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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0246
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iltoire des lurcs,
1 4 ■ jri&^SMSâti^^ è voyage de Meclimet contre les Valaques eut vne telle itfue. Ët
jk i^lliiÉJ^ Vladus sentant que sonfrère Dracula approchoic, conquérant pied à
^' Sti^ pied toute la Moldauie, se retira en Hongrie, où ceux dont il auoit fait
;ï ^S^^^K mourir les parens &: amis l'appellererent en Iustice,deuant le Roy Mat-
Vladus ap- « ^^^^^^^ thias fils de Huniade, & y eut iugement donné contre luy fort ngou-
ce^'pou^ses %g ^^^^^S reux ? ^ur *es tyranmes ■> oppressions ô£ cruautez dont il auoit. vsé en-
«lauuais co- v uers ses sujets : Puis fut mené à Belgrade ê£ mis en vn cul de folTe.
cst^constuué Mechmet d'autre costé depeschavn courier pour aller faire appresterson armée de mer3
prisonmer à Se alsembler les gens de guerre au long de h marine. Car l'Estén'estant point du tout de-
Beigradc. frors, il se deliberoit pour ne perdre point inutilement lasaisonqui restoit encore pro-
preàfaire la guerre, d'aller enuahir l'IUe deLesbosauecses I an i (Ta ires, & autres dôme-
Lentreprile £. . ° , , ,., . . 1 r • ■
de Mcthclin. niques, ot quelques troupes de 1 Europe çju il emmenoit quant & luy ; toutesrois en pe-
tit nombre. Or celuy qui estoit pour lors Seigneur de cette ïile, la tenoit des Princes Ot-
* ■Deuxmiîie thomans, de leur grâce& beneficence particulière, à quatre mille ducats* de tribut an-
ftateresd'or. nuej Jés le temps que Paitogles Gouuerneur de-Gallipoly sous le dernier A murât, y
estantabordé auecson armée de mer} la pilla, Se en emmena grand nombre desclauess
y ayant pris la ville de Calloné riche Se opulente ; puis s'en estoit retourné auec son bu-
tin. Les Seigneurs Turcs l'auoient encore auparauant fait tributaire quand Se celle de
M Chio, lors que ïanus Capitaine des lanisTairesfut ordonné pour y aller, lequel se mit
en deuoir de prendre de force la Ville de Molybe, qu'il asïlegea fort estroitemenr,
toutesfoisil n'y pût rien faire : Se dit-on qu'A mu rat l'enuoya là, pource que le Prince;
CorsairesEs- aL10^c receu & fauoriséen ses ports les Arragonnois, qui faisoient le mestierde Corsai-
pagnoiscnia res ; Se achepté d'eux vn grand nombre d'esclaues qu'ils auoient enleuez sur les terres
m»r de Le- Jcs Tues, dequoy il faisoit vn grand profit: Devrayles Arragonnois partans de Lcsbos
deConserue, auec ceux des Illes Cyclades qui s'aydoient de la mesme profession, ve-
noientà infe£ler toute la mer de brigandages, par le moyen de leurs ssustes Se galliottes:
tellement que toutes les costes de Tobeissance d'Amurat demeuroient presque despeu-
plées; Se puis après se retiroient à garand dedans cette Isle chargez de tres-grandes ri-
chelses, là où ils partageoient le butin qu'ils auoient fait, duquel ils saisoient part au
Prince. Toutes lesqueïles choses s'estans rapportées à A mu rat, il s'apprestoit pour luy
aller courir sus: Mais Dominique, que les Grecs appellent Cyriaque, le plus ieune
