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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0270
2,\z Histôîreècs Turcs,
dernier asfaut gênera!a Rhodes, dr le nombre des morts durant cefegc.
¥LYA%.Vifion en faneur des Rhodiots, dont les Turcs s'ejfouuentent : ils huent le fiege de de-
uant Rhodes : Mahomet fait mourir fon fils Muflapha, pour auoir violé la femme
d'vn fîen Bajfa: ftege &prife d'Ossrante : cruautés ef ranges des Tures, principale-
- ment à l'endroit de t Archeucfque : f cours des chrefliens defsaits par les Turcs: le
Roy de H ongrie donnefecoursa celuy de Naples pour Ossrante.
~X.Xyi.Grande armée de Mahomet en A fie : mort d'iceluy proche de Ni comédie : ioye des Chrc~
Jliens à la nouuelle de cette mort: meurt de regret de nauoirpris Rhodes: reprije
d'Osfrante par les Chrejliens : Ma h omet aimoit la leclure des Hiftoires, & feignoit
d'aimer la Religion Chreflienney mais il n en auoit aucune y que quelques-vus ont
pensé qu'il efto is fupposé, & non légitime fils d'Amurat.
/^W^^Sss^^s ^ P^us agreable nouuelle que Mahomet eust pu entendre, Se celle
7' §lk WsM*%W*èL °1LU ^UY è^Aitoil & luy ouuroit dauantage le pas à l'accroiiTement
de son Empire, c'estoit la mort du généreux & inuincible Castriot,
l' ^^^^^^ ou Scanderbeg: ce valeureux Se incomparable guerrier, qui va-
loir non seulement en son armée plus de dix mille hommes, mais
Scanderbeg. §^^SjS5yiS§i^ quiestoit luyseullc bouleuard de la Chrestienté, plus craint Se: re-
douté de Otthomans, auec son cimeterre à la main, que toutes
, les trouppes des Hongres, ny des Italiens, comme celuy qui auoit tousiours trauersé
leurs entreprises, Se leur auoit fait souffrir mille affronts au milieu de leurs plus gran-
des prosperitcz. Ce magnanime Prince estoit allé receuoir son triomphe au Ciel, le
dix-septiesme de Ianuier, de nostre salut mil quatre cens soixante-sept, Se de i'Egire,
ou des ans de Mahomet 871.
Le Monarque Otthoman estoit lors de sejour à Constantinople, quand il entendit ce
qu'il auoit tant déliré: mais ce fut auec vn tel transport d'aise Se de contentement, que
son ame toute aux gros bouillons de la joye, rompit les digues de toute cette seuere gra-
uité Se majefté Impériale, Se tout ce que la dissimulation ( qu'il cenoit pour la plus noble
hometà h*~ ^C ^esverms) ^uy eu^ Peu donner de retenue en toute autre occurrence, pour laiiser
nouuelle de cspandrc à souhait ce délicieux plaisir parmy tousses sentimens, ne pouuant mesmes se
^etcemoit. retenir de sauteler, Se faire des gestes indignes Se mesïeans à sa grandeur, Se de dire:
jQui peutdoncempe/cher'maintenant Mahomet defe rendre M onarque de l'Afie & de l Europe*,
mettre a feu & a fangla rebelle Albanie, & la fuperbe Italie jpuis que celuy-là ne fi plus, qui fui
retardoit le cours de nosplus hauts de [feins?A ce coup,prendray-je vne cruelle vengeance de tant
àïennuys que ces mutins m ont tant de fois donnez, 7puis quilsfontfins conduite %&a cette fois
\ feray-je dominateur du Chriflianifme, puis qu il a perdu fon efée&fîn bouclierfYx de fuel:,
croyant que tout sust en desordre&rencombustion, ilenuoyanouucau renfort aux sicus,
* qui estoient désia dans l'Albanie: mais le defunct y auoit mis tel ordre, principalement
1468. àCroye, à Liste, &:àScodreou Scutary, ayant îailTé le Sénat ds Venise pour tuteur SL
1^9' administrateur de son fils Se de son Royaume, que les Turcs ayans fait vn grand rauage
^ par toute la Prouince, Se pris quelques places de peu d'importance, ces trois icy leur fi-
Tarc?6 en* rentteste, auec tant de courage Se de valeur, qu'ils furent contraints pour cette fois, de
l'Albanie, se retirer sans autre aduantage, allans deseharger leur colère sur les confins de la Cara-
manie, où ils prirent le fort de Giolchisare , que les Grecs appelloientRhodopyrgon, ou
Rhodocastron, en nostre langue Chasteau de roses : après lequel exploitl: Mahomet se
Maîiorner en ret^ra à Constantinople, panant presque toute Tannée mil quatre cens soixante-neuf,
Egypte, & la sous le couuert. ("Toucesfois Sansouin tient que ce fut en ce temps qu'il fut en Sorie Se
daior^ï'1' en Egypte, ou après vne si grande victoire qu'il obtint contre ces peuples-là, il prit les
Nonciuine. villes de Scan.dalore Se Norrentine. )
11. Mais comme son naturel estoit du tout porté à saction ennemie de repos, Se que
d'ailleurs son ambition lesguillonnoit sins celle à s'agrandir: les courses que les Ven;-
Exploits des tiCns firent cependant sur ses terres, sous la conduite de leur Capitaine Canaiis, luy don-
Veninestous 1 i £ i i • >
km Capiui- nerentencore vn coup d'esperon,pour le faire plus promptement sortir dulogis:cars ils
auoient eu quelque aduantage auparauant, commenous raconte Chalcondyleau dixies-
me Liure, les Turcs auoient eu depuis leur reuanchesur leur Prouidadeur Barbarie, qui
fut taillé en pièces auec trois mille cLs liens, se voulant emparer delà ville de Patras \ Se
depuis leur Admirai mesme,( Capel Lauretan) receut incontinent aplres vne lourde se-
couiTe proche de ladite ville, laquelle eust encore esté plus sanglante qu'elle ne fust, sans
vn
neCanaUs.
