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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0190

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\6i _ Hisloire des Turcs >
m---—. Cependant, Huniade gagnoit tousiours païs en la plus grande diligence qu'il pou-
1448. uoit,tant que sur le Vespre ilarnua auprès d'vne petite Ville des appartenances des Turcs*
X. appeîléeSphezanium, estant en grande perplexité d'esprit quel chemin il deuroit plustost
HuniST & prendre5qu 'il sçauoit bien que Georges Prince des Triballiens son mortel cnncmy,ne fau-
scs fortunes droit sur ce dcsastre de iuy faire drciTer quelque embusche ôemauuais party s'il pouuoir*
en icdks. Tellement que sur la séconde garde, faisant sembiant d'aller visiter les sentinclles qu'il
auoit posées pour sa seureté, il le destourna auec queiques-vns dont il se fioitleplus, &
prit vn chemin à l'escart : Puis toutsoudain changeant d'auis,se desroba àuant qu'il fust
iourdesa trouppe, estimant de ne se pouuoir si bien sauuer en compagnie, comme s'il
estoit seul. Et tout aussi-tost que leSoleil fut leué, abandonnant son chenal, s'en alla à pied
pour gagner vne petite colline qui estoit là auprès toutecouuene debuissons,mais il ap-
perceut vn Turc qui tiroit païs i ce qui fut cause qu'il s'alla cacher dans les cannes & ro-
séaux d'vn marest qui coftoyoit le pied de ce tertre , iusques à ce que l'autre fustpassé ou-
tre. Lors il sortit, & poursuiuit son chemin, tant qu'il arriua suries terres du Prince Geor-
ges : là où ayant de première entrée rencontré deux Triballiens, il leur osfrit vne bonne
5a vaillance, somme d'argent pour luy montrer le chemin : mais ils ne furent gneres loin qu'ils conspi-
Le s rerent de le mettre à mort pour auoir sa dépoiiillei'dcquoy luy quiauokl continuellement
deseruicmèc l'œil au guet s'apperceut ausfi-tost, de sorte qu'auant qu'ils le chargeaient i eust le loisirde
gens au guet mettre la main à i'épée, dont il auala l'épaule àl'vn, & l'autre voyant son compagnon par
pour epien- cerrC)gagna au piedàtrauers des brossailles,où il s'éuanoùit incontinent de sa veuë. Or
auoit le Prince des Triballiens, soudain qu'il fut aduerty de la fuitte de Huniade, & de la
défaite de son armée, enuoya en diligence fermer les passages, afin que personne ne pust
échapper sans sçauoir qui il estoit, & où il voudroit aller : que 11 d auciuure Huniade se
rencontroit, on l'arrestast : aux autres, on permist d'aller leur chemin, sans leur donner
aucun cmpeTellement. Cette ordonnance courut soudain de toutes parcs ; au moyen de-
quoy Huniade ne sçauoit plus que faire : & cependant il m ou r oit de faim, n'ayant mangé
passé deux iours. S'estant doneques embattu sur certains païsans Triballiens qui labou-
roient la terre , il leur demanda en l'honneur de Dieu quelque morceau de pain, car il
n'en pouuoit plus désormais. Ils le reconneurent bien à son habillement & langage 3
& luy dirent : Estranger mon amy,de pain vous n'en manquerez point ; tenez , mangez
à la bonne heure, mais il est question de vous mener au Gouuerneur de ce lieu, pour
sçauoir qui vous estes i là où après que vous aurez esté interrogé, on ne vous sera mal ne
desplaisir quelconque, de cela soyez-en tout seur : ains vousTairra-l'on aller voiUe che-
min, pource qu'on ne retient personne outre son gréy& ne cherchent que l'Huniade tanc
seulement, sélon ce que nous auons pu entendre. Là dessus s'estans sa i sis de luy , il fus
contraint par necessité d'auoùer au plus ancien qu'il estoit celuy qu'on cherchoit , mais
qu i l leur feroit de grands biens, & leur donneroit tant d'argent, d'héritages & de maisons,
qu'ils en seroient riches à iamais, s'ils le vouloient conduire à sauueté iusqu a Belgrade,
sans le découurir aux Triballiens. Le vieillard le reconneut soudain, & entreprit de le
rendre sam & saune dans son païs ; déclarant à ses frères qui il estoit, dont il se falloir bien
garder de sonnermot: &pour s'en afseurer dauantage les retint auec soy. Sur le soir puis
Sonmaliieur après, ils le menèrent en vn manoir oùiîs gardoient leurs fourrages & bestail, afin d'apre-
ster leur cas, & le faire reposer la nuict pour desloger à l'aube du iour. Mais cependant, il
suruint quelque noise & débat entr'eux, tellement qu'vn des frères se desroba, & alla re-
ueler l'affaire au Preuost de la prochaine Ville, lequel auec ses Archers s'y en alla soudain;
& ayans trouucHuniade caché dans vn gros tas de foin, le prirent & l'emmenèrent au
Gouuerneur de la contrée; luy disansqui c'estoit, & oùiîs l'auoient trouué. Celuy-là le
mit danslafortereste, là où il demeura quelque temps prisonnier, iusques à ce que finale-
ment il trouua moyen de gagner le Capitaine & ses mortes-payes, qui deuoient à la pre-
Autre maI_ miere occasionse jetter sur ie Gouuerneur, & saccager la Ville : mais le malheur voulut
Leur sur mal- encore que l'vn d'eux alla découurir i'entreprise, parquoy ceux-là furent tous mis en piè-
ces qui estoient participans de la conspiration. Finalement se fit vne alliance de la fille de
Huniade auec le fils du Despote, par le moyen de laquelle il fut renuoyé àBnde. Voylà
comment les choses palïerent en cette expédition de Huniade & des Hongres contre les
Turcs, qui n'eut pas l'ilsuë tel le que toute la Chrcstienté peut- efti e l'espeioit, attendu tant
de belles forces-, & vn tel équipage, sous la conduite mesme d'vn si grand & renommé
Capitaine.
XI. A m y r a t puis après s'en reuirna à Andrinoplc, & ne demeura gueres depuis à aller
. enuahis

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