des deux Seigneurs de risle, trouua moyen sur ces entrefaites d'empoigner son frère
francisque aisné, auquclle pere l'auoit bissée par testament, de sorte qu'il en auoit désia joiïy par vn
^"siîàsœ^ ^g'^rops, donna en garde à vn Geneuois nommé Baptistc, qui luy auoit assistéà
de l'Empc- cette conspiration, puis le sit mettre à mort i demeurant;à cette occasion seul pcssesseur
Km Caio- del'Iste, moyennant les quatre mille ducats de tribut entiers Amurat, Se à, quoy il fut
l'issc'dc Me-« taxé- La race, aureste de ses Seigneurs de Lesbos ou Methelin,qu'on appelle les Catalu-
theiin en fa- siens, semble estre deseendue" des Geneuois qui vindrent autrefois au secours de l'Em-
mariage. " Pereur de Constantinople,& luy firent de grands seruices en ses plus pressez &: importâtes
afsaires: En reconnoissance dequoy il la leur donna, comme pour vne marque & témoi-
gnage perpétuel de leur Vertu. Enayanspris posfession, quelque temps après ils allèrent
a {saillir la ville d'^Enus en Thrace, sur la riuiere de Hebrus ^car les habitans pour sindi-
gnation qu'ils auoient conceuë à rencontre du Gouuerneur, appellerent les Catalusiens
à leur secours, qui la prirent Se gardèrent fort bien ; estans lors les affaires des Grecs en de
* Maintenu grands troubles Se combustions, pour raison des partialitez de leurs Empereurs. Toutes-
■vietiie faille. Ç0[s [\ semble que cette Isle de Methelin * auoit long-temps auparauant esté sous l'obcïs-
sance d'iceux Catalusiens Geneuois ; car elle respondoit au Gouuerneur de la Phocée
en Asie, nommé Catanes, qui l'auoit prise d'emblée : mais l'Empereur la luy cita tout in-
. continent, & si luy alla encore faire la guerre chez luy. Les Catulusiens puis après estans
vi»gïs*ftades, vcr)US ^ ^on fecours ( comme nous auons dit ) il la leur redonna, &la gardèrent longue-
ment depuis, iusques mesme à noftre temps : Car ayans contracte plusieurs alliances, tant
t'isse deChio auec ^es Empereurs de Trebizonde, que les plus grands Seigneurs de la Grèce, ils se ren-
engagéepre- forcèrent si bien qu'on ne leur osa rien demander. Cette Isle a tousiours esté fort bien
aux^'^ene- g-ouuernée, & nest distante de terre ferme de l'A sie que d'enuiron deux lieues & demie. *
uois, &Puis Chio pareillement a esté de longue-main sous la puisfance d'iceux Geneuois, non qu'ils
Geforce1 CUX ^âYcnt conquisc à forced'armes, mais pouteeque les Empereurs de Constantinople s'e-
stans trouuez courts d'argent, àcausedes grandes guerres qu'ils eurent à supporter tout
à va
iltoire des lurcs,
1 4 ■ jri&^SMSâti^^ è voyage de Meclimet contre les Valaques eut vne telle itfue. Ët
jk i^lliiÉJ^ Vladus sentant que sonfrère Dracula approchoic, conquérant pied à
^' Sti^ pied toute la Moldauie, se retira en Hongrie, où ceux dont il auoit fait
;ï ^S^^^K mourir les parens &: amis l'appellererent en Iustice,deuant le Roy Mat-
Vladus ap- « ^^^^^^^ thias fils de Huniade, & y eut iugement donné contre luy fort ngou-
ce^'pou^ses %g ^^^^^S reux ? ^ur *es tyranmes ■> oppressions ô£ cruautez dont il auoit. vsé en-
«lauuais co- v uers ses sujets : Puis fut mené à Belgrade ê£ mis en vn cul de folTe.
