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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0260

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t^l Histoire des Turcs,

q. née,il se logea là pour le reste duiour,& le lendemain prit son chemin parCorinthê
f ° ^ droit à Argos, que quelques, soixante-dix soldacs Italiens tenoient encore, lesquels il
prit en vie, & les enuoyaliez & garrotez à son maistre: lequel auoitdesia changé d'ad-
ûis, Se s'estoit mis au retour de Constântinople,afin de ne harasser point son armée durant
l'Hyuer deuant cette fortification nouuelle, dont il nepensoit pas auoir sibon marché.
Parquoy Machmutpassa outre par la contrée deTegée,& s'en vint camper auprès de
alapoly. * Leontarium, d'où il depescha le Zogan ( lequel auoitnagueres esté substitué au gou-
uernement du Peioponese au lieu de Iosué sils d'Alban) a Patras en Achaye, Se aux au-
tres places d'alentour pour lesauitailler&pouruoir de munitions de guerre. Et enuoya
Omar d'vn autre costéauec vingt mille hommes courir les terres des Vénitiens: lequel
estant arriué auprès de Môdon, prit d'arîaut vne petite ville, dont il emmena les habitans
Crud sPe- au BasTa, estans bien cinq cens, qui furent enuoyez à Mechmet à Constantinoplc,& là en
&ade. sa presence surent couppez tous vifs en deux moitiez par le milieu du corps. On raconte
Histoire Pour cn0^e vraYc> ces panures miserables ayans esté laistéz sur la place où l'exécution
cstiange de auoit esté faite, suruint vn bœuf, lequel se prit à mugler hideusement, Se auec les cornes
pamitié sousseua de terre la moitié d'vne de ces charongnes, qu'il emporta allez loin de là, puis
^d'vaTœuf retourna quérir l'autre, Se les rassembla toutes deux en leur astiette. Cela fut veu d'vne
wiucrs son infinité de personnes, tellement que le bruit en vintsoudain à Mechmet, lequel ne sça-
maiitie. chant que penser là-destus, commanda de remettre ce corps où il estoit premièrement i
mais le bœuf alla après à grands cris,& l'ayant fort bien seeu choisir parmy les autres, rap-
porta derechef les deux parties au mesme lieu où il les auoit délia réunies. Mechmet tout
esbahy d'vne telle merueille, leur fît donner sepulture,&mener le bœuf en (bnSerrail,
où il fut tousiours depuis nourry tant qu'il veseut. Quelques-Vns dient que c'estoit vn
Vénitien, Se les autres vn de l'Illyrie : Quoy que cesoit, il semble que ce futvn mystere5
qui promettoit fort grand heur Se félicité à la Nation dont il estoit. C'est que nous auons
seeu estrelors aduenuàConstantinople. MaisleBassa voyant que ce n'estoitplus lasai-
son de s'amuser à asïaillir des places, lailîa à Sparte Omar Se Asan pouf^parlementer auec
les habitans; car eux ayans entendu comme les Vénitiens auoient quitté l'Istme,& s'e-
stoient retirez3 partirentsoudain deTamare, d'Epidaure Se autres lieux, pour s'en venir
défendre leurs biens : &estoient les vns retournez dans la ville; les autres craignans de-
(Ire enueloppez là-dedans,Se qu'ils n'y pûsfent durer longuement, auoient gagné les
montagnes Se lieux inaccessibles ; deuers lesquels on enuoya pour les ra{seurer,&: rédui-
re à robeisTance aecoustumée, Se pareillement à ceux de Tsenare, Se de laLaconie, aus-
quels Asan escriuit vne telle lettre.
Citoyens de*Sparte,ilme femhle que si vous nèfles totalement meugles, vous pouuez,
Pcriuaiions bien voira quel party font réduits les affaires des Vénitiens,depuis quils ont cfié fi m al confie il-
d'Asâ à ceux /ez qHe fa s'0firdéclarer contre leGrandSeigneur\& venirsaire vne monfire ejr ofientation de
pou/retour. kuh armes dans le Peioponefe, qui efi( celafiçauons-nous hien ) tout ce quils peuuent mettre de
nsr à l'obeïs- forces enfiemble\ Vous n'ignorez, pas aufii comme il leur en efi pris, tant en £ iftwe, quepar tout
Mechmet ^ refle ^e C€tte ^rou^nce\ encore que leur entièrepuifiancefiuftreduite & amafiée en vn, é°le fe-
coursdefiiHauteffe enfufisi efloigné.Sidoncques ils n ont pu tantfioit peu fcuficnirçr attendre
l'vndtfies efclaues,quepenfez,-vous que ceufi efie si l'armée Impériale fufivenue contre eux ?
Certes il n'y a coing ny endroit fi écartéèntout le Peloponefie,qui eufiefté exempt des défilât ions
& calamités de cette guerre, Or le GrandSeigneurefiantarriuéaux jhermopiles, eut nouuelles
tomme les Vénitien s auoient repris la route de leur pays,en intention de retourner a Nègre-
pontfur la prime-verre qui vient,& taseher a s'emparer de toutes ces contrées. De là il en ad-
viendra ce quipourra,nepenfantpat toutesfois qù ils fioient fi téméraires & mal-confieillez* que
à' irriter de nouueAUfia Grandeur ,ne de fie précipiter eux & leurs affaires aux mconueniens qui
leur en peuuent aduenir : Mais au regard de ce qui vous touche, vous ne deuez,pas ( ce me fiem-
ble) laijfierefie happer Voccasion quifieprefente de rentrer enfia bonne gyacesi laquelle l'accez, vous
tfi maintenant ouuertys Une tient à vofire opiniasireté.V ous pouuans afscurer ( carainfime l'a-
il commandé de vous dire ) que vous ne receurez aucun mal ny injure pour toutes les chofies qui
fontpafiees iusiques icy i afiez, légèrement toutesfiois^&a laperfiuasi&n de quelques defiesioerez,,qui
ne défirent autre eh ofie que la ruine de ce pays, érnefierez, pour cette eccafion nefaits eficlaucs.ne
priuez, de vos biens, ne punis par autre voye que cefieit. Et pourtant ceux qui voudront jouyr de
cette beneficence, ayent a fe retirer promptement chacun enfia matfion : car fi le Seigneur apper-
çoit de la contumace & obfiïnation en vofire fait, il ne faut pas puis après efperer detrouuerplus
en luy aucune miserkorde; ains vous traiclera toutatnfiqueles-Vénitiensfiesmortels ennemis.
Aucuns
 
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