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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Transl.]; Artus, Thomas [Transl.]; Mézeray, François Eudes de [Transl.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0265

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H?



ADVERTISSEMENT
S Vil LA CONTINVATION
DE L'HISTOIRE DES TVRCS.
VISQV'IL a pleû à la Majesté du Trcs-haut, faire ressentir les
verges de sa toute-puissante Iustice sur toute la Republique Chre-
stienne, en la permiiîion qu'il donna premièrement à Mahomet,
d'espandre par l'Vniuers sa pernicieuse do&rine ; & depuis visîter
tant deProuinces en sa fureur par les armes du Turc , le principal
protecteur de ce faux Prophète. N'en:-ce pas rendre honneur ô£
gloire à sa Hautesiè , de faire connoistre à tous que la matière de
ces armes n'a esté produite que par nos péchez, qu'elles n'ont esté forgées que par nos
dissentions, & depuis trempées dans nostre sang que parvne tre-s-equi table &■ tres-re-
doutable Iusticé? Que nul donc ne se seandalise il faisant profession duChristianisme
j'employe le temps à deserire vne Histoire prophane, qui devroit estre enseuelie dans
les cendres de nos ruines, & dans l'abysme de nos miseres; plustost que de paroistre
au iour,&d'estre leuë parmy les Chrestiens; Car outre ce que la chose n'est que trop
sensible pour estre teuë, la veuë que nous auons de lamiserede nos voisins &: confrères,
ignorée presque de tous ceux quipassent leur vie à l'ombre Se au couuert, & déguisée
encore à ceux qui faisans profession des armes, ne paiTent point les frontières de leur
patrie, on peut apprendre par cette Histoire à quels termes la diuision réduit vn Estat,
qui ne pouuant ssesehir sous le joug fauorable de son Prince naturel, sous l'apparence
d'vne specieuse, maistrompeuse liberté,a recours à ceux qui au lieu de secours, met-
tent à feu &à sang les contrées qui leur donnent entrée comme amies, reduiians les
peuples au plus triste seruage qui sesoit pu imaginer :& cela encore, non par leurs pro-
pres £oxccs ou industrie,mais par l'esprit&les mains de ceux qui ayans esté première-
ment infidèles àDiEV,sont après traistres à leur patrie, pour la ruine de laquelle ils se
monstrent plus animez que leurs naturels ennemis. Ce sont de ces trilles sujets que cette
Histoire esl remplie, lesquels comme ils ont commencé dés le premier paiîage des Turcs
en l'Europe sous Otthoman, Tan mil trois cens dix, ont continué Ôc continuent encore
tous les iouts.
O R comme l'Athénien Chalcondyle estoit du temps de l'establilTement de cette na-
tion, natif &: habitué dans la Grèce, au temps mesmes qu'elle fut subjuguée ; Se par con-
sequent qui pouuoit estre plus fidèlement informé, & auoir plus particulière connoilTan-
ce des chosts comme elles s'estoient pasTées : on a pensé qu'il estoit plus à propos de
se seruir de son Histoire, en la forme mesme qu'il Ta eserite, sans y adjousterou diminuer,
ayant désia esté veue & bien receuë du public ; car encores qu'i) n'ait touché qu'en pasTant
îa pluspart des plus notables a&ions, toutesfois on eust pensé faire tort à la réputation
d'vn si excellent personnage, d'entreprendre la narration de IHistoire entière, &: vouloir
comme, enseuelir la sienne dans le tombeau. Afin doneques défaire tousiours reniure sa
mémoire, & contenter par mesme moyen leLe&eur qui desiroit de voir cette Histoire
en son entier: Toutainsi que le mesme Chalcondyle commence son Histoire, ou Nice-
phore Gregoras (qui a continué celle de Chômâtes) acheue la sienne: aussïay-ie pour-*
 
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