cst^constuué Mechmet d'autre costé depeschavn courier pour aller faire appresterson armée de mer3
prisonmer à Se alsembler les gens de guerre au long de h marine. Car l'Estén'estant point du tout de-
Beigradc. frors, il se deliberoit pour ne perdre point inutilement lasaisonqui restoit encore pro-
preàfaire la guerre, d'aller enuahir l'IUe deLesbosauecses I an i (Ta ires, & autres dôme-
Lentreprile £. . ° , , ,., . . 1 r • ■
de Mcthclin. niques, ot quelques troupes de 1 Europe çju il emmenoit quant & luy ; toutesrois en pe-
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* ■Deuxmiîie thomans, de leur grâce& beneficence particulière, à quatre mille ducats* de tribut an-
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estantabordé auecson armée de mer} la pilla, Se en emmena grand nombre desclauess
y ayant pris la ville de Calloné riche Se opulente ; puis s'en estoit retourné auec son bu-
tin. Les Seigneurs Turcs l'auoient encore auparauant fait tributaire quand Se celle de
M Chio, lors que ïanus Capitaine des lanisTairesfut ordonné pour y aller, lequel se mit
en deuoir de prendre de force la Ville de Molybe, qu'il asïlegea fort estroitemenr,
toutesfoisil n'y pût rien faire : Se dit-on qu'A mu rat l'enuoya là, pource que le Prince;
CorsairesEs- aL10^c receu & fauoriséen ses ports les Arragonnois, qui faisoient le mestierde Corsai-
pagnoiscnia res ; Se achepté d'eux vn grand nombre d'esclaues qu'ils auoient enleuez sur les terres
m»r de Le- Jcs Tues, dequoy il faisoit vn grand profit: Devrayles Arragonnois partans de Lcsbos
deConserue, auec ceux des Illes Cyclades qui s'aydoient de la mesme profession, ve-
noientà infe£ler toute la mer de brigandages, par le moyen de leurs ssustes Se galliottes:
tellement que toutes les costes de Tobeissance d'Amurat demeuroient presque despeu-
plées; Se puis après se retiroient à garand dedans cette Isle chargez de tres-grandes ri-
chelses, là où ils partageoient le butin qu'ils auoient fait, duquel ils saisoient part au
Prince. Toutes lesqueïles choses s'estans rapportées à A mu rat, il s'apprestoit pour luy
aller courir sus: Mais Dominique, que les Grecs appellent Cyriaque, le plus ieune
des deux Seigneurs de risle, trouua moyen sur ces entrefaites d'empoigner son frère
francisque aisné, auquclle pere l'auoit bissée par testament, de sorte qu'il en auoit désia joiïy par vn
^"siîàsœ^ ^g'^rops, donna en garde à vn Geneuois nommé Baptistc, qui luy auoit assistéà
de l'Empc- cette conspiration, puis le sit mettre à mort i demeurant;à cette occasion seul pcssesseur
Km Caio- del'Iste, moyennant les quatre mille ducats de tribut entiers Amurat, Se à, quoy il fut
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theiin en fa- siens, semble estre deseendue" des Geneuois qui vindrent autrefois au secours de l'Em-
mariage. " Pereur de Constantinople,& luy firent de grands seruices en ses plus pressez &: importâtes
afsaires: En reconnoissance dequoy il la leur donna, comme pour vne marque & témoi-
gnage perpétuel de leur Vertu. Enayanspris posfession, quelque temps après ils allèrent
a {saillir la ville d'^Enus en Thrace, sur la riuiere de Hebrus ^car les habitans pour sindi-
gnation qu'ils auoient conceuë à rencontre du Gouuerneur, appellerent les Catalusiens
à leur secours, qui la prirent Se gardèrent fort bien ; estans lors les affaires des Grecs en de
* Maintenu grands troubles Se combustions, pour raison des partialitez de leurs Empereurs. Toutes-
■vietiie faille. Ç0[s [\ semble que cette Isle de Methelin * auoit long-temps auparauant esté sous l'obcïs-
sance d'iceux Catalusiens Geneuois ; car elle respondoit au Gouuerneur de la Phocée
en Asie, nommé Catanes, qui l'auoit prise d'emblée : mais l'Empereur la luy cita tout in-
. continent, & si luy alla encore faire la guerre chez luy. Les Catulusiens puis après estans
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t'isse deChio auec ^es Empereurs de Trebizonde, que les plus grands Seigneurs de la Grèce, ils se ren-
engagéepre- forcèrent si bien qu'on ne leur osa rien demander. Cette Isle a tousiours esté fort bien
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uois, &Puis Chio pareillement a esté de longue-main sous la puisfance d'iceux Geneuois, non qu'ils
Geforce1 CUX ^âYcnt conquisc à forced'armes, mais pouteeque les Empereurs de Constantinople s'e-
stans trouuez courts d'argent, àcausedes grandes guerres qu'ils eurent à supporter tout
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