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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0154
12 6 Histoire des Turcs,
O v s auez otiy cy-desTus i'occasion qui meut Amurac d'aller contre le
Caraman,lèquel il pensoit bien auoir mené à la raison, Se qu'il n'auroit
plus rien à faire de ce costé là $ Parquoy il se hasta de regagner l'Europe,
enaèmyp^r- M&^MvÊfâ^ pour le desir qu'il auoit d'aller faire lâ guerre aux Valaques, afin dere-
Ftud'des ^^^yW^^J^ mettre le fils de Dracula ensonËstat. Mais il n'eut pasplutostpastela
? mer , que l'autre ne pouuant demeurer en repos, comme celuy qui né
cherchoit que nouueaux troubles Se changemens , se mit à remuer mé-
Amur*t luy nage de tous costez; ayans attiré à son party le Seigneur de Candelore, Se quelques autres
fit guerre p»r Pnnces de l'Asie, sous |és esperances qu'il leur proposoic-.mcsmement que les Hongres ne
TLTJZ faudroient de les secourir d'vne grosse troupe de çens ; Se sollicitoit encore le reste de se
à diuerses soûleuer. Amurat ayant esteaduerty de ce qui se brassoit contre luy , fut contraint de
sou, depuis cnanger déduis, Se se retirer de son entreprise ja acheminée, pour aller faire la guerre au
14 3 6. Caraman: mais il dépescha premièrement Thuracan gouuerneur de la Theisalie, auec les
forces de son Regiment,pour se saisir du destroit de slltme, qui ést à l'entrée du Pelopo-
Voyagc cl'A- de là courir Se gaster le dedans du païs,estant encore en l'obeissance des Grecs: ce-
murat contre la fait, il s'en retourna au logis. Thuracan prenant auecques luy les gens de guerre de
luy* la Theisalie, &: de la Perebie, qui est prochaine du marests, s'achemina droit à cette em-
boucheurede terre qu'il gagna de pleine venue, pource que les ennemis l'auoient désia
Conrscs des clu^t^c : Et de là s'épandant tout à son aise dans le large du pays, fit par tout vn merucil-
Turcsdans leux dégast &: ruine ; car il courut iusques aux portes de Sparthe,& pilla la contrée de La-
le^Pciopo- conic. Toutes lesquelles choses par luy exécutées suiuant le cômandement qu'il en auoit^
il s'en retourna arrière. Amurat cependant estant palsé en Asie,entra dans le pays du Cara-
man;saccageanc tout où il passoit,&; le subjugua vne autre fois.En ce mesme temps Geor-
îigue des 5e ^rmce des Triballiens,alla trouuer le Vaiuodelean Huniade,&; le Roy de Hongrie: Se.
Bulgares seeut si bien preseher les Princes & Barons duRoyaume,qu'il leurmitenteste de prendre
aucc ksHon- ]es armcs aucc jUy COntre les Turcs:car il leur proposoit de belles choses,& faisoit de gran-
scseTurcs.C des offres, mesmement d'vne groiTe somme de deniers qu'il deuoit fournir pour la sub-
uention de cette guerre, dont il leur fit sur le champ deliurer vne grande partie, comme
Guerre des pour arres Se seureté de ses promesses : interposanc à tout l'ayde,moyen, Se faueur du Vai-
Genenoisco. U0CJe, qui se monstroit fort arfedionné enuers les Grecs.Or estoit pour lors Iean l'Empe-
trelEmpc- ' ~ • ■ '■/ \ ^ ■ r y
reur deCon- neur de Constantinople en pique Se mauuais ménage auec les Geneuois , pour railon de
ftanrinopie. [c nc sçay qQClles denrées d'vn marchand de Francejtellement que les Geneuois faisoienc
diligence d'equipper leur armée de mer, chargeans sur de gros navires de guerre qu'ils
auoient, Se sur treize galères, le nombre de huicl mille soldats, bien armez Se esseus ; auec
lesquels ils cinglèrent droit à Constantinople, esperans que de pleine arriuée ils la pren-
droient. Ils auoient lors austi ie ne sçay quoy à demesler contre les Tartares, qui font
Smeht^dif" *eurs demeuranecs és enuirons du destroit de mer, appelle le Bosphore Cimmerien, les-
Theodosie, quels cstans en pique Se querelle auec les habitans de Capha,saccagerent leur ville, Se en-
Coiome des leuerent tout ce qui y estoit de bon Se de beau. Ceux de Capha en enuoyerent faire leurs
pillée parles doléances à Atcigerey, Chef &: Empereur des Tartares, pour auoir raison du tort que ses
Tarures, gens leur faisoient, Se estre réintégrez en leurs biens Se poiseiîions : Mais voyans qu'il ne se
ani4î4 faisoit que mocquer d'eux, Se tirer l'affaire en longueur sans leur en donner autre resolu-
tion; ils eurent recours aux Geneuois, qui prirent la matière fort à cœur, de voir leurs su-