Bataille de
.Patras.
\
dernier asfaut gênera!a Rhodes, dr le nombre des morts durant cefegc.
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uant Rhodes : Mahomet fait mourir fon fils Muflapha, pour auoir violé la femme
d'vn fîen Bajfa: ftege &prife d'Ossrante : cruautés ef ranges des Tures, principale-
- ment à l'endroit de t Archeucfque : f cours des chrefliens defsaits par les Turcs: le
Roy de H ongrie donnefecoursa celuy de Naples pour Ossrante.
~X.Xyi.Grande armée de Mahomet en A fie : mort d'iceluy proche de Ni comédie : ioye des Chrc~
Jliens à la nouuelle de cette mort: meurt de regret de nauoirpris Rhodes: reprije
d'Osfrante par les Chrejliens : Ma h omet aimoit la leclure des Hiftoires, & feignoit
d'aimer la Religion Chreflienney mais il n en auoit aucune y que quelques-vus ont
pensé qu'il efto is fupposé, & non légitime fils d'Amurat.
/^W^^Sss^^s ^ P^us agreable nouuelle que Mahomet eust pu entendre, Se celle
7' §lk WsM*%W*èL °1LU ^UY è^Aitoil & luy ouuroit dauantage le pas à l'accroiiTement
de son Empire, c'estoit la mort du généreux & inuincible Castriot,
l' ^^^^^^ ou Scanderbeg: ce valeureux Se incomparable guerrier, qui va-
loir non seulement en son armée plus de dix mille hommes, mais
Scanderbeg. §^^SjS5yiS§i^ quiestoit luyseullc bouleuard de la Chrestienté, plus craint Se: re-
douté de Otthomans, auec son cimeterre à la main, que toutes
, les trouppes des Hongres, ny des Italiens, comme celuy qui auoit tousiours trauersé
leurs entreprises, Se leur auoit fait souffrir mille affronts au milieu de leurs plus gran-
des prosperitcz. Ce magnanime Prince estoit allé receuoir son triomphe au Ciel, le
dix-septiesme de Ianuier, de nostre salut mil quatre cens soixante-sept, Se de i'Egire,
ou des ans de Mahomet 871.
Le Monarque Otthoman estoit lors de sejour à Constantinople, quand il entendit ce
qu'il auoit tant déliré: mais ce fut auec vn tel transport d'aise Se de contentement, que
son ame toute aux gros bouillons de la joye, rompit les digues de toute cette seuere gra-
uité Se majefté Impériale, Se tout ce que la dissimulation ( qu'il cenoit pour la plus noble
hometà h*~ ^C ^esverms) ^uy eu^ Peu donner de retenue en toute autre occurrence, pour laiiser
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jQui peutdoncempe/cher'maintenant Mahomet defe rendre M onarque de l'Afie & de l Europe*,
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retardoit le cours de nosplus hauts de [feins?A ce coup,prendray-je vne cruelle vengeance de tant
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croyant que tout sust en desordre&rencombustion, ilenuoyanouucau renfort aux sicus,
* qui estoient désia dans l'Albanie: mais le defunct y auoit mis tel ordre, principalement
1468. àCroye, à Liste, &:àScodreou Scutary, ayant îailTé le Sénat ds Venise pour tuteur SL
1^9' administrateur de son fils Se de son Royaume, que les Turcs ayans fait vn grand rauage
^ par toute la Prouince, Se pris quelques places de peu d'importance, ces trois icy leur fi-
Tarc?6 en* rentteste, auec tant de courage Se de valeur, qu'ils furent contraints pour cette fois, de
l'Albanie, se retirer sans autre aduantage, allans deseharger leur colère sur les confins de la Cara-
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Rhodocastron, en nostre langue Chasteau de roses : après lequel exploitl: Mahomet se
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Egypte, & la sous le couuert. ("Toucesfois Sansouin tient que ce fut en ce temps qu'il fut en Sorie Se
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11. Mais comme son naturel estoit du tout porté à saction ennemie de repos, Se que
d'ailleurs son ambition lesguillonnoit sins celle à s'agrandir: les courses que les Ven;-
Exploits des tiCns firent cependant sur ses terres, sous la conduite de leur Capitaine Canaiis, luy don-
Veninestous 1 i £ i i • >
km Capiui- nerentencore vn coup d'esperon,pour le faire plus promptement sortir dulogis:cars ils
auoient eu quelque aduantage auparauant, commenous raconte Chalcondyleau dixies-
me Liure, les Turcs auoient eu depuis leur reuanchesur leur Prouidadeur Barbarie, qui
fut taillé en pièces auec trois mille cLs liens, se voulant emparer delà ville de Patras \ Se
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Bataille de
.Patras.
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