en vn mitant: Car ils se firent Seigneurs d'vne fort grande estenduë d'vn tresbon
& fertile païs le long delà coite, qu'on la^Tea main gauche en nauigeant du goulphe
Adriatique vers le Leuant; & de plusieurs grandes villes qu'ils y sousmirent à leurobeis-
sance,iusques à la mer ./Egée, auec tous les havres & ports qui y sont. Ils se saisirent aussi
des isles de Corfou, de Candie, de Negrepont, ensemble de la plus grande partie du Pe- n"c &*^îba-
loponese : dônerent mesme iusqu'cn Syrie:& d'autre costé s'emparèrent de la ville de Cy- nie
rené ; traçans de grands exploits &entreprises de toutes parts, Se venans gayement à tou- l^*1"|*u*^
tes heures aux mains sans en filire difficulté auec les Barbares, quelque part qu'ils les ren-
cootrasTentitellement qu'ils se rendirent comme maistres Se Seigneurs de toute la mer qui EnrAffHqué
est au dedans des colomnes d'Hercules. Us s'attaquèrentdauantage (Sefort brauement cf^" dcSlr
encore) contre plusieurs Nations des plus puilsantes de l'Europe: Mais pour le regard de
ce qu'ils mépriserent ainsi de se saisir de la ville de Ravenne, qui eiloit si riche Se opulen- La lTîcr Me-
tc,& leur voisine de si prés, alors que le Seigneur fut decedé,& que toutes choses y estoient dltcrrance-
en combustion, cela ne leur doit pas estre reproché à nonchalance ou laseheté, pource
qu'ils n'estoient point coustumiers de courir sus à ceux qui estoient de mesmes mœurs, Se quelesFraa-
de mesme langage, &: façons de faire auec eux, ains aux estrangers seulement. Or sestans çois s'empa-
associez auec les François, ils prirent les armes contre les Grecs, 6c les vainquirent en vne stanwno'r^
grande bataille par mer:puis entrèrent de force dans Constantinople, se firent maistres &: ian uo*. *
Seigneurs de plusieurs terres Se pays durant ce vovage, Se finalement conduirent leur cite
à vne souueraine gloire Se réputation, moyennant les grandes forces qu'ils pouuoient en-
tretenir ^mettre sus, tant par la terre que par la mer, à cause des riche sies qu'ils auoient'
amassées, & des estranges prouisions de toutes les choses requises pour la guerre, dont ils
s'estoient pourueus de longue main. Quant aux disférends qu'ils eurent auec les Albanois, dornp'é^ies
& au très Seigneurs de l'Empire,ils durèrent longuement, tantost perte, tantost gain, mais Albanois, se
enfin de compte ils en eurent le meilleur, &escornerent les autres de toutes lesmeilleu- îeuE ol^nc
)-r rc ti -ti- i r ■ t> -c a. i i , _ les meilleu-
res pièces qu ils eulient.lls recueillirent le iouuerain Pontire Alexandre,qu vn Empereur res plates.
Alleman auoit afssigé indignement, &ietté hors de son siege, Se l'y réintégrèrent, ayans~
défait Se pris son ennemy en vn gros conssict par la mer: Mais ils eurent de longues Se fasi-
cheuses guerres contre les Geneuois, qui tenoient en sujetion presque toutes les costes ,Les guerres
d Italie, &: si auoient conquis plusieurs contrées Se places fortes en ces quartiers de deçà ; Vénitiens $&
&vindrent à tout plein de beaux Se mémorables exploits d'armes auec eux5dont le plus les Geneuois.;
souuent ils eurent le deiïus,iusquesàvnefois,quepeu s'en fallut que les Geneuois ne les
missent du tout au bas ,n'entraiîent de force dans leur ville, estans venus bien prés à tout
vn gros conuoy de vaisseaux, lesquel s prirent Chiose, svne des principales clefs Se adue-
nues deVenise: car elle estsituée (comme chacun sçait) dans les marests & regorgemens Elle s'appel-
1 i 1 a i • • „ î il' -i i i r • • le- Lio,c estàr
du goulphe Adriatique, & a audeuantvne grande leuee, qui lacouure de la rurie & vio- aucenVeni-
lence des ondes de la haute mer, gardant par mesme moyen que le ssot ne la comble Se sa- «en,le risiaz
blonne : de manière qu'entre cette longue chaussée ou riuage ( qu'ils appellent) Se la terre ge'
ferme deritalie,demeure encîos&àcouuertenassezbonabry de tous vents l'vn des plus
beaux & spacieux havres qui soit en tout le demeurant du monde: car il s'estend iusques
à la bouche du grand bras du Pau, à plus de quinze lieues de là ; embrassànt dans son pour- Ma|amochi
pris ( outre cette cité admirable^ grand nombre de petites iss.es toutes couuertes Se rem-
plies de superbes édifices, ou cultiuées en iardinages) infinis canaux & destours au delà de
ladite ville de Chiose.Ce sseuùeicy du Pau,autrement nommé Eridanus,estlc plus grand Le Paa«
de toute l'Italie, lequel charriant beaucoup d'eaux, cst capable sufhïànt pour endurer
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nourrir du bestail, Se autres telles occupations de l'agriculture, comme estans relTerrez "-'-
Se contraints en de petites mottes Se tuyaux à sseur d'eau , qui à toute peine s'esleuoient DePuis
hors la sace&: siuperficie d'icelle ; Se que l'ailiete du lieu se trouuoit merueilleusement à . 14I5>
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à la marchandise & à la nauigation, qui leur pouuoit fournir en abondance toutes les
choses necesïaires pour îeurmaintenement: fî bien qu'en peu de temps il Te trouuerent
vne rnerueilleuse richesse & puisssance entre lesriiains, & leur cité embellie d'infinis édi-
fices ,-d'Eglises, Palais &maisons tres-magnifiques. Ils se pourueurent si bien quant Se Les premiers
quant d'armes & munitions, de gallerès Se vaisseaux ronds de toutes sortes, tant pour le Prog[ez %
trafic quepour la guerre, qu'ils eurent bien la hardiesse de s'aller attaquer aux plus fa- deias igneà
meuses "Nations qui fu lient lors en toute la marine, dont ilssefirent bien-tost tellement nc dcVemse
craindre Se respeder, qu'on neparloit plus sinon d'eux,&n'osoit personne les irriter,non sa'^ct** ^°
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presque en vn mitant: Car ils se firent Seigneurs d'vne fort grande estenduë d'vn tresbon
& fertile païs le long delà coite, qu'on la^Tea main gauche en nauigeant du goulphe
Adriatique vers le Leuant; & de plusieurs grandes villes qu'ils y sousmirent à leurobeis-
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ce qu'ils mépriserent ainsi de se saisir de la ville de Ravenne, qui eiloit si riche Se opulen- La lTîcr Me-
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Seigneurs de plusieurs terres Se pays durant ce vovage, Se finalement conduirent leur cite
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& au très Seigneurs de l'Empire,ils durèrent longuement, tantost perte, tantost gain, mais Albanois, se
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nues deVenise: car elle estsituée (comme chacun sçait) dans les marests & regorgemens Elle s'appel-
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