jets ainsi mal-menez : Dont ils se trouvèrent auoir affaire tout à coup en deux endroits;&r
pourtantse préparaient pour auoir la raison des vns Se des autres. Estans doneques venus
mouiller l'ancre deuant Constantinople, ils firent de pleine abordée ade d'hostilité, Se
dénoncèrent la guerre:Puis tirans outre par le Pont-Euxin, s'en allèrent finalement pren-
dre terre en Capha, où sans faire autre sejour, ils defeendirenten terre dans cette demie-
Isle, qu'on appelle le Chersonese Taurique,* Se toutdvn train tirèrent outre pour aller
combattre les Tartares. Ceux-cy en ayans eu les nouuelles, & qu'on les venoit ainsi trou-
uer à la chaude, auec vne audace pleine de mépris Se de contemnement, coururent sou-
dain aux armes, Se se hasterent d'aller au deuant, là où ils auoient enten du que les Gene-
uois le iour précèdent s'estoient campez, le long d'vne riuiere à l'escart les vns des autres,
Desorira des Se en desordre, sans poser aucunes gardes ny sentinelles, mesmement en pays ennemy Se:
Gencucns, suspe6t : Car ils estoient si outre-cuidez.qu'ils ne pensoient pas que les ennemis eusfent ja-
causede leur _ • , t , , .5^, . t% r i •
défaite. mais eu le cœur de les attendre ny venir de pied rerme au combat auec eux; mais au re-
bours les coureurs qu'ils âuoiêt enuoyez deuant pour reeonnoistre ce qui estoit en ce païs,
les
O v s auez otiy cy-desTus i'occasion qui meut Amurac d'aller contre le
Caraman,lèquel il pensoit bien auoir mené à la raison, Se qu'il n'auroit
plus rien à faire de ce costé là $ Parquoy il se hasta de regagner l'Europe,
enaèmyp^r- M&^MvÊfâ^ pour le desir qu'il auoit d'aller faire lâ guerre aux Valaques, afin dere-
Ftud'des ^^^yW^^J^ mettre le fils de Dracula ensonËstat. Mais il n'eut pasplutostpastela
? mer , que l'autre ne pouuant demeurer en repos, comme celuy qui né
cherchoit que nouueaux troubles Se changemens , se mit à remuer mé-
Amur*t luy nage de tous costez; ayans attiré à son party le Seigneur de Candelore, Se quelques autres
fit guerre p»r Pnnces de l'Asie, sous |és esperances qu'il leur proposoic-.mcsmement que les Hongres ne
TLTJZ faudroient de les secourir d'vne grosse troupe de çens ; Se sollicitoit encore le reste de se
à diuerses soûleuer. Amurat ayant esteaduerty de ce qui se brassoit contre luy , fut contraint de
sou, depuis cnanger déduis, Se se retirer de son entreprise ja acheminée, pour aller faire la guerre au
14 3 6. Caraman: mais il dépescha premièrement Thuracan gouuerneur de la Theisalie, auec les
forces de son Regiment,pour se saisir du destroit de slltme, qui ést à l'entrée du Pelopo-
Voyagc cl'A- de là courir Se gaster le dedans du païs,estant encore en l'obeissance des Grecs: ce-
murat contre la fait, il s'en retourna au logis. Thuracan prenant auecques luy les gens de guerre de
luy* la Theisalie, &: de la Perebie, qui est prochaine du marests, s'achemina droit à cette em-
boucheurede terre qu'il gagna de pleine venue, pource que les ennemis l'auoient désia
Conrscs des clu^t^c : Et de là s'épandant tout à son aise dans le large du pays, fit par tout vn merucil-
Turcsdans leux dégast &: ruine ; car il courut iusques aux portes de Sparthe,& pilla la contrée de La-
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il s'en retourna arrière. Amurat cependant estant palsé en Asie,entra dans le pays du Cara-
man;saccageanc tout où il passoit,&; le subjugua vne autre fois.En ce mesme temps Geor-
îigue des 5e ^rmce des Triballiens,alla trouuer le Vaiuodelean Huniade,&; le Roy de Hongrie: Se.
Bulgares seeut si bien preseher les Princes & Barons duRoyaume,qu'il leurmitenteste de prendre
aucc ksHon- ]es armcs aucc jUy COntre les Turcs:car il leur proposoit de belles choses,& faisoit de gran-
scseTurcs.C des offres, mesmement d'vne groiTe somme de deniers qu'il deuoit fournir pour la sub-
uention de cette guerre, dont il leur fit sur le champ deliurer vne grande partie, comme
Guerre des pour arres Se seureté de ses promesses : interposanc à tout l'ayde,moyen, Se faueur du Vai-
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dre terre en Capha, où sans faire autre sejour, ils defeendirenten terre dans cette demie-
Isle, qu'on appelle le Chersonese Taurique,* Se toutdvn train tirèrent outre pour aller
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